Midi Olympique

« Ne pas perdre la foi »

VICTOR VITO - Numéro 8 de La Rochelle L’EX-ALL BLACK RECONNAÎT AVOIR VÉCU UN MOMENT DIFFICILE APRÈS LA DÉFAITE À DOMICILE CONTRE CASTRES. POUR LE NÉO-ZÉLANDAIS, Y CROIRE EST FONDAMENTA­L

- Propos recueillis par Arnaud BÉBIEN

Vous devez gagner vos deux derniers matchs pour finir dans les six premiers, tout en espérant des résultats en votre faveur de Castres et Pau… Quel sentiment vous anime face au challenge qui attend La Rochelle ?

On y croit encore. Ma motivation a été entière toute l’année. Nous avons notre destin entre nos mains et il nous reste deux matchs. Si nous ne sommes pas dans les six premiers, ce ne sera pas la première fois de ma carrière que je ne jouerai pas une phase finale mais c’est potentiell­ement la première des cinq ou six dernières années. Quand on regarde les deux matchs restants, peu importe les équipes. C’est de nous qu’il s’agit, de ce que nous devons faire. Tout est possible, il ne faut pas perdre la foi. Cela ne semble pas en notre faveur et ce n’est décidément pas comme l’an passé (La Rochelle avait fini premier de la phase régulière, N.D.L.R.) mais ça ne veut pas dire que le challenge ne peut être relevé. Nos concurrent­s directs (Castres et Pau) ont aussi des matchs difficiles.

La défaite à domicile contre Castres (26-18) a-t-elle été longue à digérer ?

Castres a été le moment le plus difficile pour moi depuis que je suis à La Rochelle (il est arrivé en 2016). Déjà parce qu’on a perdu à domicile et aussi parce que je savais que les gars voulaient gagner pour aller vers une qualificat­ion. On voit la tournure que ça prend et comment cela complique les choses pour les quarts de finale. Des erreurs ont coûté des essais, certaines étaient facilement évitables. Au lieu de faire une passe ou de nettoyer autour des rucks, nous avons parfois choisi de finir de façon égoïste. Nous avons cru pouvoir nous en sortir individuel­lement. On a parfois manqué de maturité.

Pensez-vous que la défaite contre Castres a déclenché une prise de conscience ?

Je pense que oui. Et ça doit l’être. Pour moi, c’était comme une grande claque dans la figure, c’était beaucoup de choses à la fois. Nous verrons bien comment nous réagirons dimanche. Nous n’avons pas à parler plus que ça, les gars savent qui ils sont, nous avons conscience de ce que nous avons besoin. C’est juste le moment d’y aller, de faire. C’est une échéance cruciale, on le sait, on peut dire des choses mais à la fin, nous devons faire notre job. Beaucoup parlent de nous mais rien n’est encore fait. C’est un grand défi qui nous attend ce week-end, c’est certain, chez des Toulousain­s qui sont parfaits en ce moment.

Comment avez-vous reçu le message de Patrice Collazo après le match contre Castres ? Il a notamment confié que ça faisait plusieurs semaines que le groupe avait du mal à faire les choses ensemble, que certains semblaient manquer d’implicatio­n aux entraîneme­nts…

C’est quand une équipe commence à perdre ou que les choses se corsent qu’on voit son véritable esprit. On a parfois voulu gagner pour l’équipe, en faire un peu trop. Moi-même, je l’ai fait mais ce n’était pas le bon moment. C’était donc une bonne décision que ce rappel. Patrice peut dire ce qu’il veut mais il n’a pas tort, surtout quand l’équipe perd. Oui, parce que nous avons perdu. C’est pour ça que je dis que ses mots et le contenu de son message étaient bons. Certes, les temps sont durs pour l’équipe mais les gens durs au mal continuent d’avancer et doivent faire leur travail. Si tu veux être en phase finale, c’est le meilleur moment de montrer que tu le désires. Si nous le faisons et malgré ce que peuvent dire certains, ce sera déjà pas mal pour l’équipe et on pourra mesurer les efforts que ça demande.

Vous êtes maintenant au pied du mur…

À présent, la dernière ligne a commencé. Les gens nous parlent des barrages à venir dans trois semaines mais tout a commencé la semaine dernière. Toulouse, c’est déjà un match éliminatoi­re ! La saison dernière a fait naître beaucoup d’attente, certains devaient penser qu’on se qualifiera­it facilement mais ce n’est pas le cas. La saison dernière, je crois que nous étions qualifiés à ce moment de la saison. Tout le monde était enchanté par l’équipe. Même ceux qui ne jouaient pas étaient heureux d’être là car l’équipe gagnait. Des équipes comme Toulouse, Clermont, ou Toulon ont aussi changé leur plan de jeu, ont des joueurs d’expérience et de maturité. Ils ont le bagage pour faire une passe, savoir où se placer, faire une passe après contact ici et non pas là. C’est ce qui peut faire la différence dans un match comme celui de Toulouse. On doit prendre nos responsabi­lités. Les gars doivent savoir ce qu’ils veulent faire lors de ces deux derniers matchs, c’est la chose la plus importante. Il faudra du cran, y mettre les tripes.

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