LE BONHEUR DE LA LÉGENDE
BÉZIERS A OFFICIELLEMENT VALIDÉ SON BILLET POUR LES BARRAGES. UNE PREMIÈRE DEPUIS 2006-2007.
Un stade AlbertDomec plein comme un oeuf, 8 000 spectateurs dignes dans l’émouvante minute d’applaudissement dédiée aux victimes de la tragédie de Trèbes et de Carcassonne. Une colonie de supporters locaux venue saluer la « der » à domicile de Benoît Lazzarotto, Kevin Gimeno et Jean-Baptiste Roidot. Finalement, pour cette ultime soirée de la saison, c’est l’ASBH et ses fidèles supporters (estimés à 1 500) qui ont fait de Domec leur jardin. Après le coup de sifflet final, Béziers mettait un terme à six années d’insuccès au pied de la cité. Et, surtout, à la faveur de cette septième victoire à l’extérieur et de sept matchs consécutifs (six victoires, un nul) sans défaite depuis le 9 février, les Héraultais ont officiellement validé leur qualification pour les prochains barrages (21-22 avril).
DES TYPES DE VALEUR
Voilà onze ans que club au onze titres n’avait plus été invité à la phase éliminatoire d’une compétition professionnelle. Pour en trouver l’ultime trace, il faut remonter à 2007. Cette année-là, Dax, à domicile, avait privé l’équipe d’Olivier Saisset d’une participation à la finale d’accession en Top 14 (défaite 18 à 6). Onze ans après, l’émotion était grande, surtout dans le coeur des anciens. Le président délégué, Alain Paco, ne tarissait pas d’éloges sur ses protégés : « C’est merveilleux pour ce groupe.
Sincèrement, cette qualification est vraiment méritée. » Un peu plus loin, Diego Minaro faisait remarquer à juste raison que son club revenait de très
loin : « Personnellement, cette qualification me fait un bien fou à la tête. Elle efface des souvenirs pas forcément heureux du club où nous étions en Fédérale 1, en 2010 et 2011. Je revois ces déplacements à Bédarrides,Tournefeuille ou encore Monteux, les vestiaires très étroits. Des joueurs qui faisaient le match de leur vie face à l’ASB. Je me souviens aussi de la transformation d’Andrew Merthens en demi-finale de Fédérale 1 à Tyrosse qui nous permet de retrouver ce jour-là le Pro D2. Sincèrement, je suis heureux. Béziers retrouve sa place dans le monde professionnel. En 2010, je ne pensais pas que nous pourrions revivre de tels moments. » Dans un coin des vestiaires, l’entraîneur des avants, David Gérard, ne boudait pas non plus son plaisir. Pour sa seconde année à la responsabilité d’un club professionnel, il s’offre le plaisir de disputer un match éliminatoire. « Avec David Aucagne, on le doit tout d’abord aux joueurs. Nous avons la chance d’entraîner des types de valeur. Des joueurs qui ont été pourtant décriés. À un moment-clé de la saison, ils se sont remis en question. En novembre, il ne faut pas oublier que nous étions à la quatorzième place. Ces résultats ne sont pas le fruit du hasard. C’est la qualité du travail effectué par le groupe. » Béziers savoure sa qualification. Mais ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Ce club légendaire a bien l’intention d’animer la phase éliminatoire. ■