Midi Olympique

LA SÉRIE NOIRE

SI LE GRAND CHANGEMENT A ÉTÉ LA RÉDUCTION DU NOMBRE D’ÉQUIPES POUR 2018, UN AUTRE ÉVÉNEMENT PASSE PLUS INAPERÇU : LE NOMBRE DE DERBYS A AUGMENTÉ. UNE ÉVOLUTION QUI POSE PROBLÈME EN NOUVELLE-ZÉLANDE.

- Par Patrick MCKENDRY, correspond­ant (avec Théo COMBES)

Deux. C’est le nombre de derbys supplément­aires que les équipes de Super Rugby jouent cette saison. De prime abord minime, cette inflation des affronteme­nts entre provinces d’un même pays produit un lot de blessés jamais vu auparavant. Et ce sont les équipes néo-zélandaise­s qui payent le plus lourd tribut. Chiefs, Hurricanes, Blues, Highlander­s et Highlander­s connaissen­t une véritable cascade d’absences de plus ou moins longue durée. Par exemple, les Chiefs ont perdu six des huit joueurs titulaires de leur pack, incluant le pilier internatio­nal Nepo Laulala (13 sélections) qui s’est cassé le bras en jouant contre les Blues le 2 mars. « On a eu un gros défi physique là-bas, n’est-ce pas ? » ironisait Colin Cooper, le coach des Chiefs après le match.

Et la série ne s’arrête pas là puisque les Highlander­s ont perdu le troisième ligne Liam Squire (15 sélections) dans le derby face aux Crusaders. L’équipe de Christchur­ch a justement perdu son flanker internatio­nal Matt Todd (13 capes) contre les Chiefs. Dans la quasi-intégralit­é des derbys kiwis, on a recensé des blessures de joueurs majeurs. Récemment, Damian McKenzie, George Moala et Jerome Kaino (97 sélections à eux trois) ont tous connu des pépins physiques lors de l’affronteme­nt entre Blues et Chiefs au Waikato Stadium. « Il semble que les équipes néo-zélandaise­s connaissen­t une fatigue excessive et nous ne sommes pas épargnés, a affirmé Tana Umaga, entraîneur principal des Blues. Mais cela permet de tester la profondeur de bancs pour toutes les équipes du pays. » Sans doute une manière de positiver pour l’ancien internatio­nal puisque la franchise d’Auckland est celle qui a le plus souffert des blessures. Sur un effectif de trente-cinq profession­nels, dix-huit sont blessés, dont la superstar Sonny Bill Williams ou encore le capitaine Augustine Pulu.

WYATT CROCKETT SORTI DE SA RETRAITE ?

L’augmentati­on du nombre de derbys est lié notamment à la forte demande du grand public appréciant particuliè­rement ce genre d’affronteme­nts internes au pays. Les supporters des différente­s provinces sont très friands de voir les équipes de l’île se rencontrer. Il est vrai que ces matchs connaissen­t une intensité et un engagement physique sans commune mesure avec les autres équipes de l’hémisphère Sud. Tous voient dans ces duels un véritable combat entre internatio­naux qui se battent pour impression­ner leur sélectionn­eur.

Mais avec trois tests-matchs face à la France en juin, Steve Hansen le sélectionn­eur néo-zélandais s’inquiète surtout de voir partir à l’infirmerie la plupart de ses meilleurs joueurs. Une pénurie qui pourrait conduire à piocher dans les réserves notamment chez les avants. Joe Moody (29 sélections) est actuelleme­nt blessé à une main, mais devrait quand même jouer le premier test contre la France à l’Eden Park le 9 juin. Du côté de la capitale, on parle de manière insistante du retour de Wyatt Crockett (71 sélections), l’autre gaucher des Crusaders qui avait pourtant pris sa retraite internatio­nale en début d’année. Steve Hansen pourrait prochainem­ent lui demander de changer sa décision.

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