« On ne peut pas tout gâcher »
TITULARISÉ À L’OUVERTURE EN L’ABSENCE DE SON COMPATRIOTE COLIN SLADE, LE NÉO-ZÉLANDAIS ÉVOQUE LE DÉFI QUI ATTEND LES SIENS À CARDIFF.
Avec le recul, qu’avez-vous compris de votre défaite contre Agen ?
Nous n’étions clairement pas assez combatifs. Il nous a manqué beaucoup d’intensité et nous avons joué chacun de notre côté, pas ensemble. Nous avons manqué beaucoup de plaquage alors qu’Agen a très bien tenu et utilisé le ballon. Nous avons surtout réalisé une très mauvaise entame, en ne nous montrant pas à la hauteur du défi qu’il nous ont imposé. Du coup, ils ont pris de la confiance et nous l’avons perdue peu à peu…
Comment expliquez-vous ces plaquages manqués alors que cette saison, la Section s’est souvent appuyée sur sa défense pour s’imposer ?
C’est vrai. Même avec le recul, j’ai du mal à l’expliquer. Nous n’étions juste pas prêts à cette intensité, nous avons manqué d’agressivité. Cela arrive parfois mais nous avons retenu la leçon.
Quelles résolutions avez-vous prises en début de semaine ?
Ce match a été très décevant pour nous mais n’allons pas tout changer du jour au lendemain. Nous avons failli mentalement, et nous avons manqué notre entame et nos plaquages. Mais il faut aller de l’avant. Au lieu de ruminer dans notre coin, cette demi-finale nous donne l’occasion de nous racheter. Et nous avons hâte de la jouer.
Comment faire pour réparer cet aspect mental ?
Chacun a fait son autocritique en début de semaine et après cela, on s’est dit que nous devions tourner la page. Il y a toujours des matchs où l’on passe à côté dans une saison. Mais il faut avancer. Ces deux dernières semaines, nous n’avons pas joué à notre plein potentiel. Faisons-le dès ce week-end.
Il est toujours plus confortable de construire dans la victoire. Est-ce que la défaite peut décupler votre motivation ?
Bien sûr. C’est une autre compétition, c’est un autre pays, un autre adversaire. C’est stimulant. Le simple fait d’atteindre une demi-finale européenne est quelque chose d’immense pour notre club. On ne peut plus se soucier de ce qui s’est passé contre Agen.
Le groupe est-il fatigué ?
Non, je ne trouve pas. Tout le monde a tourné au cours de la saison, le staff a fait du bon boulot. Personnellement je me sens bien, je n’ai mal nul part. Et puis il ne reste que trois matchs. Après tout ce que l’on a fait pour en arriver là, à cette demi-finale et à cette course pour la qualification en Top 14, il ne faut pas tout gâcher. Nous voulons terminer par un succès dans les deux compétitions.
En l’absence de Colin Slade, vous jouerez à l’ouverture, comme ce fut majoritairement le cas cette saison. Êtes-vous un ouvreur qui dépanne à l’arrière ou l’inverse ?
(rires) J’ai toujours préféré jouer à l’ouverture, c’est mon poste. Mais j’ai toujours su dépanner à l’arrière et au centre aussi et cela me va bien. Cette saison, j’étais vraiment heureux de retrouver plus souvent mon poste et de gagner de la confiance.
Préparez-vous la rencontre de façon différente ?
Même si je ne démarre pas en 10, il est toujours prévu que je repasse à l’ouverture en cas de pépin. Donc je prépare le match de la même façon, notamment sur l’aspect tactique. À l’arrière, on a tout de même moins de responsabilités, donc je me concentre sur d’autres choses.
Que savez-vous de cette équipe de Cardiff ?
Les Gallois sont en pleine confiance. La semaine dernière, ils ont laminé les Southern Kings en Afrique du Sud (12-45, N.D.L.R.). Ils jouent beaucoup, déplacent le ballon, se font beaucoup de passes. Leur jeu ressemble assez au nôtre. J’ai aussi noté qu’ils sont très performants dans le jeu au pied offensif. C’est une nouvelle équipe et c’est stimulant de les affronter.
De quels joueurs faudra-t-il se méfier ?
Je connais bien leur numéro 8, Nick Williams. Je l’ai côtoyé en Nouvelle-Zélande et il est très puissant. Il faudra aussi se méfier d’un autre Kiwi, Gareth Anscombe qui est international gallois. Pour dire que ce sera un match franco-gallois, on peut dire qu’il y aura un tas de Kiwis sur le terrain ! Cela m’arrange… de toute façon je ne comprends rien au gallois. J’en ai entendu et, honnêtement, j’ignore comment cette langue fonctionne ! (rires)