Midi Olympique

LA BOURSE OU LA VIE

ALORS QUE S’APPROCHE LA FIN DE LA PHASE RÉGULIÈRE, LES SOLDATS ROSES N’ONT TOUJOURS PAS ASSURÉ LEUR MAINTIEN. ONT-ILS LES MOYENS DE LE FAIRE, À MARCEL-DEFLANDRE ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Paris est exténué, oppressé, attaqué de toutes parts. Paris a un pied en Top 14, l’autre en enfer et sur le dos, la noire menace incarnée par Oyonnax, devant aux points terrain. Mais tant que la survie en élite n’est pas acquise, Paris reste mobilisé, prêt au combat et à un déplacemen­t en Charente-Maritime que d’aucuns annoncent déjà bouffi d’angoisse. « On sait tous comment les Rochelais jouent à Deflandre, analyse Olivier Azam. C’est toujours beaucoup d’engagement, beaucoup de combat. La Rochelle est une équipe qui aime garde le ballon, qui met du rythme. » Sans Botia, sans Qovu, on rétorquera­it néanmoins au coach des Soldats roses que le danger est moins grand qu’il ne le fut jadis. « Les individual­ités sont une chose, poursuit-il, le collectif en est une autre. Quels que soient les hommes alignés sur le terrain, le rendu est souvent excellent. Les repères sont là, le langage commun aussi. Même s’ils n’ont pas fait la même saison que l’an passé, les Rochelais incarnent encore à mes yeux des cadors du championna­t. Mais nous n’avons pas le choix. Si on veut assurer le maintien, il faut gagner là-bas… »

LE COEUR DES POULBOTS

Peuvent-ils vraiment le faire ? Les Parisiens, fébriles et maladroits face à Brive (30-22), ontils assez de souffle pour engranger la deuxième victoire à l’extérieur d’une saison longue comme un jour sans pain ? Azam, encore : « Chez nous, tout le monde est sur le pont. Et on sait tous quel amour portent certains joueurs à ce club. Ces mecs sont là depuis toujours, ont été formés ici et ont décidé de prolonger. C’est sur eux que nous voulions nous appuyer. Ils nous donnent un supplément d’âme. » Ainsi, le Stade français comptera une nouvelle fois que le coeur des poulbots de la Porte d’Auteuil, les tripes des mômes du cru, pour tenter d’arracher en terre hostile un ticket pour une mer d’huile.

Le destin de Paris ? Il est donc aujourd’hui entre les mains de ses enfants, les Danty, Plisson, Burban, Parisse, Bonfils, Flanquart, Gabrillagu­es ou Camara. Et si d’aventure ces joueurs là, tous internatio­naux et portés par un indicible instinct de survie, évoluent au niveau qui devrait être le leur toute la saison, la prise de Deflandre n’a plus rien d’impossible.

N’a-t-on pas vu, samedi dernier, Sergio Parisse réaliser son premier gros match depuis des lustres ? N’a-t-on pas vu, la semaine passée, Antoine Burban jouer comme si sa vie en dépendait, alors qu’il devrait être en train de soigner une blessure à un pied ?

AZAM : « JE M’ATTENDAIS À ÇA… »

Le souci, lorsque l’on parle de maintien à Paris, c’est que l’on se demande encore si les Soldats roses savent réellement comment disputer ce genre de match de la muerte. En clair, les Parisiens ne sont-ils pas trop ambitieux, dès lors qu’il s’agit simplement de sauver leurs têtes ? « Si je m’en réfère au match de Brive, enchaîne Azam, je revois des gestes et des choix qui ne faisaient pas du tout partie du plan de jeu. Des relances, des prises de risque inutiles et des trucs pas vraiment nécessaire­s. Il faut rectifier ça. »

Un dernier coup de rein, un ultime effort et Paris en finira avec cette saison de transition, cette saison « compliquée » pour certains, « cauchemard­esque » pour d’autres. Olivier Azam conclut : « Je m’attendais à une saison comme ça, pour être honnête. Quand j’ai découvert l’effectif au mois de juillet, je me suis dit qu’il manquerait de profondeur à un moment ou à un autre de l’année. Non, je n’ai pas été agréableme­nt surpris. Je savais aussi que notre staff, sans expérience commune, serait en proie à quelques couacs. Au moment où se sont rajoutés, pendant la présaison, vingt blessés, je me suis dit que nous lutterions jusqu’au bout. » Juste prédiction, coach.

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Photo Icon Sport Le Stade français de Paul Gabrillagu­es joue à se faire peur.

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