Midi Olympique

RETOUR AU VÉLODROME

- Par Marcel RUFO

Après un bel échange philosopho-psychologi­que avec l’ami Christophe Schaeffer, avec comme thématique : « qu’est-ce que le Rugby ? » nous décidons d’un atelier pratique en retournant au Vélodrome encore tremblant de l’épopée marseillai­se de cette semaine. Nous allons donc assister au match RCT-Montpellie­r, soit deux grosses écuries du Top 14. Comme toujours, au printemps, le peuple rouge et noir, a répondu présent et a presque rempli le stade Vélodrome. Mais il semble que la véritable équipe de rugby, au niveau passionnel, ce soit l’OM, quitte à faire bondir Di Meco du fait de cette analogie ! Car entre la fusion, la symbiose extrême du public, des supporters de l’OM et la « ola » polie pour ne pas trop s’ennuyer, il n’y a pas photo : vive donc l’Olympique de Marseille ! Il faut alors se poser la question de l’intérêt de ce Top 14 quand les parties n’ont pas d’enjeu. On se prend à regretter le bon temps de seizièmes de finale, avec éliminatio­n directe et surprise possible. Quoi ? Ne croyez-vous pas qu’un Perpignan-Lyon ou Montauban ne nous passionner­ait pas ? Avec le suspense de pouvoir continuer l’aventure vers la gloire. En somme le 6e jusqu’au 10e du Top 14 rencontrer­aient les quatre premiers de Pro D2. Quelles sécheresse­s de la bouche pour tous ces pays de Rugby !

Alors qu’après une entame parfaiteme­nt maîtrisée de Toulon, trois essais à la clef, on va finir en eau de boudin avec notamment cette décision débile de tenter une pénalité plutôt que d’essayer un bonus offensif. Le seul intérêt de cette option singulière fut de réveiller les supporters endormis qui clamaient tous et toutes : « touche, touche ! » Ce choix de la pénalité étant un véritable irrespect pour ceux qui s’étaient déplacés. Il nous faudra alors accepter les risques de blessures ou le fait de donner pour Montpellie­r un peu de temps de jeu aux cadres ! On marche sur la tête ! Nous voilà répartis, maussades avec un « chapeau » bien moins représenta­tif que nos gri-gri d’antan. Les plus jeunes avaient pourtant sorti les drapeaux, les écharpes et les maillots. Les pratiquant­s ont la mission (l’obligation profession­nelle ?) de leur laisser de beaux souvenirs. Pour cette aprèm ils ne se souviendro­nt de que dale ! Le spectacle sportif proposé s’attirera-t-il un jour, descendant des tribunes des : « remboursez, remboursez ! » Le match fut si pauvre, si bradé que l’on peut se demander comment éprouver du plaisir au sein de cette morosité. Comment voulez-vous rêver avec Sisyphe qui tape sans cesse à suivre pour retaper encore à suivre. Cette fin rapide : quarts, demies et finale est bien dans l’air du temps où l’on a plus le temps ni la patience d’attendre pour éprouver du plaisir. Retrouvons nos mythes, nos rites, nos rêves et nos peurs. Vibrons lors de la victoire tout en respectant les vaincus. Cette semaine, décidément, on retrouvait les fameuses valeurs de rugby avec l’OM et son peuple qui l’a transcendé. Merci Marseille !

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