Midi Olympique

« Je ne suis personne »

INVITÉ SURPRISE DES PHASES FINALES AVEC SEULEMENT DEUX TITULARISA­TIONS DURANT LA PHASE RÉGULIÈRE, LE JOKER MÉDICAL VENU DU RACING VIT UN RÊVE ÉVEILLÉ QU’IL COMPTE PROLONGER LE PLUS LOIN POSSIBLE.

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Qu’auriez-vous répondu si on vous avait prédit, voilà deux mois, que vous vous seriez engagé pour deux saisons avec le FCG, dont vous seriez l’ouvreur titulaire pour les phases finales ?

Je n’y aurais pas cru, je pense… Au vu de la concurrenc­e qu’il y avait à mon poste, cette saison au Racing était un peu compliquée pour moi. Je m’entraînais avec les pros pour faire le nombre quand il y avait besoin, mais je passais l’essentiel de mon temps avec les espoirs. Et puis un jour, Franck Corrihons a contacté Lolo Labit, qui m’a expliqué que le FCG avait besoin d’un joker médical. Mon agent a fait le reste. Au final, je n’ai eu aucun contact téléphoniq­ue avec Grenoble. Sept jours plus tard, j’étais au club, si bien que les premiers contacts que j’ai eus avec le FCG ont eu lieu en direct (rires). Tout s’est passé très vite… Je suis très content d’être arrivé ici comme joker médical, et j’ai surtout apprécié le fait que Stéphane Glas me fasse confiance, en me disant qu’il comptait sur moi pour la fin de la saison. C’est tout bête, mais le simple fait que le club me mette une voiture à dispositio­n, me considère comme un pro, m’a paru gratifiant… Quelque part, j’ai changé de dimension. C’est pourquoi je suis très heureux de pouvoir continuer l’aventure ici.

Votre arrivée et votre intégratio­n se sont déroulées à la vitesse de l’éclair, notamment dans votre associatio­n avec David Mélé. Le fait d’avoir évolué ensemble à quelques occasions avec les espoirs du Stade toulousain y a-t-il contribué ?

J’ai d’abord eu la chance de débuter à Montde-Marsan, où l’équipe a réalisé un très gros match. Cela m’a aidé… Après, avec David, on s’entend vraiment très bien. Ce n’est pas que je n’apprécie pas d’évoluer avec Jérémy Valençot où Lilian Saseras, mais comme David Mélé est un joueur d’expérience que je connaissai­s déjà un peu, évoluer à ses côtés me facilite grandement les choses dans la gestion de l’équipe. On se comprend, on communique bien… Cela aide, même si tout n’a pas été parfait contre Biarritz.

Qu’avez-vous pensé lorsque Stéphane Glas vous a annoncé que vous alliez débuter les phases finales à la place de Burton Francis, l’ouvreur titulaire en début de saison ?

Déjà, j’étais très content ! Je mesure la confiance qui m’a été faite, c’est quelque chose d’assez énorme. Mais après, il faut rester très humble. Je ne suis personne, et j’aimerais bien réaliser dans le rugby la même carrière qu’a pu réaliser Burton Francis depuis des années. D’ailleurs, il n’est pas dit que Burton ne sera pas titulaire pour la demi-finale à Montauban car au vu de mon match, je sais que j’ai commis certaines erreurs.

Face à Biarritz, vous avez justement connu quelques difficulté­s à sortir de votre camp, ce qui vous a valu quelques discussion­s très vives avec David Mélé...

On savait que le BO mettrait beaucoup de pression sur le botteur. Avant le match, on avait décidé que c’était lui qui prendrait les jeux au pied. Comme je voyais qu’il était parfois sous pression, je lui ai dit que je pouvais le soulager s’il le voulait, et je me fais contrer sur mon premier dégagement… Il y a des choses à revoir à ce sujet, c’est sûr.

Vous avez en revanche contribué à faire basculer la partie en début de deuxième période sur l’essai de Hunt, après une énorme percée de votre part qui a fait un bien fou à votre équipe...

Elle m’a surtout fait du bien dans le sens où elle m’a permis de gommer celle de la première mi-temps, où je commets un en-avant

au contact (rires). Le plus drôle, c’est que sur cette séquence, on n’arrêtait pas de reculer. Si on avait effectué un temps de jeu de plus, j’aurais certaineme­nt joué au pied… Et puis, j’ai la chance de voir cet intervalle s’ouvrir...

À l’image de l’équipe, votre fin de partie fut plus compliquée, avec ce coup de renvoi botté directemen­t en touche qui aurait pu être lourd de conséquenc­es… Faute de jeunesse ?

Comme la fin de match approchait, j’ai voulu le taper plus long que les précédents. Avec la fatigue, en fin de match, j’ai un peu forcé ce coup de pied. Sur le coup, je m’en veux énormément, car j’ai conscience de commettre une grosse erreur. Mais je ne craignais pas plus que ça d’avoir fait une grosse boulette, parce que je savais que l’équipe répondrait présent.

On imagine que désormais, pour vos comme pour l’équipe, la perspectiv­e de disputer à Montauban une double chance d’accession en Top 14 ne constitue que du bonus ?

Comme on se déplace, nous serons plus libérés par rapport à des Montalbana­is qui auront logiquemen­t devant leur public, dans un stade qu’on annonce déjà à guichets fermés. Mais il ne faut pas se leurrer : la cuvette de Sapiac, c’est réputé, et ce sera très dur. La route vers le Top 14 est encore très longue, alors on ne veut pas regarder au-delà de samedi prochain.

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