L’adieu aux légendes
Une dernière journée, c’est toujours adieux aux braves. En premier lieu : le Stade Michelin fêtera les adieux d’Aurélien Rougerie, 37 ans et 417 matchs et
134 essais sous le maillot de Clermont depuis 1999 (plus 76 capes et 23 essais). Le hasard propose en plus le prestigieux Stade Toulousain comme ultime adversaire à ce monument de longévité. Il sera la vedette à coup sûr de la journée d’autant plus qu’on est sûr qu’il s’agira de son ultime tour de piste puisque Clermont ne peut plus se qualifier. Il méritait peut-être une autre fin, c’est sûr. Mais on ne choisit pas toujours sa sortie.
Un autre « chasseur d’essais » va tirer sa révérence, enfin probablement. Il s’agit de Vincent Clerc, 36 ans et « seulement » 365 rencontres au compteur dont 337 avec le Stade Toulousain (plus 67 capes, et 34 essais). Il joue depuis deux saisons à Toulon. En théorie, il pourrait continuer jusqu’à la finale du 2 juin, mais Radradra, Ashton, Tuisova et peut-être Pietersen sont au-dessus de lui sportivement. Mais le match Pau-Toulon sera plus qu’un baisser de rideau pour lui à cause de son record (lire ci-contre).
Frédéric Michalak jouera lui aussi son dernier match de saison régulière à 35 ans avec Lyon face à Montpellier. Mais lui a des chances solides de faire un barrage ou plus. En tout cas, la saison prochaine sera la première que nous vivrons sans ce Phénix du rugby français qui fait son apparition sous le maillot toulousain en… 2 000 à 18 ans, prémices d’une carrière à multiples facettes qu’il n’aurait jamais imaginé.
Jean-Baptiste Poux, remplaçant samedi avec l’UBB, rangera lui aussi ses crampons à 38 ans. Il fut moins sous les feux des projecteurs que les trois précités en tant que pilier et pourtant : son palmarès est énorme. Trois Brennus, trois Coupe d’Europe avec Toulouse et trois Coupes du monde jouées avec les Bleus.
Sauf blessure, Florian Fritz (34 ans) aura encore au moins un match de sursis avec le Stade Toulousain, mais le parcours de ce centre physique et un peu atypique touche à sa fin. Son total de matchs force le respect : 426 (dont 401 avec Toulouse), plus qu’Aurélien Rougerie, mine de rien. À Toulon, l’Argentin Juan Martin Fernandez Lobbe fera lui aussi un peu de rab avec les phases finales avant de tirer un trait sur neuf ans de présence en France et quatre titres majeurs.
Parmi les autres partants certains, il y aura aussi le all black de Clermont Luke McAlister, 34 ans moins brillant qu’au temps de son séjour toulousain. Mais il n’est pas sûr d’être sur la feuille de match. Jason Eaton fera aussi ses adieux à La Rochelle, il restera le premier all black à avoir jouer pour le club. Deux Palois ont de grandes chances d’arrêter leur carrière samedi : le deuxième ligne Julien Pierre, champion avec Clermont en 2010 et finaliste du Mondial 2 011 et l’ancien trois-quarts centre des All Blacks Conrad
Smith, double-champion du monde au jeu tout en finesse qu’on aurait aimé voir encore… Nous ne reverrons pas non plus Bryan Habana, (Toulon) ex-champion du monde avec les Springboks mais condamné à l’infirmerie depuis un an à cause d’un genou (34 ans).