INEFFICACITÉ GÉNÉRALISÉE
LES VAROIS ONT ENCORE MANQUÉ UN SUCCES À LEUR PORTÉE. LES PRESTATIONS DES TROIS-QUARTS QUI N’AVAIENT PAS DISPUTÉ LE QUART EUROPÉEN, N’ONT PAS REMIS EN CAUSE LES CHOIX INITIAUX DE FABIEN GALTHIÉ.
Les Toulonnais ont pêché dans la U Arena par leur insistance stérile à vouloir convertir leur outrageante domination territoriale de la seconde mi-temps par des essais. Quatre fois, ils ont bénéficié de pénalités dans les vingt-deux mètres du Racing 92, transformées à parts égales en mêlées ou en touche, pour un rendement nul. Leurs mouvements collectifs ont aussi été alourdis par ces travers dont les défenses impeccables de Veremi Vakatawa et de Henry Chavancy ont fait leur miel. Cette inefficacité, ils payeront sans doute par un barrage. En manquant cette occasion de provoquer la première défaite du Racing 92 dans sa salle, leur retard sur les deux premières places a pris une proportion quasi définitive. En dominant autant s’en parvenir à s’imposer, cette sortie a aussi rappelé que leur mauvaise histoire du Munster pouvait se répéter. « Ça me va, a commenté Fabien Galthié en dédouanant ses joueurs de ces choix de jeu. Ce que nous faisons, c’est du solide. On n’a pas marqué, mais je suis d’accord avec ce que nous avons décidé de faire. » L’autre enseignement de cette partie, c’est que les choix de composition opérés pour défier le Munster n’ont pas été remis en cause par l’équipe qui s’est déplacée dans les Hautsde-Seine.
LA TUILE FEKITOA
En organisation une rotation assez large de son quinze titulaire après la désillusion vécue en Irlande - huit changements dans la composition de départ - le staff toulonnais avait organisé une rotation qui devait lancer sur le vent de la fraîcheur la dynamique collective sur le chemin des phases finales. Il en est ressorti que parmi ceux qui pouvaient jouer leur carte et inverser la tendance irlandaise, tous ne l’ont pas fait. À commencer par François ThrinDuc. Dans la double collaboration qu’il entretient, en club et en équipe de France, avec Anthony Belleau, l’ancien Montpelliérain n’a toujours pas fourni les garanties exigées pour se voir confier un match décisif. Habituellement solide sur l’homme en défense, la charge de Chavancy qui l’a mis sur le cul, a engagé l’action du premier essai de Vakatawa (22e). Après le repos, son renvoi directement tapé en touche a fourni au Racing 92 une mêlée au centre, génératrice du deuxième essai de Vakatawa (42e). Ajouté à son taux de réussite au pied moyen (3/5, avec un échec en position facile), sa prestation d’ensemble n’a pas ressemblé à la copie d’un coéquipier prêt à tout pour convaincre. Et si Hugo Bonneval voulait instiller un doute dans les esprits, et faire penser que son association avec Ashton et Radradra pouvait renvoyer Tuisova à ses études du compromettent défensif en bord de touche, il aurait du gagner son propre « un contre un » face à Vakatawa sur son premier essai. Finalement, comme à chaque fois qu’il lui a été donné l’occasion de s’exprimer dans cette ligne de trois-quarts tellement riche, Malakai Kekitoa est celui des remplaçants du Munster qui a le mieux démontrer son envie farouche de concurrencer l’évidence Ma’a Nonu. C’est une grande ironie qu’il se soit blessé à l’issue de son exploit personnel sur un essai tranchant. La profondeur de sa lésion musculaire devra être évaluée, mais sa grimace une fois revenu sur le banc des remplaçants avec sa cuisse bandée, ne disait rien de bon. Les demi-finales se disputeront à Lyon dans un mois et demi. Les barrages une semaine auparavant. Pour lui a débuté une course contre la montre.