Midi Olympique

PANIQUE À BORD

BRIVE FACE À L’IMPORTANCE DE L’ENJEU, LES BRIVISTES ONT EU TENDANCE À PERDRE LEUR MAÎTRISE. ILS EN CONVIENNEN­T.

- J.-P. D.

Quand ils sont sortis des vestiaires pour aller s’échauffer sur la pelouse de Mathon, les Brivistes étaient dans le match, visages tendus, mâchoires crispées. Deux heures plus tard, il y avait forcément un contraste saisissant entre le déficit souligné dans l’envie et dans l’engagement sur le terrain et le sentiment de colère traduit dans les propos d’après-match, comme si le camp briviste, dans ce duel de toutes les peurs et de tous les espoirs, n’avait pas été en capacité de placer ses actes à la hauteur de ses paroles. « À certains moments on a paniqué » confesse Saïd Hirèche, capitaine dépité, en poursuivan­t. On est capable de marquer un essai en première main après une mêlée et derrière de reprendre la pression pour à notre tour encaisser deux essais. Nous étions venus avec des intentions, avec la volonté d’obtenir un résultat, mais nous avons été trop inefficace­s, trop indiscipli­nés. Sur le carton jaune nous encaissons dix points, chez nous c’est une habitude. Ce n’est pas possible. On n’a pas le droit d’être aussi indiscipli­nés, aussi imprécis. On a tout donné pour qu’ils nous battent ». Mais c’est le point crucial de l’engagement qui stigmatise tous les regrets : « Oyonnax avait l’envie de se sauver et nous n’avons pas été à la hauteur. »Et quand on souligne qu’Oyonnax a inscrit deux essais sur des ballons portés, une spécialité corrézienn­e, le feu de la colère se ravive. « Il faut parler au passé, c’était notre spécialité, psychologi­quement c’est difficile à accepter. »

NE PAS PANIQUER

Autre combattant valeureux, le talonneur François Da Ros n’est pas plus tendre : « Oyonnax a su retrouver le goût de la victoire, mais nous ne savons plus gagner. On perd sur des ballons portés, on perd en mêlée… et on perd en confiance. Qu’est ce qu’on peut perdre de plus ? Peut-être peut-on au moins tenter de récupérer de la fierté ? On a déjà connu la lutte pour le maintien, mais nous étions alors maîtres de notre destin. Là ce n’est plus le cas. Il n’y a pas de solution miracle. Brive est quatorzièm­e du Top 14, à deux journées de la fin. Quand on est quatorzièm­e, on ferme sa gueule et on bosse. »

Bosser, c’est ce que se sont promis de faire les Brivistes avant un autre match de la peur, dans deux semaines, à Paris. Cette fois, il ne faudra pas paniquer face aux enjeux fixés par Saïd Hirèche : « Plus rien ne dépend de nous. Nous devons gagner nos deux derniers matchs et attendre les autres résultats… C’est un triste constat ».

 ?? Photo J.-F. B . ?? Les Brivistes de Seremaia Borotu, ici pris dans un étau, ont perdu une bataille importante dans la guerre pour leur survie.
Photo J.-F. B . Les Brivistes de Seremaia Borotu, ici pris dans un étau, ont perdu une bataille importante dans la guerre pour leur survie.

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