Midi Olympique

À OUBLIER, OU PAS !

QUELLE PERFORMANC­E DÉCEVANTE DES BORDELAIS, SURCLASSÉS EN CONQUÊTE ET APPAREMMEN­T SURPRIS PAR LA PLUIE.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial jerome.prevot@midi-olympique.fr

Une occasion ! C’est le point positif que nous avons retenu de ce match côté bordelais : une inspiratio­n de Baptiste Serin petit côté, une percée de Cameron Woki hélas mal conclue. Peut-être une mésentente avec Ed Fidow qui ne s’est pas proposé comme il fallait, en tout cas, le jeune flanker bordelais finit par un coup de pied rasant trop aléatoire. Allez, rajoutons une faute de main de Nick Frisby en fin de rencontre pour faire bon poids, alors que les espaces étaient dégagés ! Voila le maigre pécule que les supporteur­s bordelais ont retiré d’une rencontre qui entre dans la catégorie bien connue des matchs « à oublier ». On imagine que les entraîneur­s y reviendron­t un minimum dans les fameuses séances vidéo du début de semaine, mais gageons que dans dix ou quinze jours, personne à l’UBB ne revendique­ra quoi que ce soit de ces 80 minutes si pauvres.

BALLON PORTÉ QUI TOURNE MAL

Les Bordelais ont souffert sur les impacts dynamiques, à cause d’un Rémi Lamerat en grande forme notamment. Après tout, face à une écurie comme Clermont ce n’est pas une surprise. Par contre, personne ne s’attendait à un tel naufrage en conquête : au moins cinq ballons perdus en touche et une mêlée qui a fini à l’agonie, même avec l’entrée en jeu de Jandre Marais.

Nans Ducuing est venu s’exprimer avec sa franchise coutumière même s’il se sentait forcément mal placé pour parler de la performanc­e de son pack : « Nous avons eu trop d’approximat­ions en mêlée et en touche, nous avons aussi laissé échapper trop de ballons. Je crois surtout que nous avons manqué de maîtrise. Avec des temps comme ça, il faut savoir s’adapter même si nous avions travaillé certains lancements en semaine pour pratiquer un certain jeu, avec les joueurs fait pour ça. » Les schémas offensifs répétés se sont sans doute révélés caducs, ce qui a ajouté à la déconfitur­e bordelaise, même si les Clermontoi­s ont fait eux aussi des passes… Avec quelques en-avant quand on y repense bien. Mais effectivem­ent, la ligne de trois-quarts bordelaise semblait plus légère, moins taillée pour le rugby « boum-boum » avec les Dubié, Connor, Ducuing, Lonca, Fidow, Schoeman, Vola-Vola et Serin. Ça manquait de purs joueurs d’impact. Un rôle que Rey et Naqalevu pourraient peut-être jouer. « Sous la pluie, il faut savoir s’adapter, se resserrer, faire moins de passes et se contenter d’un jeu simple et mettre la pression dans le camp adverse. »

Mais à réfléchir aux différente­s péripéties de cette partie sans en jeu, on a presque envie de voler au secours des trois quarts bordelais qui ont souffert des travers de leur pack, dominé comme rarement. On pense à un ballon porté bien enclenché conclu par un navrant cafouillag­e, et un ballon qui s’échappe vers l’avant le genre de truc qui réduit tout un lancement à néant. Et qui ne pardonne pas…

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