« Ce sont des moments rares »
PIERRICK ESCLAUZE - CAPITAINE DE MONTAUBAN LE DEUXIÈME LIGNE MONTALBANAIS SENT L’EFFERVESCENCE MONTER. IL ANALYSE AVEC LUCIDITÉ LES FORCES EN PRÉSENCE.
Vous vous apprêtez à disputer l’un des matchs les plus importants de votre carrière. Comment vous sentez-vous à quelques heures du choc ?
Il y a forcément une forme d’excitation qui prédomine, même si nous nous devons de rester le plus sereins et le plus « froids » possible pour ne pas perdre d’influx inutilement. La perspective de jouer cette demifinale à Sapiac, de voir cette cuvette se parer de vert et de noir, de sentir l’ambiance que les supporters ne manqueront pas de créer au moment d’entrer sur la pelouse… Ce sont des moments rares.
La ville et toute la région affichent clairement leur soutien à l’USM. On vous imagine, vous joueurs, touchés et investis à l’idée de rendre la pareille sur le terrain…
En effet, le « peuple sapiacain » est à fond derrière nous. Cette demi-finale est un événement de grande ampleur pour la ville. On sent clairement l’effervescence monter. Les gens attendent ce moment avec impatience. Où que l’on aille, tout le monde ne nous parle plus que de ça. On ne peut même pas aller acheter notre pain sans évoquer ce match qui sera clairement le moment fort de la semaine à Montauban.
Grenoble a soufflé le chaud et le froid mais est finalement au rendez-vous du dernier carré. Que pensez-vous de cette équipe ?
Personnellement, je les ai trouvé globalement performants sur toute la saison. J’avais regardé avec attention le premier match de leur saison contre Dax et je les avais trouvés particulièrement en place. Ils descendaient de Top 14 et semblaient déjà adaptés aux spécificités du Pro D2. Ensuite, comme toutes les équipes, ils ont connu quelques passages à vide. Rien de plus normal dans un championnat aussi long et exigeant. C’est vraiment une sacrée équipe, qui joue très bien au rugby. Il n’y a qu’à voir nos deux confrontations directes durant la phase aller : deux matchs au couteau, qui se sont soldés sur des victoires étriquées de l’équipe qui recevait.
Y a-t-il des joueurs que vous craignez particulièrement ? D’où viendra le danger selon vous ?
Les Isérois ne sont pas là par hasard. On vante souvent la qualité de leur attaque. C’est vrai que leurs troisquarts sont très performants, qu’ils ont des joueurs capables de créer des différences, de casser des lignes. À mon sens, nous ne devons nous focaliser sur une individualité mais bien sur l’ensemble des qualités de cette formation. Grenoble est un agrégat de talents qui forment un collectif haut de gamme et bien huilé. Le danger viendra de partout !
Chiffres à l’appui, les observateurs ont souvent présenté Montauban comme une équipe défensive. À l’inverse, Grenoble a la réputation d’attaquer à tout-va. Est-ce à dire que l’on se dirige vers une opposition de style ?
On fait dire un peu ce que l’on veut aux chiffres. De mon point de vue, Grenoble dispose aussi de sacrés défenseurs. Ils n’ont jamais encaissé de gros scores et lors des confrontations directes entre Montauban et Grenoble, il n’y eut jamais plus de trois points d’écart ! Pareillement, je pense qu’en attaque, Montauban n’a pas à rougir. Nous avons nous aussi des joueurs capables de marquer des essais et de créer du
jeu !
Quelles seront les clés du match, alors ?
Ce sera un match de très haut niveau et les matchs de haut niveau se jouent toujours sur des détails. L’équipe qui l’emportera sera celle qui aura commis le moins d’erreur, celle qui aura été la plus précise sur les fondamentaux que sont la défense, la conquête et le jeu au pied. Dans un match tel que celui-ci, la décision se fait souvent sur un ballon tombé ou une interception. Un rien peut faire basculer le sort de la rencontre dans une escarcelle ou dans une autre. Au final, gagner d’un point suffira pour envoyer l’une ou l’autre des deux équipes au paradis. C’est la magie de la phase finale.