Biarritz : la formation made in Pays basque
TROISIÈME CENTRE DE FORMATION DE PRO D2 CETTE ANNÉE, CINQUIÈME À L’ÉCHELLE NATIONALE TOUTES ÉQUIPES PROFESSIONNELLES CONFONDUES, L’ÉCOLE BIARROTE SE PORTE BIEN.
Alors que Biarritz va terminer, dans quelques semaines, sa quatrième saison en Pro D2, celle-ci n’aura pas, une nouvelle fois, dérogé à la règle. Dans la lignée des précédentes, et du travail effectué depuis maintenant dix ans au sein du club, la formation prend une place importante. Elle a lancé, pour ne citer qu’eux, les Lauret, Lesgourgues, Lakafia ou Thomas. Leurs successeurs s’appellent peut-être Arrate, Hirigoyen ou Peyresblanques. L’avenir nous le dira. Néanmoins, cette saison, ils sont plus d’une dizaine de garçons, membres du centre de formation, à avoir disputé des rencontres de Pro D2. Chibalie, Hirigoyen, De Coninck, Peyresblanques, Bessonart l’ont découvert. Bungaroo, Cama, Etcheverry, Mendiague, Viudes s’y sont à nouveau frottés. Dachary et Arrate s’y sont affirmés. « Depuis la descente en Pro D2, mais c’était un projet qui était déjà dans les tuyaux, on avait l’intention de repositionner le centre de formation au plus près de l’équipe professionnelle avec une cellule pour développer une identité sur l’entraînement technique. C’est ce que le club a fait depuis maintenant quatre ans », souligne Mathieu Rourre, son responsable. Et les clés de cette réussite sont nombreuses. Il y a le suivi personnalisé de chaque membre du centre par un préparateur physique (Guillaume Olivier) et mental (Christian Ramos), sans négliger la partie scolaire avec la création d’un double projet grâce à l’Académie basque du Sport. Sur le sportif, un planning avec des contenus de travail spécifiques à chacun a été créé avec un staff technique dédié (Jacque Cronje pour le jeu d’avant, Laurent Mazas gère la charnière, Mathieu Rourre les lignes arrières). Tant d’axes qui doivent permettre au jeune homme de trouver l’équilibre entre le sportif et le scolaire pour s’épanouir au mieux. « Si le joueur se sent bien dans sa tête, il réussira sur le terrain. On a cherché à avoir des contenus techniques sur des petits groupes de travail, pour vraiment arriver dans le phénomène de répétition, d’écoute ou de concentration et on a développé le staff, détaille Rourre. Notre volonté est d’avoir cette identité technique d’un côté et une équipe compétitive de l’autre. C’est ça qui permettra aux jeunes de progresser et de s’entraîner avec l’équipe professionnelle, s’ils le méritent. »
RECONNAISSANCE
Ceux qui ont la mémoire longue retiendront sûrement cette rencontre du 21 février 2016. En ce bel après-midi, le staff rouge et blanc avait décidé de punir ses cadres et de faire souffler un vent de jeunesse dans le quinze titulaire. Les Roumat, Dachary, Arrate (18 ans) étaient couchés sur la feuille de match. Lucu (23 ans) promu capitaine, accompagné par Le Bourhis (21 ans) à l’ouverture. Hamdaoui, du haut de ses 21 « balais », couvrait l’arrière du terrain. Depuis, certains ont fait le pari du Top 14. D’autres, ont préféré rester. « Le départ d’un jeune joueur ne m’embête pas s’il est justifié, affirme Rourre. Il faut juste savoir si c’est le bon moment pour partir. On a été un gros club qui prenait les meilleurs jeunes. Aujourd’hui, le centre de formation de Biarritz, c’est une trentaine de contrats pros, cinq ou six internationaux. C’est génial. Aujourd’hui, le BO a un vrai projet de formation et il s’en donne les moyens. Ce n’est pas du hasard si tu fais jouer tant de jeunes dans tes feuilles de matchs en Pro D2. On n’est pas les seuls à le faire, mais en tout cas, on le fait régulièrement. » « Beaucoup de jeunes de notre centre de formation sont sollicités par de très grands clubs de Top 14. On a du mal à lutter dans ce monde professionnel. On ne lutte pas d’ailleurs, mais on peut se dire que c’est flatteur. On a fait du bon boulot pour ces gamins », conclut Jack Isaac.