LES CARTES EN MAIN
L’ÉQUIPE DU HAUT-BUGEY S’EST DONNÉ LES MOYENS D’ACCROCHER UNE PLACE DE BARRAGISTE. UN SUCCÈS FACE AU LOU POURRAIT VALIDER L’OPTION.
En alignant cinq victoires lors de ses sept derniers matchs, Oyonnax est revenu dans une course qui semblait perdue pour le club de l’Ain. À deux étapes de l’arrivée, l’USO a les cartes en mains, celles de son destin qui pourrait se jouer lors de cette avantdernière soirée de championnat. Avec deux points d’avance sur Brive, qui se déplace au Stade français, le club du Haut-Bugey possède un précieux avantage. Toutes les hypothèses ont été envisagées pour aboutir au même constat : le duel avec le Lou pourrait être décisif mais il est surtout certain qu’il s’annonce capital. Face aux enjeux du moment, qui concernent purement et simplement l’avenir d’Oyonnax en Top 14, la notion de derby qui pourrait être attachée à un choc entre deux clubs du même comité, apparaît secondaire. « Entre une équipe qui joue la qualification et une qui lutte pour le maintien, la question de la suprématie régionale est réglée. Si nous voulons qu’elle puisse à nouveau se poser la saison prochaine, il faudra nous imposer », tranche Adrien Buononato. Son président Thierry Emin met néanmoins en avant la notion d’engouement populaire et l’importance du soutien du public de Charles-Mathon : « Face à Brive, nous avons connu la meilleure affluence de la saison. Les supporters ont poussé derrière notre équipe. Cela comptera encore contre le Lou avec un stade qui devrait être plein. »
Mais ce n’est toutefois pas dans les tribunes que se gagnera ce match qui, par une conjugaison de résultats, pourrait permettre aux Oyomen de valider l’option prise sur la treizième place. « Nous sommes depuis longtemps préparés à lutter pour décrocher cette place. C’est un objectif que nous avions validé ensemble. Nous sommes revenus de très loin pour la conquérir ; maintenant, il nous reste à la défendre », résume l‘ouvreur Jérémy Gondrand arrivé il y a deux saisons… du Lou.
DE LA SÉRÉNITÉ, MALGRÉ TOUT
Ces matchs en forme de quitte ou double, Oyonnax en a désormais pris l’habitude. Ils constituent son lot hebdomadaire depuis février. Les ingrédients nécessaires pour continuer à exister au coup de sifflet final sont connus, maîtrisés également. « À l’approche du rendez-vous avec le Lou, on retrouve dans le groupe l’état d’esprit qui était le sien avant la réception de Brive. Chacun a conscience de l’enjeu, de l’investissement qui sera nécessaire pour réussir, ce qui, au final, permet, malgré la pression, de préserver une forme de sérénité », assure le directeur sportif du club du Haut-Bugey.
En début de saison, lors de la publication du calendrier, la programmation du derby lors du dernier match à Charles-Mathon avait suscité dans le camp oyonnaxien ce commentaire prémonitoire : « On pourrait jouer le maintien lors de ce match. » Ce n’est pourtant pas tout à fait son maintien en Top 14 que le club de l’Ain mettra dans la balance mais plus exactement son droit à le jouer lors d’une autre échéance. « Nous voulons disputer le match de barrage », affirme Adrien Buononato en résumant la pensée de l’ensemble du groupe. « Mais pour pouvoir le faire, nous devons conserver la maîtrise de notre destin. » À deux longueurs de l’arrivée, Oyonnax a encore les cartes en mains.