Midi Olympique

LE BLUES DE LA SECTION

BATTUS LOGIQUEMEN­T, LES PALOIS VOIENT LEUR OBJECTIF DE QUALIFICAT­ION EUROPÉENNE LEUR FILER ENTRE LES DOIGTS, DEPUIS TROIS SEMAINES. LA FIN DE SAISON POURRAIT ÊTRE UN LONG CHEMIN DE CROIX

- Par Pierre-Laurent GOU, envoyé spécial pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Une après-midi cauchemard­esque ! La fête annoncée n’a jamais débuté, ni à Pau où plus d’un millier de personnes avait pris place devant l’écran géant, encore moins à Cardiff où la demi-finale s’est transformé­e en un véritable chemin de croix. Et plus encore que ne l’indique le score final. La Section a beaucoup perdu au pays de Galles. Ses rêves de titre et peut-être même ses illusions européenne­s. Depuis trois semaines, on ne reconnait plus la formation de Simon Mannix. Elle paraît ne plus avoir d’essence dans son réservoir ! Un comble. À l’Arms Park, il n’y a pas eu de suspense. Son entame de match ratée a été rédhibitoi­re. Cela a commencé par un ballon perdu au contact par Hamadache sanctionné d’une pénalité (2’), puis trois pertes de balles en touche en un quart d’heure, quatre plaquages ratés et un essai magnifique inscrit en première main par Ascombe après un gros travail d’Evans et Davies. Et si la Section est restée dans le match, elle l’a dû à ses deux futurs retraités (voir par ailleurs, N.D.L.R.) et à une mêlée ultra dominatric­e. Les trois points de retard à la pause paraissaie­nt miraculeux. Il n’y en aura pourtant pas en deuxième mi-temps. Au contraire, Pau va perdre ses dernières forces vives. C’est d’abord une pluie de pénalités qui va s’abattre sur eux (8 en 40 minutes à notre compteur), qui va annihiler toutes leurs velléités offensives. À 16 à 10, la messe est dite et les Gallois vont contrôler leur avance. Des « Allez les Bleus ! » presque sans accent descendent des tribunes quant, au même moment, la Section va vivre un nouveau drame. Déjà privé, jusqu’à la fin de la saison de son maître à jouer Colin Slade, victime d’une déchirure au mollet lors de la cinglante défaite face à Agen en Top 14, Pau va devoir se passer de l’un de ses meilleurs atouts. Sur la dernière attaque, Steffon Armitage s’écroule terrassé par une douleur vive au talon d’Achille droit. On joue la dernière minute. L’Arms Park se prépare à faire trembler les murs du géant voisin, le Millénium et laisser éclater sa joie tandis que le troisième ligne ne se relève pas. C’est grave. Cela sent la rupture du tendon. Selon toute vraissembl­ance, Armitage va devoir se faire opérer. La sortie de route est totale pour la Section.

EN PANNE D’ESSENCE

« Cela fait mal. C’est un match qui se joue sur pas grand-chose. Il aurait fallu que nous soyons une équipe plus efficace pour espérer l’emporter », balbutiait Simon Mannix qui semblait très marqué par la défaite. « C’est parce que je suis malade, j’ai la grippe », tentait-il de se justifier. Une frustratio­n que ne pouvait pas cacher son pilier gauche Thomas Domingo. « On repart avec une grosse déception. Nous sommes quand même tombés sur une belle équipe de Cardiff. Va falloir vite digérer cela mais cela ne sera pas facile. » Son partenaire, Julien Fumat croisé à la sortie des vestiaires peinait à trouver des explicatio­ns. « On s’appuie sur la mêlée mais, dans le jeu, on ne parvient pas à les contourner. On ne se crée aucune occasion franche. »

PAR LA PETITE PORTE

Il va falloir rebondir. « C’est notre boulot, on n’a pas le droit de baisser les bras. Mentalemen­t on a pris un petit coup mais on se doit d’au moins gagner à nouveau un match d’ici la fin de la saison. Il nous reste deux opportunit­és pour cela. » argumentai­t Thibault Daubagna en bon capitaine. Domingo lui reconnaiss­ait : « On commence à s’essouffler ! La saison a été longue et dure. On s’est battu sur les deux tableaux. Pour finir premier de poule en Challenge, intégrer le top 6 en championna­t. Il a fallu aller chercher des victoires loin de nos bases pour y parvenir. Et au moment du dénouement, cela nous échappe. Notre fin de saison était axée sur cette coupe d’Europe ». Comment faire ? Car si mathématiq­uement tout est encore possible, pour accéder à la grande Coupe d’Europe, la section doit gagner à Montpellie­r et battre Toulon à domicile tout en comptant sur un faux pas d’un de ses concurrent­s. Pas simple. À moins que… le règlement concocté par l’EPCR lui offre un billet. Une éventualit­é que Simon Mannix balayait d’un revers de main avant match et qui ferait aujourd’hui son bonheur. « Si on récupère une place en Coupe d’Europe par un fait de règlement, ce sera une belle consolatio­n. Même si on arrive par la petite porte en Champions Cup, je vais la prendre. On a été un club performant durant le Challenge, mais le règlement est façonné de manière étrange qui a fait que nous avons dû jouer une demi-finale à l’extérieur ». Pau n’a plus du tout son destin en main et doit panser ses plaies.

 ?? Photos David Le Deodic ?? Les Palois à l’image de Sean Dougall ont quitté la pelouse de l’Arms Park de Cardiff, la tête basse mais après rendu hommage à leurs vainqueurs.
Photos David Le Deodic Les Palois à l’image de Sean Dougall ont quitté la pelouse de l’Arms Park de Cardiff, la tête basse mais après rendu hommage à leurs vainqueurs.
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