Midi Olympique

UN RÊVE PASSE, LES SOURIRES RESTENT

BÉZIERS A VU SA FOLLE FIN DE SAISON STOPPÉE DANS LES LANDES, PAR MANQUE DE MAÎTRISE ET D’EFFICACITÉ. IL N’EN RESTE PAS MOINS L’IMPRESSION D’UNE SAISON RÉUSSIE ET LA PROMESSE D’UN AVENIR INTÉRESSAN­T.

- Par Vincent BISSONNET, envoyé spécial vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

L’histoire aurait été tellement belle pour les guerriers rouge et bleu et leur bruyante tribu amassée en tribunes. Après sa fantastiqu­e remontée au classement, de la quatorzièm­e à la cinquième place, Béziers signait un nouveau retour d’enfer, au tableau d’affichage de ce quart de finale. Menés 25 à 14 à la 50e minute, les Biterrois avaient inscrit trois pénalités en douze minutes pour revenir à deux longueurs de leurs hôtes.

Ils monopolisa­ient le ballon et leurs supporters enflammés commençaie­nt à rêver d’un nouveau sursaut magnifique. Des soixante mètres, Jérôme Porical pouvait donner l’avantage aux siens à douze minutes du coup de sifflet final et ainsi inverser le cours des événements : mais l’énième tentative de l’arrière fuyait les poteaux in extremis. L’ASBH venait de voir passer sa chance. Le scénario de la saison ne se reproduira­it pas sur ce barrage dont le dénouement appartiend­rait aux Montois. « Il y a beaucoup de déception vis-à-vis du match car c’était jouable, regrette Simon Chevtchenk­o. Nous restions sur huit rencontres sans défaite et il y avait l’envie d’aller plus loin encore. » Francisco Fernandes souffle, de dépit : « Avec tous les efforts qu’on a fait, nous aurions mérité mieux. » Oui, mais il a manqué un soupçon d’allant offensif et, surtout, de la maîtrise sur les basiques aux hommes de David Gérard et David Aucagne pour intégrer le dernier carré : « Si l’équipe avait réussi à mieux sortir de son camp, elle l’aurait emporté, analyse Josh Valentine. Il y a eu trop d’erreurs sur les renvois. » « Si la pénalité de 60 mètres passe, ça peut changer le match. Derrière, en mêlée, on a un peu subi aussi », complète Francisco Fernandes. La folie biterroise n’aura pas permis de briser la logique du présumé plus fort, les Landais, quatrièmes de la phase régulière et grands habitués du rendez-vous. « Mont-de-Marsan n’a pas volé sa victoire non plus », reconnaît Simon Chevtchenk­o.

« S’ILS POURSUIVEN­T SUR CETTE LANCÉE… »

Rapidement, dans l’après-match, l’amertume était tempérée par le souvenir de l’improbable aventure vécue au cours des quatre derniers mois. « Je suis fier des gars et de tout ce qui a été réalisé cette saison, reprend le centre. Notre force de caractère nous a permis de relever la tête et de s’offrir ce quart de finale. » À Guy-Boniface, leurs adeptes, venus par centaines, ont même gagné le match des travées. Le plus beau des témoignage­s de reconnaiss­ance pour tout l’espoir suscité : « Le public a une fois de plus été extraordin­aire. Nous avions l’impression de jouer à la maison. » Et le tout jeune retraité de savourer le moment, rare, précieux : « Une fin de carrière dans ce contexte, je ne vais pas me plaindre. »

L’avenir s’écrira sans le centre. Sans Josh Valentine, Lachie Munro et tant d’autres. Mais il n’en reste pas moins prometteur : « Ça reste une saison réussie et magnifique. J’espère que le club et les copains vont construire sur cette base pour l’avenir. S’ils arrivent à poursuivre sur notre lancée, il y a la possibilit­é de faire quelque chose de grand. » Rendez-vous est pris pour le printemps 2019.

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Le numéro 8 biterrois Tyrone Viiga aura tout tenté, en vain. Son équipe a manqué de peu son coup.

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