LE DILEMME NORMAND
LE MAINTIEN EN FÉDÉRALE 3 DES JOUEURS DU XV COURONNAIS DÉPENDRA DE LEUR MATCH AU HAVRE ET DE CELUI DISPUTÉ PAR ÉVREUX CONTRE SAINT-OMER.
Il y a dix jours, le président du Rouen Normandie Rugby, Jean-Louis Louvel, se trouvait au Havre et tenait réunion comme il le fait parfois avec les représentants des clubs de la région. Au coeur de cette rencontre, une signature de partenariat avec le club du Havre. Depuis la reprise en main par son prédécesseur Marc-Antoine Troletti puis par lui-même, depuis que le manager Richard Hill est aux commandes du projet sportif, le Rouen Normandie tisse un maillage toujours plus serré avec son environnement. Et c’est un peu comme si tous les Normands se trouvaient animés aujourd’hui par des intérêts communs dirigés vers leur réussite à tous. La dernière journée du championnat de Fédérale 3 mettra cette unité entre parenthèses. Le XV couronnais jouera au Havre. Il faut un point aux joueurs de Couronne pour être certains de se maintenir dans la division. Les Havrais ont besoin d’un succès bonifié pour maximiser leur chance de reprendre la deuxième place de la poule à Compiègne.
L’AVENIR DES TUTORATS
Leur première opposition à Couronne soldée par un écart de points important (3-72) rend peu crédible un exploit des Couronnais. Leur sort dépendra sans doute de la rencontre qui se jouera à Évreux, chez les voisins qui les sauveront en remportant leur opposition contre Saint-Omer. Le XV couronnais sera ballotté d’un terrain à l’autre, sans doute condamnés par les Havrais avec lesquels ils collaborent indirectement, et peutêtre sauvés par les Ébroïciens, si ces derniers s’en donnent la peine, contre des opposants du Pas-de-Calais qui viendront défendre leur survie. Du point de
vue rouennais, le maintien de Couronne en Fédérale 3 est préférable.
Le plus proche voisin de Rouen, distant de seulement cinq kilomètres, a été dynamisé par ce partenariat avec le club de Fédérale 1, et parallèlement la première a retrouvé un souffle depuis la reprise en main par l’entraîneur Jonas Leclerc. Cet ancien joueur passé de l’autre côté de la barrière a réussi à fédérer ce petit effectif promu cette saison pour la première en division nationale, et qui y fait ses armes. « Nous progressons, explique-t-il. Ce serait vraiment dommage de régresser en retrouvant en division régionale. Pour la vie du groupe, et pour ce que le club retire de cette représentation en division nationale. » Le XV couronnais s’est doté d’un employé à temps plein qui investit les écoles. Un peu plus de huit cents élèves ont été initiés au rugby cette année. L’attractivité du rugby a pris une petite dimension. Et la Fédérale 3 offre un débouché acceptable pour les jeunes rouennais en formation qui peuvent y jouer en tutorat. La Fédérale 3, c’est le niveau à partir duquel le partenariat s’opère en gagnant gagnant. « Nous travaillons depuis cinq ans avec Rouen maintenant, relate le président Éric Varon. Nous voyons tous nos efforts se concrétiser peu à peu. Des jeunes de la région parviennent à éclore. Pour notre terroir, et la pérennité de notre action, ce maintien est psychologiquement tout à fait nécessaire. » Mais à moins d’un exploit majuscule au Havre, il faudra se reporter sur la volonté des Ébroïciens de rester maîtres sur leur terrain.