RETOUR AUX SOURCES
Avec 85 points décrochés sur 85 possibles, Chalon-surSaône pouvait hier réussir le grand chelem, avec la réception de Paray-le-Monial. Deux ans après sa création, sur les cendres de l’ASRCC, le Rugby tango chalonnais (RTC) a réussi son pari. Hier après-midi, les Balandrade, en entente avec Beaune et Seurre, affrontaient Versailles, en trente-deuxièmes de finale du championnat de France, l’école de rugby a été récompensée pour la troisième fois de suite en Saône-et-Loire, et l’équipe senior, donc, retrouve le niveau fédéral après deux saisons marqué par une seule défaite, au printemps 2017, en finale du championnat de France Promotion Honneur, contre Gan. Au terme d’une phase régulière commencée par un carton contre Saint-Apollinaire (109-0, le 24 septembre), le RTC a logiquement décroché son billet pour la Fédérale 3, sans connaître vraiment d’opposition. Le deuxième, Chagny, promu en Fédérale 3, après le retrait de points infligés à Tournus, est relégué à vingt-six points, malgré un parcours plus qu’honorable, avec seulement trois défaites, dont deux, forcément, contre Chalon !
GOMMER LES STIGMATES DU PASSÉ
Mais à moins d’une semaine de retrouver son dauphin en finale Honneur, samedi à Beaune, les Saône-et-Loiriens ne veulent pas se croire arrivés. « Cette équipe joue bien et mérité sa deuxième place, rappelle l’un des entraîneurs, Rudy Léger. Lors du match retour, à domicile, nous avions gagné largement (54-0) mais je pense que ce match n’est pas révélateur. Ils ne sont pas forcément venus jouer le coup à fond. » Samedi, ils tenteront de faire tomber l’ogre chalonnais. Ensuite, Chalon-sur-Saône attaquera les phases finales avec ambition. Comme la saison dernière, beaucoup sont tentés d’en faire le favori. « Nous allons être attendus, reconnaît Rudy Léger. Et nous ne connaissons pas le niveau dans les autres comités. L’année dernière, nous avions eu beaucoup de mal à gagner au premier tour contre l’équipe classée troisième dans le Limousin. Mais on espère aller le plus loin possible. Nous avons bien profité de l’hiver, de la grisaille et de la pluie. On espère maintenant profiter du soleil. Il va falloir aussi profiter de la place décrochée en Fédérale 3. » Toujours encadrés par quelques vieux briscards, avec Christophe Cabadaïs en chef de file, les Chalonnais semblent posséder de quoi exister au niveau supérieur. « Nous envisageons de recruter entre cinq et dix joueurs, estime le président, Bernard Lecuelle. Pour combler les départs et les retraites. »
Il reste à connaître les ambitions d’un club qui doit faire avec une réputation encore ternie par les errements du passé. Dans l’immédiat, la folie des grandeurs ne semble pas au programme. « Notre modèle consiste à former pour alimenter notre équipe seniors, poursuit le dirigeant. Ce modèle doit nous permettre, à terme, de nous stabiliser en Fédérale 2, que nous espérons retrouver dans les deux ou trois ans. Pour viser plus haut, il faudrait changer de modèle, d’organisation. » Ce n’est pas à l’ordre du jour.