Folau dans la tourmente
L’ARRIÈRE DES WARATAHS EST AU COEUR D’UNE NOUVELLE POLÉMIQUE SUITE À UNE INTERVENTION HOMOPHOBE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX.
À l’arrêt en Super Rugby en raison d’une lésion musculaire à un ischio-jambier survenue le weekend dernier après cinq minutes de jeu contre les Brumbies (victoire 17-24), l’arrière international australien des Waratahs, Israël Folau (29 ans, 62 sélections), dont le retour au jeu est prévu dans un mois, n’aura pas la tranquille convalescence que lui souhaitait son sélectionneur Michael Cheika dans la perspective de la tournée d’été contre l’Irlande.
En cause, une tempête que le joueur a déclenchée en Australie en signant un commentaire homophobe sur le réseau Instagram. Questionné sous une de ses publications intitulée « Les projets de Dieu » par un internaute qui lui demandait « quels étaient les projets de Dieu pour les homosexuels ? », Folau a répondu : « L’enfer, à moins qu’ils se repentent de leur péchés et se tournent vers Dieu… »
En 2017, au moment où l’Australie votait favorablement
à l’instauration du mariage homosexuel, Folau s’était déjà fait remarquer pour un tweet où il écrivait : « J’aime et respecte toutes les personnes, quelles qu’elles soient et quelles que soient leurs opinions. Mais à titre personnel, je ne suis
pas favorable au mariage gay. » La légende galloise Gareth Thomas avait répondu par un message d’insulte. Et Down Under, la remarque avait déjà fait grincer des dents alors que la Fédération (ARU) avait complété son règlement intérieur en 2014, en écrivant noir sur blanc qu’il n’y avait, dans le rugby australien, « aucune place pour l’homophobie ni aucune autre forme de discrimination et que les actions et les mots de ses membres, sur ou en dehors du terrain, devaient être à la hauteur ». Mercredi soir, l’ARU et les Waratahs n’avaient pas réagi à cette seconde polémique. Pas plus que l’un des sponsors du joueur, l’équipementier Asics, pourtant interpellé par de nombreux internautes. Sur Instagram, le post de Folau, discrètement rappelé à l’ordre par sa Fédération, n’était, lui, plus visible. Pour le reste, l’arrière en fin de contrat en décembre 2018 avec l’ARU a gardé le silence.