PRINTEMPS TOULOUSAIN
EN TRIOMPHANT AVEC LA MANIÈRE DU RACING 92 (42-27), LES STADISTES S’INSTALLENT À LA DEUXIÈME PLACE DU CLASSEMENT. LES PHASES FINALES SONT TOUTES PROCHES. L’ACCESSION DIRECTE EN DEMI-FINALE EST MÊME ENVISAGEABLE.
Cette fois, c’est quasiment certain : un an après la dégringolade qui avait vu les Toulousains chuter jusqu’à la douzième place du championnat, ces derniers vont - à moins d’une catastrophe impensable - retrouver les phases finales. « C’est bien parti », souriait Maxime Médard ce dimanche. Ceci grâce à une prestation majuscule face au Racing 92, un des grands favoris au titre. Du moins durant 65 minutes presque parfaites. Même en manque de munitions sur l’entame, les troupes d’Ugo Mola sont parvenues à dresser un mur infranchissable pour leurs adversaires, avant de les piquer sur chaque récupération. Toujours aussi ambitieux offensivement, elles ont logiquement converti leur large domination, notamment dans les duels, par les essais de Bezy, Holmes et Médard avant la pause. C’est ainsi que les Stadistes avaient déjà le point de bonus en poche au moment de regagner les vestiaires.Tout sauf anecdotique. Sauf que, si le début de deuxième acte a confirmé le cavalier seul, la fin de match - et les trois essais adverses - est venue les priver d’un point de bonus pourtant promis. « Il y a un peu de frustration que les choses nous échappent après tous les efforts fournis mais si on nous avait proposé avant la rencontre de gagner comme ça contre cette grosse équipe, on l’aurait pris, confessait Gaël Fickou. Nous avons dominé, construit, marqué des essais. Parfois, il faut savoir s’en contenter même si nous restons ambitieux. »
MÉDARD : « SI ON VEUT ÊTRE CHAMPIONS… »
Car, malgré ce nouveau trou d’air, Toulouse s’est emparé de la deuxième place, jusque-là dévolue aux adversaires du jour. Un billet qui, au terme de la phase régulière, offre un trajet direct pour les demi-finales du Top 14 à Lyon. « Il y a un goût d’inachevé mais être capable d’inscrire cinq essais contre une des formations les plus dures à manoeuvrer ces dernières saisons est évidemment une performance positive, notait Mola. Laisser ce point de bonus amène un brin de déception mais il ne faut pas y voir autre chose que nos errances. » N’empêche, aujourd’hui, les Stadistes peuvent viser un aller pour Lyon et s’inviter donc dans le dernier carré. Mola ironisait : « Deuxième à deux journées de la fin, qui l’aurait cru ? Les joueurs entraînent l’engouement actuel. On voit un Stade toulousain conquérant. » Ce qui confirme la métamorphose observée depuis le début de l’exercice en cours. « L’an passé, nous étions loin de la qualification, confirmait Maxime Médard. Être dans les six, c’est déjà pas mal. Recevoir en barrage ou pas, s’offrir une demie ou pas… Il reste deux matchs, on va les prendre et on verra. » Avant d’avouer : « L’objectif était d’être dans les six premiers mais, désormais, on doit peut-être voir plus haut. Si on veut être champions au bout, il le faut. » Parce que, s’il parvient enfin à gommer ses absences, ce groupe a prouvé qu’il était capable de rivaliser avec les meilleurs.
MOLA : « PAS ENCORE VU LE MEILLEUR DE CE GROUPE »
Voilà d’ailleurs peut-être ce qui a changé dans les vestiaires stadiste. Meurtri par la tournure de la précédente saison, il a mis du temps à prendre définitivement confiance en lui. Mais ses partitions séduisantes et abouties ont fini de convaincre. Les observateurs et les acteurs eux-mêmes. « Il faut demeurer les pieds sur terre mais, quand on voit la qualité des mecs qui sont sur le banc, on se rend compte de notre chance de jouer dans une équipe comme la nôtre, expliquait Fickou. Moi, je me régale. » Et Médard, alors que la ligne de trois-quarts - bien aidée par des avants affamés - a signé un nouveau récital (plus de 80 % des essais inscrits cette saison), d’aller plus loin : « Dès qu’on a réussi à mettre notre jeu en place, je crois qu’on a fait peur à beaucoup d’adversaires. Si nous y parvenons, que nous sommes concentrés, en évitant les bugs que l’on connaît par-ci par-là, on peut faire des dégâts. » Depuis des mois, Ugo Mola répète que ses hommes doivent prendre conscience de leur immense potentiel. Voilà le premier pas. « Alleluia, car on est déjà à la 24e journée », rigolait-il. Puis de reprendre son sérieux : « Nous avons un rugby fait de prises de risques et d’initiatives. Il est difficile de clamer qu’on a de la marge mais je vous assure qu’on n’a pas encore vu le meilleur de ce groupe. Maintenant, il faut le voir vite car il n’y a plus beaucoup de matchs. » Il y en aura même peut-être un de moins s’il évite la case barrage, à condition de trouver enfin cette fameuse consistance.