Sur la ligne de front
Le Tournoi des 6 Nations les a consacrés comme les deux meilleurs joueurs d’Europe à leur poste. Sur la droite du ring,Wenceslas Lauret : 110 kg de titane, un goût prononcé pour les taches obscures, un certain talent pour le contre en touche et, depuis peu, d’évidentes dispositions balle en mains. Relancé par Jacques Brunel au niveau international, le Racingman effectue sa meilleure saison depuis son arrivée dans les Hauts-de-Seine. Face à lui, se dresse le Supremo des Diables Verts Peter O’Mahony. Ses qualités ? Elles sont comparables à celles énoncées précédemment pour Lauret, à ceci près que POM est un vrai chef de clan. « En un sens, explique le champion du monde anglais Will Greenwood, O’Mahony ressemble à Martin Johnson. Sa seule présence est intimidante. Si les chevaliers de l’apocalypse déboulaient et chargeaient, il leur ferait faire demi-tour. » L’international irlandais Donnacha O’Callaghan va plus loin : « En 2009, j’avais déjà à mon actif deux tournées des Lions, deux Coupes du monde et deux titres européens. À la fin d’un entraînement, alors que je sentais que les mecs en avaient encore sous la pédale, j’ai demandé aux mômes de l’académie de nous rejoindre pour faire un peu monter l’intensité. Peter a regardé ses coéquipiers et leur a dit : « Ok. On y va ». Ils l’ont tous suivi sans broncher et franchement, la séance s’est plutôt bien passée ». À la fin de celle-ci, O’Mahony (19 ans à l’époque) s’est pourtant approché du vétéran pour lui souffler : « Écoute-moi. Nous avons un programme de préparation physique spécifique et il nous a été demandé de ne pas nous entraîner démesurément, histoire d’éviter les burn-out. C’est donc la dernière fois que tu me places dans une position inconfortable ». Ça vous situe le bonhomme.