Midi Olympique

LA CULTURE DE LA GAGNE

ANCRÉ DANS SA TRADITION, LE SAM RESTE AMBITIEUX ET REGARDE VERS LE HAUT, MAIS SANS SE PRENDRE POUR CE QU’IL N’EST PAS.

- Par Gérard PIFFETEAU

En quittant le nid mauléonnai­s pour intégrer le centre de formation de l’UBB dans les pas de son aîné Camille Lopez, le jeune Gilen Queheille, fils du président du SAM, nourrissai­t le rêve du rugby profession­nel. À 24 ans, depuis Lavaur en Fédérale 1 où il s’est régénéré, le demi de mêlée caresse toujours l’espoir d’intéresser un club de Pro D2. Assurément, ce ne sera jamais avec son « modeste » SAM d’origine qui n’a ni l’ambition ni les moyens de rivaliser avec les budgets millionnai­res du circuit, sauf si le parachute d’un mécène s’ouvrait audessus de la cité. Il y a peu montré en exemple de la résistance sur le front de l’élite amateur, Mauléon cravache aujourd’hui, mais sans trembler, à l’étage au dessous. Sincère, son président Beñat Queheille n’évacue pas un léger sentiment de jalousie à l’égard des nantis, mais l‘ambition qu’il affiche fièrement se moque de l’épaisseur du portefeuil­le : « L’argent ne doit pas être un handicap. Un club qui vit grâce à sa formation doit pouvoir continuer d’exister, c’est essentiel et nous devons absolument préserver cette spécificit­é. Durant les vingt dernières années Mauléon est resté 15 ans en Fédérale 1 grâce à son courage, sa hargne et sa technique. Il faut que le SAM reste une vitrine du rugby labellisé amateur. » S’agissant d’économie, le club est assis sur un budget de 300 000 € et son carnet de santé financière serait, selon le président, à montrer en exemple. Leur passé, les Basques ne l’ont pas renié et ils y sont tellement attachés qu’ils ne cachent à personne leur volonté de jouer au plus haut niveau sportif.

UN TERRAIN SYNTHÉTIQU­E

En décodant, vous aurez compris que si les portes de l’élite amateur venaient à se rouvrir, Beñat Queheille et les siens entreraien­t volontiers dans la place. Et pour atteindre cet objectif vous pouvez compter sur l’envie du talonneur et capitaine Guillaume Cortal de revivre les sensations fortes de la Fédérale 1. En vérité le SAM s’y prépare en consolidan­t sa commission sportive autour des coachs Jacques Vergès et Philippe Hontas, en créant une commission médicale, en augmentant le travail de musculatio­n et en s’essayant à trois entraîneme­nts hebdomadai­res. Et tant pis si la crainte d’un déficit de puissance du collectif affleure. Dans leur réflexion, les dirigeants ont intégré la réalisatio­n d’un terrain synthétiqu­e. Précision présidenti­elle : « C’est un voeu du club et la mairie a mis le projet à l’étude. Nous attendons aussi une aide de la Fédération. Cet équipement est un facteur de progrès et il doit nous permettre d’attirer, par le confort qu’il apporte, plus de jeunes à l’école de rugby. » Le bonheur mauléonnai­s ne serait pas complet si l’équipe B n’affichait une forme resplendis­sante entachée d’une seule défaite. L’émulation ainsi créée est très positive. Mais lorsque nous avons dû faire le choix de notre ingrédient préféré de la recette élaborée par le SAM, nous avons retenu ceci du chef Queheille : « Certes il fait bon venir à Mauléon, mais nos adversaire­s doivent savoir que ce sera très dur pour eux entre 15 heures et 16 h 30. C’est l’une de nos vertus. Dès le plus jeune âge il faut inculquer à nos jeunes la culture de la victoire sur notre terrain. Ils doivent se préparer à ce noble combat. » Âmes sensibles soyez rassurées, l’hospitalit­é est aussi une caractéris­tique du club qui veut renvoyer une belle image du Pays basque. Mais en avant du joli paysage, Beñat Queheille placarde son credo : valeurs, culture et patrimoine.

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Photo DR Par sa volonté de retrouver l’élite amateur, le capitaine Guillaume Cortal entraîne le SAM dans son sillage.

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