ÇA PASSE OU ÇA CASSE
PLUS MAÎTRES DE LEUR DESTIN, LES MARITIMES DOIVENT L’EMPORTER, DE PRÉFÉRENCE AVEC LE BONUS, POUR ESPÉRER UNE QUALIFICATION. ILS S’EXPLIQUENT SUR CETTE DÉLICATE FIN DE SAISON.
« Il y a toujours une chance. Dans le groupe, tout le monde y croit. » Afaesetiti Amosa, qui jouera son dernier match samedi à Marcel-Deflandre sous les couleurs maritimes, le disait mercredi : les Rochelais feront tout pour prendre le maximum de points contre le Stade français. Histoire de passer de 62 à 67 points. C’est ce qu’il faudra déjà assurer, avant d’espérer au moins un résultat favorable en provenance des terrains de Castres ou de Lyon, respectivement opposés à Oyonnax et Montpellier. Un succès contre les Parisiens, conjugué à une défaite des Castrais ou des Lyonnais, avec ou sans bonus défensif, ferait l’affaire des Charentais afin de se qualifier pour la seconde fois consécutive en phase finale. « Nous n’avons pas notre destin entre nos mains, est conscient Alexi Balès. On sait que samedi soir, la qualification ne dépendra pas de nous. À nous surtout de ne pas nous poser de questions. »
Un an après leur qualification en demi-finale, les Jaune et Noir font donc face à une situation bien différente. Septièmes, ils pourraient très bien le rester et ne pas se qualifier. « Personnellement, je trouve que ce serait un échec, estime pour sa part Uini Atonio, car nous avons travaillé dur toute l’année et on a gagné deux ou trois matchs à l’extérieur (trois, à Brive, Agen, et Lyon, N.D.L.R.). Nous étions dans la continuité de l’année dernière. Pour la saison prochaine, on verra bien, il faudra peut-être travailler plus ou mieux gérer. » Balès, lui, émet un avis du même ordre que le pilier droit qui retrouvera les Bleus la semaine prochaine avec Pierre Bourgarit, Dany Priso, Kevin Gourdon et Geoffrey Doumayrou. « Forcément que ce serait un échec, glisse Alexis Balès. Quand vous faites la majeure partie du temps dans les deux ou trois premiers du classement et que sur la fin de saison, ça vous sourit un peu moins, on ne peut être que très déçus. Mais il y a un après. Et ce ne sera pas la fin du monde si on n’est pas qualifiés. »
DEUX LIÈVRES À LA FOIS…
Si l’heure des comptes n’est pas encore venue, les questions, elles, ne manquent pas pour comprendre la dégringolade des deux derniers mois, évoquée par Alexi Balès. Reconnaissons aux Rochelais leur volonté d’entamer des explications, à l’image d’Uini Atonio qui insiste sur le contexte bien particulier de cette saison. « C’est la première fois que nous jouons deux compétitions à fond, dit le pilier. On a jamais eu ça, trente-deux ou trente-trois matchs dans l’année (33 avec le quart de finale de Champions Cup, N.D.L.R.). C’est déjà beaucoup. Les deux ou trois premières années, quand on jouait la Challenge Cup et le Top 14, il y avait du temps pour récupérer, notamment pour les joueurs qui avaient été très utilisés. Mais là, nous avons joué les deux compétitions à fond et forcément nous avons eu des blessures, des mecs pas vraiment à leur forme. Personnellement, j’étais davantage fatigué. »
Alexi Balès, lui, y va de sa vision sur un Top 14 plus concurrentiel : « Cette année, il n’y a pas eu une équipe faible dans le championnat. Il y a eu une homogénéité impressionnante. Qu’un promu puisse aller gagner n’importe où, avant on aurait jamais mis une pièce dessus. C’est du jamais vu. Il n’y a plus de droit au relâchement. » Sa conclusion, elle, est teintée de positif : « Quoi qu’il se passe, cette saison est fondatrice. On a fait un quart de finale de Coupe d’Europe contre les Scarlets. Il y a une marche de franchie. La Rochelle est en haut de l’affiche depuis peu de temps. Ça ne peut que nous faire grandir. »