« Une première mi-temps apathique »
PATRICE COLLAZO - Manager de La Rochelle ALORS QUE LES ROCHELAIS SORTENT DU TOP 6, LE TECHNICIEN DEMANDE À SES JOUEURS DE SE REMETTRE EN QUESTION.
Cette seconde défaite de la saison à domicile, à quoi tient-elle selon vous ?
On a eu une première mi-temps un peu apathique qui est passée à une vitesse vertigineuse ! Au bout de quarante minutes, on n’avait toujours pas fait un lancement. On n’avait simplement rien fait, si ce n’est un pseudo-temps fort sans parvenir à marquer. À partir de là, on n’est jamais rentrés dans le match parce que nos problèmes de jeu au sol n’ont jamais été résolus. Quand il n’y a pas de vitesse opposée à ces Castrais, on tombe vite contre un mur de quatorze joueurs. Ils excellent dans ça. Mon équipe n’a pas répondu présent, ni élevé son niveau d’intensité et d’intentions. Ça me paraît logique que les Castrais gagnent le match vu leur performance. Ce n’est pas illogique, vu ce qu’on met depuis un certain temps.
C’est-à-dire ?
C’est la résultante de plusieurs semaines d’entraînement où on ne met pas ce qu’il faut. Quand arrivent des matchs comme ça, dans le money-time, où il n’y a pas trop le droit à l’erreur, nous avons du mal à répondre présent. Quand il faut tout maîtriser de AàZ contre un adversaire déterminé, ça se complique pour nous. Ça fait quelques semaines voire quelques mois qu’on n’arrive pas à faire les choses ensemble. Quand on n’a pas tous les paramètres, on s’expose à ce genre de résultat. À partir du moment où on ne répond pas
dans la volonté collective, ça ne passe pas. Avant de parler technique ou stratégie, il faut d’abord se remettre en question individuellement. Ce qui est sûr, c’est qu’on s’en sortira que par le collectif. On a toujours fonctionné comme ça, quand on jouait en Pro D2 ou le maintien. Force est de constater qu’on a plus trop ce sacrifice collectif. On a vraiment besoin de se cramer, une petite claque ne suffit pas. Pour le compte, on s’est bien cramés.
Avec cette défaite, la qualification s’éloigne-t-elle ?
Les joueurs vont devoir décider de ce qu’ils veulent faire, ce sera déjà pas mal. Autant avant le match, on avait les cartes en mains avec un jeu plutôt intéressant. Autant, maintenant, la donne n’est plus très bonne. Aux joueurs de savoir ce qu’ils veulent faire de leur fin de saison. On est en dehors des six, il reste dix points à prendre sur la table. On va certainement dépendre des autres. Si on n’est pas restés dans les six, c’est qu’il nous a sans doute manqué certaines choses. Dans le fonctionnement, la dimension collective, de se sacrifier les uns pour les autres. Ce sont des choses qu’on avait et qu’on a moins. Il faut une constance dans le travail mais une constance au quotidien. Savoir aussi pourquoi on vient dans notre beau centre d’entraînement, et pourquoi on y revient le lendemain. Ce sont des questions qu’on a oublié de se poser depuis pas mal de semaines.