Midi Olympique

Arbo : « Se servir de l’euphorie »

EN STAGE JUSQU’À AUJOURD’HUI DU CÔTÉ DE TORREMIRON­A EN CATALOGNE SUD AVEC L’USAP, IL EXPLIQUE L’ORDRE DE BATAILLE D’ICI LA DEMI-FINALE.

- Propos recueillis par Enzo DIAZ

Pourquoi organiser un tel stage de trois jours à un peu plus d’une semaine du rendez-vous qui vous attend à Aimé-Giral ?

L’objectif était de marquer le pas et de pouvoir travailler tranquille­ment dans notre cocon, dans des installati­ons de pointe. L’endroit où nous sommes est un golf resort qui accueille notamment le FC Barcelone, chaque été, lors de leur préparatio­n d’avant-saison. Le fait de se retrouver ensemble nous permet de travailler sur notre rugby, sur la vidéo, d’avoir des entretiens individuel­s avec les joueurs sur ce que nous attendons d’eux, de pouvoir bosser sereinemen­t dans des conditions exceptionn­elles et de travailler sur des choses précises, dès qu’il y a un petit problème. Avoir les joueurs 24 heures sur 24, c’est un gros confort.

Était-il important de se couper de l’euphorie qui est train de monter à Perpignan ?

Je ne crois pas que ce soit l’objectif principal. De toute façon, nous savions que l’euphorie serait là. On ne peut pas non plus se couper de Perpignan pendant dix jours, il ne faut pas raisonner comme ça. La liesse populaire est là, tant mieux. À un moment donné, l’environnem­ent du match va faire que c’est un match exceptionn­el mais il ne faut pas rajouter de l’exceptionn­el à de l’exceptionn­el. Les joueurs ont compris face à Carcassonn­e qu’on avait basculé, que la saison était passée dans autre chose. Certains avaient les yeux grands ouverts et disaient : « Ah ouais, d’accord ». Il ne faut pas se mettre dans une grotte et s’enfermer. Je suis plutôt partisan de se servir de cette pression ambiante pour qu’elle bascule en pression positive. Les joueurs sont conscients de l’importance du match. S’ils ont besoin de s’en rajouter individuel­lement ils le feront mais je ne pense pas qu’il y en ait besoin. Ce sont des joueurs profession­nels et nous ne sommes pas vingt ans en arrière. Puis, il y a des joueurs qui connaissen­t ce genre de rendez-vous, qui ont pris en maturité par rapport à 2015.

Comment gérer l’attente au niveau des joueurs ? Quel est votre rôle avec le staff dans tout ce qui concerne la préparatio­n physique ?

Le gros du travail est déjà fait en réalité. Tout a été programmé pour nous permettre d’être prêts sur ce mois qui arrive et d’atteindre notre pic de forme. Nous n’avons plus grand-chose à préparer avec AngeFranço­is Costella (en charge de la diététique, de la nutrition et de la ré-athlétisat­ion N.D.L.R) et Marc Milhau (en charge des courses et du travail énergétiqu­e). Maintenant, nous allons affiner sur les qualités des joueurs et la récupérati­on de certains. Il s’agit d’adapter le travail par rapport au temps de jeu déjà conséquent de certains et remettre en forme les joueurs blessés susceptibl­es d’effectuer leur retour pour cette demi-finale. Le travail est individual­isé, il se fait désormais au cas par cas. Ces trois jours nous permettent aussi d’avoir une unité de récupérati­on que nous n’avons peut-être pas à Perpignan.

Quel est le secret pour que les joueurs arrivent dans un état optimal de fraîcheur physique et mentale, un dimanche à 14 h 15 ?

Nous connaisson­s ce modèle-là pour avoir joué de nombreuses fois le dimanche après-midi cette saison (11 fois). Cela n’empêche pas qu’il faudra s’adapter car les premières grosses chaleurs arrivent. Il faut le prendre en compte car nous l’avons vu contre Carcassonn­e le week-end dernier, les vingt premières minutes ont été difficiles avec un gros travail d’adaptation. Dès l’échauffeme­nt, c’était lourd, pataud dans les courses et la coordinati­on des gestes. C’est surtout dans le tempo et le timing que nous allons mettre aux entraîneme­nts que nous allons travailler. L’objectif maintenant c’est de faire des ajustement­s très ciblés avec de l’intensité. Cela s’acquiert par du travail écourté, des séances pas très longues mais très rythmées, et très courtes de 40 à 45 minutes sur le terrain, pas plus. Les joueurs doivent avoir le temps derrière d’aller voir les kinés. Tout est axé là-dessus. Ce n’est pas à une semaine d’un match hyper important que nous allons retravaill­er notre rugby. La fraîcheur mentale est très importante aussi, elle doit permettre un rebond physique. Nous avons trimé toute la saison avec des temps d’entraîneme­nt longs et le fait de raccourcir tout cela doit nous permettre de rebondir.

Quelle est l’importance des GPS dans ce processus ?

Toutes nos séances sont calibrées là-dessus. La prise de monitoring est essentiell­e. Une fois par semaine nous regardons la densité urinaire des joueurs pour voir le taux hydrique de chaque joueur et nous déterminon­s un axe d’hydratatio­n par rapport à cela. Là, il va être encore plus primordial parce que les chaleurs arrivent. Le travail est très précis de ce côté-là pendant le stage. On demande aux joueurs d’être plus vigilants là-dessus et de bien s’ajuster dans leur hydratatio­n. En fait, c’est un travail de précision maintenant. On n’invente rien.

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M. O. - D. P.
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Photo M. O. - D. P.

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