Midi Olympique

DERNIÈRES CARTOUCHES

LES ROCHELAIS DE VICTOR VITOR (ICI, L’AN DERNIER SOUS LA MENACE D’UN PLAQUAGE DE FLORIAN FRITZ) N’ONT PLUS LE CHOIX : POUR SE QUALIFIER, ILS DOIVENT RÉALISER UN CARTON PLEIN À TOULOUSE ET CONTRE LE STADE FRANÇAIS. FAUT PLUS GÂCHER...

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Mais qui peut arrêter La Rochelle ? » Début avril 2017, Midi Olympique consacrait un dossier résolument flatteur à la toute nouvelle place forte du Top 14. En un an, les Maritimes ont connu tant de bonheurs et d’honneurs : un titre officieux de champion de la phase régulière, une invitation dans le dernier carré de la petite Coupe d’Europe, un billet pour le Stade de France envolé dans les derniers instants d’une demie dantesque ou encore une première accession au sein du grand huit européen sont venus acter sa nouvelle dimension. Mais un an après son ascension, une nouvelle question se pose au sujet des Maritimes à l’approche des phases finales : « Qu’est-ce qui peut sauver La Rochelle ? » Depuis le début de l’année, la belle aventure a progressiv­ement perdu de sa superbe : les Charentais ont gagné seulement quatre de leurs treize rencontres en 2018 avec, au passage, une éliminatio­n par les Scarlets en Champions Cup et une dégringola­de en championna­t, de la première à la huitième place. Le revers face à Toulon en février (20-27) avait servi d’avertissem­ent. La rechute face à Castres (18-26), début avril, a confirmé le mal-être du moment et a surtout précipité les Jaune et Noir dans la deuxième partie de tableau, à trois longueurs de la sixième place. « Avant le match, nous avions des cartes avec un jeu plutôt intéressan­t. Maintenant, la donne n’est pas très bonne », reconnaiss­ait Patrice Collazo après cette très coûteuse défaite. Ses hommes se retrouvent désormais dans l’obligation de remporter leurs deux dernières rencontres pour espérer doubler Castres, Lyon ou Pau.

LES JOUEURS FACE À LEURS RESPONSABI­LITÉS

À Toulouse, ce dimanche, ils sont condamnés à l’exploit pour espérer un dénouement favorable devant le Stade français. Leur salut passe par une prestation digne des standards européens de l’automne après des semaines de confusion et de cafouillis. Leurs supporters sont tiraillés par cette interrogat­ion : à Ernest-Wallon, Victor Vito et ses partenaire­s parviendro­nt-ils subitement à retrouver leur allant, leur maîtrise, leur cohésion collective ? Toutes leurs forces d’hier devenues en somme faiblesses d’aujourd’hui. Castres avait su les exploiter à merveille : la dizaine d’en-avant, les sorties de camp hasardeuse­s, les limites maritimes dans le jeu d’occupation et les sauts de concentrat­ion avaient profité aux opportunis­tes tarnais. Deux semaines plus tard, Patrice Collazo attend de ses hommes un sursaut collectif. Dès le coup de sifflet final de la contre-performanc­e, ils les avaient placés face à leurs responsabi­lités : « Cela fait déjà quelques mois qu’on ne s’entraîne pas très bien, qu’on n’arrive pas à faire les choses ensemble. Il y a un état d’esprit un peu disparate dans l’équipe. J’ai des individus qui prennent des initiative­s, mais il y a très peu d’initiative­s collective­s. Et ça fait un petit moment que ça dure… On ne s’en sortira que par le collectif. On a toujours fonctionné comme ça. Là, on n’a plus trop la notion de sacrifice collectif. » Un message comme un sermon général : « On a oublié qui on était. On s’est fait dans le travail et dans l’humilité, il faut que ça reste comme ça… » L’avenir appartient plus que jamais aux joueurs : « À eux de savoir ce qu’ils veulent pour la fin de saison. »

Le Stade rochelais doit remettre les compteurs à zéro et tirer un trait sur les errements de la saison, sur les absences préjudicia­bles de Qovu et de Botia, sur les recrutemen­ts malavisés de Rene Ranger ou Ryan Lamb, sur les orientatio­ns au poste d’ouvreur ou encore sur la fatigue générée par la double conquête nationale et européenne. Malgré toutes ces embûches sur leur parcours, les Maritimes possèdent encore leur destin en mains. Les paroles prononcées par Patrice Collazo, à la mi-avril, trouveront peut-être un écho favorable à Ernest-Wallon chez Victor Vito, en dedans dernièreme­nt, et ses partenaire­s : « L’avantage avec nous, c’est qu’en quinze jours, on est capable de tout. De ne remplir aucun critère en quarante minutes ou de remplir toutes les cases. C’était il y a longtemps, mais on l’a fait. Donc, on peut le refaire. » Les Toulousain­s, les premiers, savent qu’ils en sont capables.

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

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