Midi Olympique

« C’est une triple peine ! »

ALAIN CHAMOIS - Président de Bobigny LE DIRIGEANT BALBYNIEN A DÉCIDÉ DE SAISIR LES PLUS HAUTES INSTANCES DU RUGBY POUR CONTESTER SA RELÉGATION ADMINISTRA­TIVE EN FÉDÉRALE 3. AVANT D’UTILISER D’AUTRES VOIES DE RECOURS.

- Propos recueillis par Guillaume CYPRIEN

La DNACG a confirmé en appel votre relégation administra­tive. Quel est l’état de votre dossier ?

Nous sommes sanctionné­s sur les bases du déficit de 460 000 euros constaté au 30 juin 2017. Nous ne comprenons pas. Nous allons demander un réexamen de notre dossier.

Sur quelles bases de relecture ?

Nous sommes surpris par la répétition des sanctions. Relégués administra­tivement de la Fédérale 1 à la Fédérale 2 la saison dernière, nous subissons cette deuxième relégation administra­tive, assortie de dix points de pénalité sur le classement de notre équipe première. C’est une triple peine, et la triple peine n’existe pas en justice. La deuxième relecture que nous demandons, c’est d’observer précisémen­t le travail que nous avons réalisé pour remédier à nos problèmes financiers.

Quelles mesures avez-vous prises ?

Nous avons mis en place un plan d’économie drastique de 300 000 euros. Nous avons obtenu des accords avec les organismes sociaux. Nous avons obtenu de l’Urssaf un étalement jusqu’en 2022 de notre dette de 200 000 euros. La situation est maîtrisée. Si bien que nos collectivi­tés territoria­les, qui attendaien­t de savoir si nos négociatio­ns avec l’Urssaf aboutiraie­nt, nous ont renouvelé leur soutien. Nous ne sommes plus en danger.

Vous avez déjà épuisé le recours de la commission d’appel. À qui allez-vous demander un réexamen de votre dossier ?

À Bernard Laporte et son vice-président chargé des compétitio­ns. Jusqu’à utiliser d’autres voies de recours s’il le faut. Mais nous passerons d’abord par nos plus hauts représenta­nts fédéraux, en plaidant notre dossier sur le fond, et en invoquant l’intérêt supérieur du rugby.

De quel point de vue votre dossier peut-il être réévalué sur le fond ? Et en quoi votre position en Fédérale 2 relève-t-elle de l’intérêt supérieur du rugby ?

Sur le fond, nous avons obtenu l’accord des organismes sociaux de l’étalement de notre dette le jour de notre passage devant la DNACG. Je ne sais pas si cet accord a été estimé à sa juste valeur. Pour l’intérêt supérieur du rugby, Bobigny représente quelque chose. Notre section féminine est prolifique. Nous disposons d’un centre de formation. Nous formons des jeunes que nous retrouvons parfois en Top 14. Notre action est bénéfique socialemen­t et sportiveme­nt sur notre territoire. Une relégation en Fédérale 3 remettait en cause cette place que nous occupons.

Votre club se trouvait aux portes de la Pro D2 en 2007. La chute est rude depuis onze ans. Et l’arrivée d’un partenaire mécène d’envergure internatio­nale (Sopra

Steria, N.D.L.R.) ne vous a pas permis de l’enrayer. Pourquoi ?

Nous voulions profiter de l’arrivée de notre mécène pour établir un modèle sportif qui nous semblait intéressan­t, dans un registre semi-profession­nel. Ce qui nous avait permis la saison dernière de finir premier de poule de Fédérale 1. Mais l’arrivée de ce partenaire n’a pas généré la synergie économique que nous attendions, et sur laquelle nous avions misé avec un peu trop d’assurance. Ce qui avait conduit à notre première relégation. Cette erreur a été réparée.

Relégué en Fédérale 3 ou pas, comment voyez-vous l’avenir de votre club ?

L’avenir de Bobigny réside dans notre succession. Nous sommes un groupe d’anciens dirigeants. Il faut une relève avec des idées neuves pour coller à l’air du temps.

Votre club n’a connu que deux présidents : votre père et vousmême. Ce n’est donc plus un Chamois qui dirigera Bobigny ?

Le club de Bobigny a trouvé sa place historique dans la communauté, indépendam­ment de ceux qui l’ont créé ou fait grandir. Oui, dans un avenir proche, je ne serai plus le président de Bobigny. Quand, je ne le sais pas. Il est tout à fait certain que notre groupe de dirigeants assumera ses responsabi­lités tant qu’il le devra. Mais nous travaillon­s activement à créer les conditions de notre relève.

 ?? Photo DR ?? Alain Chamois va plaider jusqu’au bout le maintien de son club en Fédérale 2. Et il prépare sa passation de pouvoir.
Photo DR Alain Chamois va plaider jusqu’au bout le maintien de son club en Fédérale 2. Et il prépare sa passation de pouvoir.

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