LA SÉRIE NOIRE
SI LE GRAND CHANGEMENT A ÉTÉ LA RÉDUCTION DU NOMBRE D’ÉQUIPES POUR 2018, UN AUTRE ÉVÉNEMENT PASSE PLUS INAPERÇU : LE NOMBRE DE DERBYS A AUGMENTÉ. UNE ÉVOLUTION QUI POSE PROBLÈME EN NOUVELLE-ZÉLANDE.
Deux. C’est le nombre de derbys supplémentaires que les équipes de Super Rugby jouent cette saison. De prime abord minime, cette inflation des affrontements entre provinces d’un même pays produit un lot de blessés jamais vu auparavant. Et ce sont les équipes néo-zélandaises qui payent le plus lourd tribut. Chiefs, Hurricanes, Blues, Highlanders et Highlanders connaissent une véritable cascade d’absences de plus ou moins longue durée. Par exemple, les Chiefs ont perdu six des huit joueurs titulaires de leur pack, incluant le pilier international Nepo Laulala (13 sélections) qui s’est cassé le bras en jouant contre les Blues le 2 mars. « On a eu un gros défi physique là-bas, n’est-ce pas ? » ironisait Colin Cooper, le coach des Chiefs après le match.
Et la série ne s’arrête pas là puisque les Highlanders ont perdu le troisième ligne Liam Squire (15 sélections) dans le derby face aux Crusaders. L’équipe de Christchurch a justement perdu son flanker international Matt Todd (13 capes) contre les Chiefs. Dans la quasi-intégralité des derbys kiwis, on a recensé des blessures de joueurs majeurs. Récemment, Damian McKenzie, George Moala et Jerome Kaino (97 sélections à eux trois) ont tous connu des pépins physiques lors de l’affrontement entre Blues et Chiefs au Waikato Stadium. « Il semble que les équipes néo-zélandaises connaissent une fatigue excessive et nous ne sommes pas épargnés, a affirmé Tana Umaga, entraîneur principal des Blues. Mais cela permet de tester la profondeur de bancs pour toutes les équipes du pays. » Sans doute une manière de positiver pour l’ancien international puisque la franchise d’Auckland est celle qui a le plus souffert des blessures. Sur un effectif de trente-cinq professionnels, dix-huit sont blessés, dont la superstar Sonny Bill Williams ou encore le capitaine Augustine Pulu.
WYATT CROCKETT SORTI DE SA RETRAITE ?
L’augmentation du nombre de derbys est lié notamment à la forte demande du grand public appréciant particulièrement ce genre d’affrontements internes au pays. Les supporters des différentes provinces sont très friands de voir les équipes de l’île se rencontrer. Il est vrai que ces matchs connaissent une intensité et un engagement physique sans commune mesure avec les autres équipes de l’hémisphère Sud. Tous voient dans ces duels un véritable combat entre internationaux qui se battent pour impressionner leur sélectionneur.
Mais avec trois tests-matchs face à la France en juin, Steve Hansen le sélectionneur néo-zélandais s’inquiète surtout de voir partir à l’infirmerie la plupart de ses meilleurs joueurs. Une pénurie qui pourrait conduire à piocher dans les réserves notamment chez les avants. Joe Moody (29 sélections) est actuellement blessé à une main, mais devrait quand même jouer le premier test contre la France à l’Eden Park le 9 juin. Du côté de la capitale, on parle de manière insistante du retour de Wyatt Crockett (71 sélections), l’autre gaucher des Crusaders qui avait pourtant pris sa retraite internationale en début d’année. Steve Hansen pourrait prochainement lui demander de changer sa décision.