Heureux pour Gloucester
Quand en 2005 j’ai gagné le Challenge européen avec Sale contre Pau, nous jouions aussi une demi-finale de Premiership perdue contre les Wasps. Gloucester est un peu dans la même situation. C’est la dernière équipe anglaise à avoir une chance de remporter une coupe d’Europe. Gloucester est donc toujours en course pour le Top 6 anglais mais aussi pour une demi-finale. Je me souviens qu’en 2005 Sale n’avait plus gagné de titre depuis très, très longtemps, la demi-finale était chez les Wasps, mais notre objectif était d’être champion d’Europe. Et comme par magie on gagne le Challenge européen et la saison d’après on est champion d’Angleterre ! Gagner une finale te donne une osmose, une ambition et de la confiance, les joueurs n’ont pas envie de partir, les supporters sont à bloc, la programmation télé est super favorable. Pour Gloucester, ville si importante sur l’échiquier anglais, pour ce public admirable, c’est fabuleux de se replacer sur les deux tableaux. De plus, la finale à Bilbao contre Cardiff, vu d’Angleterre, c’est une lutte du meilleur club anglais contre celui du Pays de Galles, Gloucester, frontalier, contre le club de la capitale de la Principauté ! Je suis heureux de voir revenir comme principe de jeu un énorme paquet d’avants. Ackermann a reconnecté l’ADN du club avec ce que le Shed (la Grange, le Kop du club) aime : le jeu des gros. Il a remis en lumière les travailleurs de l’ombre. Un peu comme Sale en 2005, si Gloucester veut être ambitieux pour la saison prochaine, cela passera par une victoire contre Cardiff. Mais en championnat, ils ont encore le mot à dire. Il y a 13 ans, si j’avais essayé de jouer sur les deux tableaux en faisant tourner en finale européenne pour essayer quelque chose chez les Wasps en demi-finale, on aurait perdu sur les deux tableaux.