Midi Olympique

« L’absence d’Eaton est une grosse perte »

L’EX-SPRINGBOK FUT LE DEMI DE MÊLÉE DU STADE ROCHELAIS PENDANT DEUX SAISONS ET LIVRE DES PISTES SUR LES DIFFICULTÉ­S DES MARITIMES.

- Propos recueillis par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr Enrico Januarie, période rochelaise. entouré de Murimuriva­lu et Maurouard

Comment analysez-vous sur la baisse de régime des Rochelais à l’heure actuelle ?

Je ne pourrais pas vous dire ce qu’il se passe à l’intérieur du groupe, je n’y suis plus. Mais ils ont connu de nombreuses blessures, à commencer par celle de leur capitaine, Jason Eaton. C’est une grosse perte, notamment en termes de leadership. En tout cas, je trouve qu’ils n’ont pas perdu leur jeu et ils restent une excellente formation.

Que représente Jason Eaton dans le groupe rochelais ?

Il est très important, c’est une grosse perte. C’est pour cela que je l’apprécie énormément : Jason réfléchit en permanence : dans le match et en dehors du terrain. Il prend toujours les bonnes décisions, il sécurise tout le monde. N’importe quelle équipe a besoin d’un maximum de leadership. Et quand il faut prendre une décision, il ne doit y avoir qu’un mec qui parle. Jason est calme, il parle juste et tout le monde l’écoute. En tout cas j’ai affronté La Rochelle cette année à Agen et je n’ai pas eu l’impression qu’il s’agissait d’une équipe différente de celle que j’ai connue. D’ailleurs, ils ont même gagné chez nous (1520, 5e journée).

Vos statistiqu­es indiquent que vous aviez beaucoup joué durant vos années rochelaise­s, comment aviez-vous géré la fatigue ?

Parfois, le staff nous donnait des jours off, comme lundi ou mardi pour nous reposer quand nous en avions besoin. Le staff rochelais gérait plutôt bien son effectif, même si parfois on est obligé de jouer quatre ou cinq matchs d’affilée. Photo MO - DP

Les Rochelais donnent parfois l’impression d’être émoussés physiqueme­nt ? Pensez-vous que le groupe tourne suffisamme­nt ?

Ce n’est jamais facile de prendre la décision de faire tourner un effectif, surtout quand cette équipe gagne, ce qui fut le cas sur toute la première partie de la saison. Plus elle gagne, plus on veut profiter de la dynamique et donner encore de la confiance aux joueurs. Il faut de la continuité aussi. Dans ce Top 14, il faut toujours aligner sa meilleure équipe chaque week-end. Quand l’équipe perd, on peut plus facilement faire tourner. Si les joueurs n’ont pas été bons un week-end, ils comprennen­t pourquoi ils ne sont pas dans le groupe la semaine d’après.

Vous aviez justement remporté un nombre considérab­le de rencontres l’année où vous aviez directemen­t accédé à la demi-finale face à Toulon. Pensez-vous que la fatigue a fait la différence sur ce match ?

Non, je ne crois pas. Nous n’avions perdu que de trois points, et La Rochelle disputait là sa toute première demi-finale de Top 14. Nous manquions d’expérience. Nous avions pourtant des joueurs expériment­és, mais nous n’avons pas utilisé cette expérience à bon escient. Sur cette rencontre, on a senti que Toulon avait un vrai vécu de ces matchs couperets : on aurait dit qu’ils savaient ce qu’il allait se passer, comment cela allait se passer et ce qu’ils avaient à faire…

De l’extérieur, le manager Patrice Collazo donne l’impression d’être dur. L’est-il dans la réalité ?

Non… Il veut juste que chacun fasse son boulot, comme le veulent tous les managers. Je ne dirais pas qu’il est dur. Certes, il déteste les erreurs, mais c’est le lot des technicien­s. Il faut faire le boulot correcteme­nt, c’est tout… Je vous assure qu’il est très gentil et que l’on peut discuter en toute liberté avec lui ! Bien sûr, on le voit s’énerver quand son équipe perd. Mais cela arrive partout dans le monde. Quand vous n’avez pas perdu un match à domicile pendant dix-huit mois et que cela arrive, vous avez une bonne raison de vous énerver non ? C’est d’autant plus frustrant quand votre équipe joue plutôt bien, comme c’est le cas à La Rochelle.

Comprenez-vous son choix de faire jouer un ailier, Jérémy Sinzelle, à l’ouverture ?

Non, pas vraiment. Il m’arrive de me poser la question d’ailleurs. Si l’on a des spécialist­es dans son équipe, pourquoi ne pas les utiliser ? De mon point de vue, ces joueurs en question n’ont pas la confiance du coach. Après, j’ignore pourquoi.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France