Midi Olympique

« On nous a méprisés ! »

IL REVIENT SUR LE VOTE NÉGATIF DE SON COMITÉ DIRECTEUR SUR LE PRINCIPE DE LA MISE EN PLACE DE LA LIGUE GRAND EST. LE REFUS DES LORRAINS BLOQUE LE PROCESSUS.

- Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN

Votre comité directeur régional a voté, à une écrasante majorité (18 votes contre, 3 nuls et 2 pour), son opposition à la mise en place de la ligue Grand Est. Pourquoi ?

La raison est très simple : on nous a méprisés pendant quinze mois. Quand on se moque des gens et qu’on ne respecte pas les bénévoles, il arrive ce qui arrive.

De quelle façon estimez-vous avoir été méprisés ?

Aucun membre de la Fédération n’est venu en Lorraine nous expliquer le principe de la Ligue. Ils sont allés partout, sauf chez nous. Ils nous ont dit, pourtant, pendant des mois, qu’ils allaient venir. La seule visite que nous avons reçue a été organisée douze heures avant le vote électroniq­ue. Le secrétaire général de la Fédération s’est déplacé la veille pour faire un peu de politique et bonne figure. Mais on ne fait pas de politique douze heures avant un scrutin. Et au passage, j’avais été insulté.

Par le secrétaire général de la Fédération ?

Absolument. Au sujet des deux cents cadres techniques de club (les CTC, N.D.L.R.) qui doivent être déployés sur le territoire. On nous soutenait que la zone Grand Est servirait de zone test. Je savais parfaiteme­nt que ce ne serait pas le cas et je l’ai fait remarquer. Je n’aime pas trop les publicités mensongère­s. On m’a traité de menteur. Résultat, il n’y pas de zone test chez nous et nous ne verrons pas un CTC avant 2019. Je précise que je suis favorable à 200 % à cette mesure.

Y a-t-il des modalité d’applicatio­n de la zone Grand Est qui ne vous conviennen­t pas ?

Non. Le vrai problème de fond, c’est le mépris avec lequel ces personnes nous ont traités et qui a pris bien des formes.

Lesquelles par exemple ?

Un exemple parmi d’autres : il est de coutume, entre les comités d’Alsace et de Lorraine, de s’inviter mutuelleme­nt à nos assemblées générales. Lors de la nôtre, j’ai bien pris soin de ne pas faire de politique. Ce n’est pas le lieu. Alors, qu’elle fut notre surprise de voir le secrétaire général de la Fédération venir en personne à l’assemblée alsacienne, pour dire publiqueme­nt qu’il soutenait la liste menée par Armando Cutone (le président alsacien). Mais sur quelle planète sommes-nous ? Et de quelle façon notre secrétaire général a été traitée ! Il ne lui a même pas adressé la parole. Il faut également savoir que deux clubs de la Ligue Grand Est, qui nous étaient potentiell­ement favorables, n’ont pas pu voter parce qu’ils se sont emmêlés les pinceaux avec la procédure électroniq­ue. La Fédération a été inflexible avec eux, alors qu’elle avait autorisée des grandes Ligues, qui n’avaient pas respecté les délais pour déposer les listes, à les dépasser. Il y a deux poids, deux mesures. Ce n’est pas acceptable.

Quelle suite sera donnée à ce vote ?

Je ne sais pas. Une visioconfé­rence doit avoir lieu pour évoquer le sujet. Je pense qu’il aurait été préférable de se voir physiqueme­nt. Mais cela ne changera rien. Notre comité directeur s’est prononcé contre la Ligue. Et il n’y aura pas de deuxième vote. D’après le cabinet conseil dépêché par la Fédération auprès des dirigeants, pour nous accompagne­r, ce processus est donc bloqué. Que va-t-il se passer ? Je n’en sais rien. Je crois que la FFR non plus. Certains nous disent qu’elle veut passer en force en nous isolant. On verra. Mais de toute façon, tout cela a été fait à l’envers du bon sens.

Pourquoi ?

Nous sommes la seule fédération de France qui a d’abord organisé le vote des élus, avant la validation de la fusion-absorption des comités dans les Ligues. Personne n’a fait cela. Chez nous, après avoir validé le principe de la fusion absorption, le comité régional olympique du Grand Est a fonctionné avec une présidence partagée entre toutes ses composante­s, avant de voter pour ses représenta­nts. La Fédération procède vraiment d’une drôle de manière.

Qu’attendez-vous de cette visioconfé­rence ?

Absolument rien. La situation ne découle pas de notre responsabi­lité. C’est aux élus fédéraux de nous dire ce qu’il va se passer. Pendant des mois, nous avons demandé et on n’a rien voulu nous dire. Nous n’avons plus rien à demander.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France