Jusque-là, ça va
EN RAISON DES BLESSURES DES AUTRES PILIERS DROITS, L’INTERNATIONAL ALGÉRIEN ENCHAÎNE LES MATCHS À QUATRE-VINGTS MINUTES.
Le pilier international algérien Bekada Belhaouari (4 sélections) est devenu le forçat de la poule d’accession. Il ne comptait que deux titularisations avant le 27 janvier et le déplacement à Provence. Le Toulousain de naissance disposait dans son nouveau club d’un statut de remplaçant. Il est devenu un titulaire indispensable à la suite des blessures successives de quatre des piliers de l’effectif. Émile Bronquart (fracture du scaphoïde à Romans), Peny Fakalelu (rupture des croisés à Aix-en-Provence), et Armand Kapseu (rupture du pectoral à Bourg-enBresse), avaient déjà rejoint l’infirmerie sur de graves blessures. Après Bourgoin, Max Delabrecque a consulté pour une hernie cervicale diagnostiquée G3, pour laquelle il devra se faire opérer. Depuis ce match, Bekada Belhaouari est le seul droitier strasbourgeois disponible. Il a disputé les trois dernières rencontres dans leur intégralité, et jouera les suivantes aussi entièrement. « Je lui tire mon chapeau », le salue son manager Julien Chastanet, qui met son joueur dans du coton pendant une semaine après chacune de ses sorties de quatre-vingts minutes. « Au départ j’ai chargé. Mais mon corps commence à s’y faire », raconte l’intéressé, qui vit à Strasbourg sa deuxième tentative de vie de rugbyman professionnel. Boxeur jusqu’à l’âge de ses 14 ans, venu au rugby après un coup de coeur du mercredi après-midi, et joueur du Stade toulousain à partir des Crabos, avec la génération Galan et Bézy, il avait quitté le Stade quand les futurs pros s’orientaient vers les espoirs et lui vers la Reichel. Mais son expérience albigeoise s’était achevée en eau de boudin sur une blessure aux côtes et une histoire de contrat mal ficelé. La suivante à Castanet l’avait conduit à une finale de Nationale B. Sympa. À Valence, il y avait obtenu son premier vrai contrat professionnel, mais son parcours avait été arrêté net par sa suspension de six mois décidée par World Rugby, à la suite d’une grosse bagarre contre la Malaisie, et la fusion avec Romans. Christophe Deylaud l’avait alors rappelé à Blagnac. Et le voici à Strasbourg, sur son chemin de montagnes russes, alignant les matchs comme jamais. « J’ai aussi été champion d’Afrique contre la Zambie, à 1 500 mètres d’altitude, en jouant deux jours après trentesix heures de vol », précise-t-il, infatigable.