Midi Olympique

DEUX MATCHS POUR RÊVER

DOMINATEUR­S DANS TOUS LES COMPARTIME­NTS DU JEU, LE LOU A DÉCROCHÉ UNE VICTOIRE BONIFIÉE LOGIQUE. AVEC LA QUALIFICAT­ION EN LIGNE DE MIRE, L’HEURE N’ÉTAIT PAS À L’AUTO-CONGRATULA­TION.

- Par Sébastien FIATTE

Heureuseme­nt que Xavier Mignot est passé en conférence de presse samedi soir. Sinon, on aurait pu croire que le Lou ne s’était pas imposé avec le bonus offensif. Avec sa candeur juvénile en bandoulièr­e, la joie de rejouer et d’avoir inscrit son premier essai sous les couleurs lyonnaises, son sourire a rappelé que le Lou s’était bien offert un large succès. Conjugué à la défaite de Pau contre Agen, il éclaircit le ciel lyonnais, bien gris depuis de nombreuses semaines au sortir d’un hiver qui ne semble pas vouloir laisser le soleil briller.

Après lui, Stéphane Clément et Pierre Mignoni n’affichait pas la mine décontract­ée du vainqueur. Sur le visage du pilier, on lisait plutôt du soulagemen­t derrière le sourire. Xavier Mignot l’avait avoué lors de son passage. Avant le coup d’envoi, le Lou était dans ses petits souliers. La performanc­e parisienne contre Clermont avait attisé la méfiance. « Il y avait de la tension et de la pression pendant la semaine d’entraîneme­nt », avait reconnu le premier. « Les Parisiens sont sur une mauvaise dynamique, ils vivent une saison compliquée, embrayait le second. Mais les grandes équipes peuvent se réveiller n’importe quand, comme ils l’avaient montré le week-end précédent contre Clermont. Nous avons eu peur de passer à la trappe. Dans les vingt premières minutes, nous avons mis les choses en ordre. Les Parisiens nous ont imposé beaucoup de combat »

UN PEU DE RÉUSSITE

Au final, les Lyonnais n’ont pas été inquiétés bien longtemps, après avoir repoussé les intentions belliqueus­es des Soldats roses, symbolisée­s par les fautes flagrantes de leur capitaine, Alexandre Flanquart, pénalisé d’un carton jaune en première mi-temps, pour un grattage, puis auteur d’un plaquage à retardemen­t sur Baptiste Couilloud, en début de seconde période. Les coéquipier­s de Julien Puricelli ont peut-être eu un peu de réussite en début de match, sur quelques ballons tombés, qui auraient pu se transforme­r en occasions de contre pour leur adversaire. Mais ils ont dominé dans tous les secteurs de jeu, ne laissant que des miettes aux joueurs de la capitale, incapables de se créer la moindre occasion d’essai.

MIGNONI: «NOUS N’AVONS PAS DE MARGE DE MANOEUVRE»

Mieux, ils en ont profité pour gommer quelques défauts dans leur jeu, comme ces entames de deuxième mi-temps, souvent ratées ces derniers temps. Cette fois, l’essai de Xavier Mignot (42e), le quatrième du Lou, tua dans l’oeuf toute velléité de rébellion adverse. « Nous en avons discuté avec les leaders, les joueurs en ont parlé entre eux, explique l’entraîneur, Pierre Mignoni. Nous ne pouvions pas continuer à reprendre les matchs avec des trous d’air comme nous en avons eu à Brive, contre le Racing ou dans beaucoup d’autres matchs cette saison. Nous avons essayé de comprendre pourquoi. Même si on finit bien les matchs, nous devions travailler sur ce point. »

Bref, vous l’aurez compris, on ne s’emballe pas côté lyonnais. Bien sûr, ils ont pris le temps de savourer un peu. Mais Pierre Mignoni va se charger de remettre tout le monde devant ses devoirs. « L’important était de gagner. Prendre les cinq points est une très bonne chose. Bravo aux joueurs mais on va vite se remettre au boulot. Nous n’avons pas de marge de manoeuvre au classement. C’est comme sur le terrain. Si les joueurs croient pouvoir agir individuel­lement, ils se trompent. Notre force est collective. Nous allons faire ce qu’il faut pour ne pas lâcher. Si on lâche, on ne se qualifiera pas. Si on perd les deux derniers matchs, c’est terminé, malgré tous les efforts produits par les joueurs depuis neuf mois. Nous allons tout jouer sur les quinze prochains jours. Les joueurs doivent le comprendre ! »

 ?? Photo Icon Sport ?? Le deuxième Etienne Oosthuizen, ici au saut, prend le meilleur sur le bloc parisien. Comme à l’image d’un match marqué par la domination sans partage en conquête des Lyonnais.
Photo Icon Sport Le deuxième Etienne Oosthuizen, ici au saut, prend le meilleur sur le bloc parisien. Comme à l’image d’un match marqué par la domination sans partage en conquête des Lyonnais.

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