L’ÉNIGME VISINIA

GRENOBLE FORFAIT POUR LE BARRAGE CONTRE BIARRITZ, L’ARRIÈRE ET MEILLEUR MARQUEUR ALPIN NE DÉCIDERA DE SA PARTICIPATION À LA DEMIE QUE LORS DE LA MISE EN PLACE.

Jouera, jouera pas ? À l’heure où nous écrivions ces lignes et toute intox d’avant-match mise à part, qui malin qui aurait pu affirmer que l’arrière du FCG tiendrait ou non sa place… Victime d’une déchirure d’un quadriceps au cours de l’échauffement de la réception de Carcassonne le 23 mars, Visinia avait, ce jour-là, disputé quarante minutes, s’avérant même un des joueurs les plus dangereux, au point de provoquer un essai de pénalité. Mais depuis la mi-temps de ce match ? Plus rien… Un temps espéré pour la réception de Biarritz en barrages, Visinia a finalement déclaré forfait la veille, un ultime test le vendredi matin enterrant ses espoirs. Un choix sage, dicté par la perspective d’une éventuelle demi-finale à Sapiac, pensait-on alors ? Oui, évidemment. Sauf que lors de l’entraînement de mardi, Lolagi Visinia n’a rassuré personne…

FACTEUR X

En effet, pendant une heure et demi, le Néo-Zélandais a soufflé le chaud et le froid, en participant à tous les exercices de défense collective pour mieux rentrer à l’infirmerie lors de la deuxième partie consacrée aux seuls trois-quarts. Cela avant de mieux revenir sur la pelouse pour s’offrir une séance individuelle de dégagements au pied. Comprenne qui pourra… Insaisissable, l’ancien international à VII et chez les moins de 20 ans néo-zélandais l’est en effet autant pour ses adversaires que pour ses partenaires. Capable de se montrer terriblement détendu avant un match, presque trop aux yeux de certains, pour mieux voir son visage se transformer et se muer en celui d’un terrible guerrier à cinq minutes du coup d’envoi. Capable, également, de craquer sa chemise dans l’intimité du vestiaire isérois sur un coup de tête, pour mieux enclencher un formidable Haka poursuivi par tous ses partenaires îliens, afin de mieux rendre hommage à Nigel Hunt le jour de sa dernière au stade des Alpes… Un véritable facteur X, aussi bien sur le terrain qu’en dehors, qui lui confère forcément un statut à part. Car si la politique de l’homme en forme doit en théorie être toujours celle qui prévaut en phases finales, difficile pour autant de résister à la tentation d’aligner ce bloc de titane d’un mètre quatre-vingtdouze pour cent kilos, capable de franchir à onze reprises les lignes d’en-but adverses malgré quatre mois d’inactivité cumulés sur l’ensemble de la saison, lorsque celui-ci a la bonne idée de se rendre disponible… Voilà pourquoi, comme la semaine dernière, Stéphane Glas et son staff ont décidé de patienter jusqu’au dernier moment pour prendre une décision. En espérant que celle-ci s’avère la bonne… N. Z.