Midi Olympique

« Tu fais quoi dans dix ans ? »

APRÈS SIX SAISONS DANS LES LANDES, ET AUTANT DE MAINTIENS, VA RACCROCHER LES CRAMPONS.

- Propos recueillis par Laurent TRAVINI

Vous avez récemment annoncé que vous mettiez un terme à votre carrière après six saisons à l’US Dax. Est-ce un choix ou estce lié à la situation du club ?

C’est un choix. Je l’ai annoncé en janvier, à un moment où l’équipe était encore dans les clous du maintien. En fait j’ai envisagé cet été que cela pouvait être la dernière. J’ai toujours eu en tête le souci de ma reconversi­on. Cela paraît simpliste à dire mais le rugby ne dure qu’un temps. J’avais envie de répondre à la question de savoir où je serai et ce que je ferai dans 10 ans… C’est pourquoi, courant 2013, j’ai repris mes études. Je me suis inscrit à l’Insec, une école de commerce, qui permettait de suivre une formation en e-learning.

Comment cela s’est-il passé ?

A posteriori, je dirais que si c’était à refaire, je ne le referais peut-être pas. Ça a été très compliqué de concilier cela avec la pratique du rugby profession­nel. Cela m’a demandé beaucoup de travail et des présences minimums dans l’école. Je peux dire que les deux activités ont eu un rôle refuge, de manière alternativ­e. Quand cela n’allait pas trop dans le rugby, les études me donnaient un but. À l’inverse, quand les périodes étaient difficiles côté études, l’échappatoi­re du rugby était salutaire. Au final, j’ai aujourd’hui en poche un Bac + 5. C’est un bagage minimum de nos jours, pour se projeter concrèteme­nt dans le futur.

Vous allez donc quitter le monde du rugby et la région ?

Là aussi, ce choix est une succession de circonstan­ces. Ma compagne ne trouvant pas de travail dans les Landes, est partie depuis un an et demi à Bordeaux. Si l’envie de repousser l’échéance pouvait être tentante, la réalité de ma vie de famille m’a amené à anticiper le passage dans la vie active. Depuis septembre, j’ai traversé plusieurs phases. J’ai alterné entre propositio­ns profession­nelles et quelques sollicitat­ions rugbystiqu­es. J’ai failli me laisser tenter par une ou

Après six saisons de lutte pour le maintien, comment avez-vous vécu cette dernière aventure ?

Je pense qu’à partir de ma décision, j’ai essayé de profiter un maximum de chaque instant. Même si la situation était compliquée, j’ai pris le parti d’adopter une attitude positive. Ce groupe avait du potentiel et j’ai côtoyé des mecs bonnards. La majorité se questionna­it sur leur avenir. Dans ma position, je me devais d’impulser des bonnes ondes…

À quoi allez-vous penser au cours de ces deux derniers matchs ?

Je crois que je vais essayer de prendre le plus de plaisir possible. C’est paradoxal, alors que le club va descendre. Mais cela reste un immense privilège de jouer à ce niveau. Faire mon dernier déplacemen­t dans un stade comme Sapiac, ce n’est pas mal, non ? Je me rends compte que le temps est très vite passé. Je me vois encore avec mes éducateurs au Havre, où j’ai commencé. Je vais aussi penser aux hommes qui m’ont marqué. D’abord Serge Milhas, avec qui j’ai passé cinq ans à La Rochelle. Ensuite Jérôme Daret à Dax. À travers lui, c’est tout ce que j’ai pu vivre et apprendre ces années à l’US Dax. Ces six saisons ont été difficiles, mais je pense que dans l’adversité, l’homme que je suis a grandi. Aujourd’hui, je souhaite à ce club de pouvoir revivre des jours meilleurs.

 ??  ?? deux années supplément­aires. Mais l’opportunit­é d’un poste sur Bordeaux a fini de me convaincre.
deux années supplément­aires. Mais l’opportunit­é d’un poste sur Bordeaux a fini de me convaincre.

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