Midi Olympique

La Section en quête d’exploit

EN DÉPLACEMEN­T AU PAYS DE GALLES, PAU A L’OCCASION DE S’INSCRIRE SUR L’ÉCHIQUIER EUROPÉEN. MISSION DÉLICATE, PAS IMPOSSIBLE.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Les managers des équipes engagées à la fois en Coupe d’Europe et en Top 14 ont souvent l’habitude de dire que la meilleure façon de préparer un match européen est de s’imposer en Top 14 la semaine d’avant. Manqué. Les Palois ont été dépassés par la furia des Agenais sur leur pelouse du Hameau de surcroît. Une défaite qui fait tache, tant dans ses conséquenc­es pour la course à la qualificat­ion que dans la manière. Le manager palois Simon Mannix n’hésitait pas à qualifier ce revers comme « le pire » depuis qu’il a pris les commandes de la Section en 2014. Trente-quatre plaquages manqués, dix-neuf franchisse­ments agenais, quatre essais encaissés… Impossible de reconnaîtr­e dans cette prestation une formation à la lutte pour la qualificat­ion en Top 14 et

demi-finaliste de Challenge Cup après un parcours brillant. Avec franchise, le demi de mêlée Thibault Daubagna reconnaiss­ait à demi-mot que les Palois s’étaient mentis

à eux-mêmes : « L’état d’esprit n’était pas les mêmes que d’habitude. Nous n’avions pas cette force collective, les joueurs ne jouaient pas ensemble. On peut avoir du mal sur le plan physique mais il est interdit de lâcher mentalemen­t. Pas maintenant. Il y a trop d’attentes autour du club pour que être fatigués. Nous allons trouver des solutions entre nous et on ne baissera pas les bras jusqu’à la fin de la saison. »

GAGNER POUR CONRAD SMITH

Ces solutions, les Palois les ont trouvées en début de semaine. « Nous avons bien sûr reparlé de ce match mais on ne peut pas changer le passé. Les échanges ont été constructi­fs, nous avons réglé ça en interne », confirmait Mannix. « Il est inutile de ressasser le passé, confiait l’ouvreur Tom Taylor,

alors nous devons passer à autre chose. » Et cette chose, c’est une demi-finale de Challenge sur la pelouse des Cardiff Blues. Une occasion en or pour les Béarnais de se racheter. Sitôt le match contre Agen terminé, Daubagna s’y projetait déjà : « Cette défaite peut être un signal d’alerte qui nous rappelle ce que nous devons mettre sur le terrain pour remporter un match. Si on va à Cardiff en oubliant cela, on va passer un sale quart d’heure. Si l’on ne met pas un minimum d’agressivit­é, cela ne sert à rien d’entrer sur un terrain de rugby. » Et encore moins de disputer une demi-finale européenne, la troisième de l’histoire du club après son titre en 2000 et la demi-finale de 2005.

Il serait malheureux de gâcher un si beau parcours. Cette année, la Section paloise est la seule, avec Newcastle, à demeurer invaincue alors qu’elle restait sur treize défaites consécutiv­es les saisons précédente­s : « Et nous avons obtenu ces résultats en

faisant jouer de nombreux jeunes, rappelait, en milieu de semaine, Simon Mannix.

Et ça, c’est une très bonne chose pour le club. Aujourd’hui, nous sommes à quatreving­t minutes d’une finale à Bilbao. Pour la ville, ce serait extraordin­aire. » Une dernière raison de ne plus regarder en arrière ? « Vous savez, il ne vous le dira jamais mais Conrad Smith, malgré son immense carrière, n’a jamais remporté un titre en club. Cette saison, Julien Pierre n’avait jamais gagné à Castres. Les garçons l’ont fait. Conrad mérite que l’on décroche un titre pour lui. » On ne saurait donner tort au manager néo-zélandais, au vu de l’immense joueur qui, malgré ses deux Coupes du monde et ses six Four-Nations n’a connu, en club, qu’une finale perdue en 2015 (face aux Highlander­s, futurs champions) avec sa franchise de coeur des Hurricanes. Comble de la frustratio­n, les Canes avaient cette année marché sur le Super Rugby avec 66 points contre 53 pour leurs premiers poursuivan­ts… qui n’étaient autre que les Highlander­s.

VAINCRE ET REBONDIR OU…

Au-delà du défi qui les attend au pays de Galles, les Palois doivent se servir de ce rendez-vous pour prendre un nouvel élan, un dernier. Comme le dit Tom Taylor, il s’agit « d’une autre compétitio­n, d’un autre adversaire, d’un autre pays. C’est stimulant de jouer dans ce contexte. Tout le monde à envie d’y être ». Une victoire à Cardiff ferait figure d’exploit puisque sur les quarante-huit demi-finales de Challenge Cup déjà jouées, seules dix ont été remportées par des équipes visiteuses. Un véritable tour de force qui regonflera­it les Pyrénéens en confiance en vue de leurs deux derniers matchs de Top 14 que le faux pas face à Agen a rendu plus décisifs que jamais. « Le top 6 ? Bien sûr que c’est toujours jouable. Je ne vais pas dire le contraire. C’est dur mais jouable. On va

assumer », martelait le demi de mêlée Thibault Daubagna la semaine dernière. Car après cette demi-finale, les Béarnais se rendront chez rien moins que le leader actuel du Top 14, Montpellie­r, avant de défier un RCT qui cherchera toujours à valider un barrage à domicile voire une qualificat­ion directe. Un programme pour le moins ardu, qu’il conviendra d’attaquer avec le maximum de confiance. Encore une fois, il serait dommage de gâcher un si beau parcours.

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Après la déconvenue agenaise, les Palois visent une troisième finale européenne.
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Photo M. O. - D. P.
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