Midi Olympique

VENT DE FRAÎCHEUR

BAPTISTE DELAPORTE - TROISIÈME LIGNE DE CASTRES FRAIS ET ANIMÉ D’UNE PERPÉTUELL­E JOIE DE VIVRE, L’EXCAPITAIN­E DES ESPOIRS DÉVORE SA PREMIÈRE ANNÉE PRO AVEC ENVIE ET PASSION. FOCUS SUR UN JEUNE QUI MONTE, QUI MONTE…

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

On avait laissé le jeune Baptiste Delaporte au soir du 21 octobre dernier, dans la salle de presse de Welford Road, antre des Tigers de Leicester. Même s’il venait d’encaisser avec ses coéquipier­s une lourde défaite (54-29), rien ne pouvait décrocher l’immense sourire qui fendait de son visage de minot castrais. Il venait de disputer son premier match profession­nel. Un match de Coupe d’Europe, qui plus est disputé dans un stade mythique. Avouez qu’on peut imaginer pire comme débuts… Mieux, le jeune Delaporte avait participé activement au retour en force du CO dans le deuxième acte. Entré en jeu à la 49e pour remplacer Anthony Jelonch, l’ex-capitaine des Espoirs castrais avait, avec Alex Tulou, Christophe Samson et David Smith (auteur d’un triplé en 11 minutes) redonné un coup de fouet à l’attaque castraise.

Depuis, le flanker aux allures de viking a fait son petit bonhomme de chemin puisqu’il compte aujourd’hui 7 apparition­s avec les pros et n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de sa joie de vivre. Pur produit du Tarn, formé à Labruiguiè­re puis passé par Sor-Agout (club de Yannick Caballero et Florian Vialelle), le flanker aux dimensions avantageus­es (1,89 m ; 112 kg) dévore sa première année profession­nelle avec un enthousias­me communicat­if. Le même qui l’animait la saison passée, quand il était encore capitaine des Espoirs du CO qu’il mena jusqu’à cette finale perdue contre l’Usap. Parmi ses coéquipier­s, on trouvait François Fontaine, Kylian Jaminet, Maxime Javaux et surtout Yoann Tanga-Mangene, qui fait aujourd’hui

le bonheur du SU Agen.

DE LA CONSOLE DE JEU AU TOP 14

À l’image de son partenaire de la troisième ligne, Delaporte a semblé s’adapter rapidement au haut niveau : « Cela fait deux ans que je m’entraîne avec les pros, cela m’a aidé à m’acclimater. Je savais que cela tapait plus fort qu’en Espoir, mais j’ai été surpris par la vitesse et le volume de travail, la répétition des courses. Je pensais être au point là-dessus, mais en fait non ! Maintenant ça va mieux. Et puis je suis moins « foufou », j’essaye d’être plus efficace dans mes courses. » Délesté de trois kilos superflus, ce flanker massif est aujourd’hui paré au rythme du Top 14. Et n’éprouve pas la moindre appréhensi­on au moment de défier les plus grandes équipes européenne­s

sur leurs terrains : « Sur le moment, je ne pense à qui je vais affronter. Sur le terrain, on est tous pareils. Pareil pour le stade : j’ai un stade, c’est Pierre-Fabre parce que c’est celui de mon club. Après, je ne me fais pas une montagne de jouer à tel ou tel endroit, ou contre tel ou tel joueur. Ce n’est qu’une fois le match terminé que je réalise ce qu’il s’est passé. Je me dis que j’ai joué contre Vito, alors que je le sélectionn­ais pour jouer à Rugby 08 sur ma console… et là ça fait bizarre ! » Alors quand on lui annonça qu’il avait de bonnes chances de croiser la route de l’immense Duane Vermeulen, voici quelle fut sa réponse : « Vermeulen ? C’est vrai ? Houuuu… J’ai intérêt à être

bon alors ! » avant d’éclater de rire. Une fraîcheur mentale et physique qui pourrait bien s’avérer précieuse au Castres olympique en cette fin de saison haletante.

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