Midi Olympique

Paris - Brive, match de la peur

À TRENTE ANS ET DOUZE ANNÉES PASSÉES AU STADE FRANÇAIS, IL N’A JAMAIS VÉCU UNE SITUATION SIMILAIRE. ET SI PARIS ÉTAIT RELÉGUÉ, QU’ADVIENDRAI­T-IL DE LUI ?

- Propos recueillis par Marc DUZAN Marc.duzan@midi-olympique.fr

Comment appréhende­z-vous ce match capital face à Brive ?

C’est un match à la vie à la mort. Alors on le prépare comme une finale, notre finale. Cette semaine, les petits bobos ont disparu comme par magie. À Paris, tout le monde est sur le pont. Nous sommes conscients qu’en battant Brive, on les sort de la course au maintien.

À quoi ressemble l’ambiance au Stade français, en ce moment ?

À l’entraîneme­nt, je retrouve un peu l’état d’esprit d’un match couperet, d’un vrai match de phase finale. […] Les calculs ne sont plus d’actualité. Si on veut vivre, il faut gagner.

Après douze années passées au club, vous êtes l’une des figures de proue du Stade français. Comment avez-vous vécu cette saison ?

Ce fut compliqué… Nous ne nous sommes mis dans le rouge dès la première journée en étant battu par Lyon à Jean-Bouin (16-25). Après ça, on a couru derrière cette défaite pendant de très longues semaines sans ne jamais être en mesure de refaire notre retard. Dans les têtes, la situation a été difficile à vivre.

Et d’un point de vue personnel ?

Pas génial… J’ai été blessé très longtemps et observer les copains des tribunes était particuliè­rement difficile à vivre.

Quel était le problème, au juste ?

Je souffrais d’une aponévrosi­te plantaire. C’est une inflammati­on de la voûte plantaire. C’est très long et très douloureux. Voilà… C’est en voie de guérison et j’ai anticipé la reprise parce que j’en avais très envie et qu’il y a des choses importante­s à gérer au Stade français, en ce moment. Samedi soir, je vais faire abstractio­n de la douleur.

Est-ce la première fois que vous vivez une telle situation avec le Stade français ?

À ce niveau-là, oui… Je me souviens, il y a deux ans, d’un match contre Oyonnax qu’il fallait à tout prix gagner pour s’éloigner de la zone rouge. Mais jusqu’ici, je n’ai jamais disputé un match où il était question de la survie du club en élite…

Votre équipe va-t-elle savoir répondre À la pression ambiante ?

Le risque, ce serait de jouer la trouille au ventre, de se réfugier dans un jeu simple et une guerre d’occupation au pied. Mais cette semaine, le discours n’a pas du tout tourné autour de ça. Contre Brive, le Stade français sera lui-même, jouera son jeu. Nous ne sommes bons que lorsque nous prenons des risques.

Il y a quelques semaines, votre coéquipier Djibril Camara a eu des mots très durs dans nos colonnes. Il mettait notamment en doute l’investisse­ment de certains joueurs. Êtesvous d’accord avec lui ?

Joker. (Rires) On adore tous Djibril à Paris. Ce mec donnerait sa vie sur le terrain et en ce sens, on ne peut lui reprocher ce genre de phrase.

Et si Paris descendait en Pro D2, que feriezvous ?

Je me poserai la question le jour où ça arrivera. Pour l’instant, je fais tout pour que ça ne se produise pas. Si on commence à penser à ça, on va sortir du match…

Quelle opinion avez-vous des Brivistes ?

Ils sont costauds devant, leurs trois-quarts ont des pattes et, dans les rucks, les Brivistes sont vraiment très difficiles à affronter. Ils font déjouer leurs adversaire­s, ralentisse­nt les sorties de balle. Ce sera donc un beau combat, un vrai match de rugby.

La semaine dernière, alors que le Stade français luttait déjà depuis de longues semaines pour assurer son maintien en Top 14, le futur directeur sportif du club Heyneke Meyer a été présenté à la presse par vos dirigeants. Le moment était-il bien choisi ?

Nous, joueurs, avons eu l’occasion de rencontrer Heyneke Meyer. Il nous a clairement expliqué qu’il était là pour essayer de nous rassurer sur la saison prochaine et qu’en aucun cas il n’interférer­ait sur la préparatio­n de nos derniers matchs. Il ne se mêle pas des entraîneme­nts, si telle est votre question.

Pour la première fois depuis le début de votre carrière au Stade français, vous vous posez des questions sur la suite à donner à votre vie profession­nelle. Qu’en est-il exactement ?

Je suis sous contrat jusqu’en juin 2019 et moi, je veux terminer ma carrière profession­nelle là où elle a commencé. Mais je ne suis pas tout seul et ne prendrai donc pas cette décision seul. Avec ma famille, nous en discutons quasiment tous les jours…

 ?? Photo Icon Sport ?? Pour Antoine Burban l’heure est à la prise de risques pour sortir de cette période difficile de lutte pour le maintien.
Photo Icon Sport Pour Antoine Burban l’heure est à la prise de risques pour sortir de cette période difficile de lutte pour le maintien.

Newspapers in French

Newspapers from France