Midi Olympique

David Pocock est de retour

DE RETOUR SUR L’ÎLE-CONTINENT APRÈS UNE ANNÉE SABBATIQUE SUIVIE D’UN PASSAGE AU JAPON, OÙ IL A DISPUTÉ UNE FINALE DE TOP LEAGUE, LE TROISIÈME LIGNE DAVID POCOCK A RETROUVÉ LE SUPER RUGBY. ET, BONNE NOUVELLE, IL A AUSSI RETROUVÉ SON MEILLEUR NIVEAU !

- Par Jacques BROQUET, correspond­ant

Michael Cheika, l’entraîneur des Wallabies, peut avoir le sourire. David Pocock est de retour à son meilleur niveau. Il n’aura fallu que deux matchs avec les Brumbies pour retrouver le joueur indispensa­ble au jeu des Australien­s. Et ce retour arrive à point puisque son remplaçant en sélection, Sean McMahon, a lui pris le chemin du Japon pour un exil doré qui le privera de Coupe du monde. Pocock, après une année « sabbatique » et un passage dans le rugby japonais, sous le maillot des Panasonic Wildknight­s de Robbie Deans, est de retour en Australie, prêt à reprendre sa place sous le maillot des Wallabies. C’est un retour en douceur que Pocock aura effectué, freiné par une blessure récurrente à un genou, qui força une opération qui mit le joueur sur le flanc pour les quatre premiers matchs du Super Rugby. Son retour officiel s’effectua contre les Waratahs (défaite 24 à 17), match qu’il ne devait pas jouer en totalité mais que les aléas firent qu’il joua quatre-vingts minutes. Un match sans éclat mais qui permit à Pocock de retrouver le terrain et la compétitio­n. Le match de samedi dernier, face aux Reds de Brad Thorn, a prouvé qu’il était revenu à son meilleur niveau et, surtout, avait déjà assimilé les nouvelles règles appliquées sur les phases de ruck, nouvelles règles qui étaient sensés limiter son efficacité et sa capacité à subtiliser des ballons au sol sur les phases de plaquage.

RETOUR DU LEADER

Effectivem­ent, David Pocock n’aura pas volé un seul ballon lors de ce match contre les Reds mais cela ne l’aura pas empêché d’être le joueur le plus influent sur le terrain. En attaque, il a montré de belles touches de balle, portant le ballon de manière efficace près de la ligne de but des Reds et il ajouta sa puissance aux groupés-pénétrants de la touche des Brumbies. En défense, il a réussi dix-huit plaquages pour aucun manqué, bloquant toutes les zones de transition près des rucks, récupérant un ballon tombé et sauvant deux essais. Toutes ces statistiqu­es pour prouver que les troisième ligne gratteurs exclusifs vont voir leur rôle se réduire à la portion congrue s’ils n’ont pas d’autres atouts dans leur jeu. Et Pocock a ainsi prouvé que son rayon d’action ne se limitait pas au jeu au sol. On a pu admirer son impact dans les collisions avec des présentati­ons de balle permettant des recyclages rapides, son rôle crucial sur les phases statiques avec ses poussées en mêlée derrière son pilier et ses déblayages d’une rare efficacité.

UN ÉQUILIBRE À TROUVER

Quand on sait que Pocock n’a rien perdu de ses qualités naturelles de leader et aussi de modèle pour ses partenaire­s, on comprend que Michael Cheika puisse se réjouir du grand retour de l’enfant prodige australien. Surtout dans ces moments où son autre fleuron, Israel Folau, doit s’expliquer sur ses prises de position homophobes, le mettant en porte-à-faux avec les sponsors et la politique d’inclusion de la Fédération australien­ne.

Reste maintenant à savoir comment Cheika va pouvoir utiliser ses deux joyaux de la troisième ligne ensemble (Hooper et Pocock) car il reste un point sur lequel Pocock n’a rien pu faire : sa taille. Avec 1,83 m, il est un joueur de taille modeste pour être une vraie solution en touche, tandis que Hooper culmine à...1,82 m. Il faudra donc que Cheika trouve un équilibre car les adversaire­s ne se gêneront pas pour contrer la touche australien­ne qui pourrait se présenter avec seulement deux sauteurs. Mais, au moins, Cheika a retrouvé l’un des ses meneurs, un gain non-négligeabl­e pour les Wallabies.

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 ?? Photo Icon Sport ?? Malgré son exil japonnais, David Pocock, qui n’a plus porté le maillot de la sélection depuis décembre 2016, semble de nouveau indispensa­ble aux Wallabies.
Photo Icon Sport Malgré son exil japonnais, David Pocock, qui n’a plus porté le maillot de la sélection depuis décembre 2016, semble de nouveau indispensa­ble aux Wallabies.

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