« Si Céline Dion vient s’installer à la U Arena... »
LE COACH DES TROIS-QUARTS FRANCILIENS REVIENT SUR LES RAISONS QUI ONT POUSSÉ LE RACING À DÉLOCALISER CETTE RENCONTRE EN BRETAGNE. ET EXPLIQUE CE POURRAIT CHANGER LA BLESSURE DE MACHENAUD DANS LE 15 MAJEUR FRANCILIEN, POUR LA FIN DE LA SAISON...
Quelle valeur ce déplacement à Vannes revêt-il à vos yeux ?
La victoire est capitale, dans la mesure où l’on souhaite distancer Toulouse et Toulon dans la course aux demi-finales. Une qualification directe nous offrirait en effet une semaine de régénération complète après la finale de la Champions Cup. C’est tout sauf anodin. Nous abordons donc ce match contre Agen comme un vrai quart de finale.
Quel regard portez-vous sur Agen ?
Ce que les Agenais ont réalisé lors de cette deuxième partie de saison est assez incroyable, sur les résultats d’abord mais surtout sur le contenu. Leur maintien, ils l’ont obtenu par du jeu, associé à un état d’esprit irréprochable. Si le classement était calculé sur la phase retour, le SUA ferait même partie des équipes de tête. Les Agenais vont débarquer à Vannes sans la moindre pression. Si on les laisse jouer comme ils aiment le faire, si on ne parvient pas à structurer le jeu et imposer notre tempo, on risque de passer un sale moment…
Quels sont, selon vous, les joueurs clés du SUA ?
Leurs jeunes joueurs avaient découvert le Top 14 il y a deux ans et y sont revenus avec une envie et une vision différentes. Leur troisième ligne m’impressionne beaucoup : Farré, Miquel et Erbani sont très complémentaires et forment l’une des meilleures troisième ligne du championnat. Ricky Januarie amène une expérience qui leur avait manqué il y a deux ans. À l’ouverture, Jake McIntyre est un superbe animateur. Et puis, bien sûr, leur paire de centres FouyssacHériteau est un peu le joyau de l’équipe. Ces deux joueurs ont fait une saison pleine et personne n’a été indifférent à leur talent. La preuve, Fouyssac a signé au Stade toulousain.
On connaît les circonstances de cette délocalisation en Bretagne : Beyonce et Jay Z ont réservé la U Arena, qui n’était donc plus disponible pour accueillir le SUA. Quand avezvous été mis au courant par Jacky
Lorenzetti ?
Nous le savons plusieurs semaines. Cela répond à une logique économique. La U Arena a été construite pour que le club soit pérenne et autonome dans les années futures. Et on assume totalement le fait de penser que jouer à la U Arena entre le pont du 1er mai et celui du 8 mai aurait été dangereux. Paris se vide à cette période de l’année et l’enceinte aurait probablement sonné creux.
Et ?
Cela aurait placé notre adversaire dans de meilleures conditions. On a pesé le pour et le contre, on s’est dit qu’il serait bien de profiter de cette date pour concrétiser notre partenariat avec Vannes, un territoire qui nous intéresse. Le RCV est un club ami. Le stade de La Rabine sera plein et va nous pousser.
Avez-vous néanmoins compris la colère de certains Agenais, peu après que la délocalisation en Bretagne ait été annoncée ?
J’imagine que les Agenais se faisaient un plaisir de venir à Paris pour y découvrir l’Arena et mettre un terme à leur saison dans la capitale. Mais ils auront l’occasion de venir l’an prochain à la U Arena. Encore que…
Quoi ?
On n’en sait rien. Si Céline Dion vient s’installer à Nanterre pendant deux mois et que ça tombe sur la réception du SUA, on ira peut-être jouer à Nevers ! (rires) Non, plus sérieusement, c’est un simple concours de circonstances. Il faut comprendre que Jacky Lorenzetti a beaucoup investi dans ce projet et a besoin de rentrées d’argent pour amortir cette prise de risque. On ne parle pas, ici, d’un stade municipal mis à disposition et financé intégralement par la mairie, le département ou la région.
À quoi va ressembler, pour vous, la vie sans Maxime Machenaud ?
Nous avons tous été très attristés par cette nouvelle. Max (Machenaud) réalisait jusque-là une saison magnifique, peut-être la saison la plus aboutie de toute sa carrière. Sa blessure a changé la donne au sein du groupe et davantage responsabilisé son remplaçant. Mais Teddy Iribaren était notre numéro 1 à la reprise, au moment où Max avait du mal à entrer dans sa saison. Je sais de quoi Teddy est capable. Je connais ses qualités d’éjecteur, d’animateur et de meneur d’hommes. Il a toute ma confiance.
Vous perdez aussi un buteur à 90 % de réussite. Comment allez-vous fonctionner ?
Nous sommes en pleine réflexion. Teddy Iribaren peut buter, Pat Lambie aussi. Mais on pourrait aussi changer notre 15 de départ et assurer le coup en y incorporant Dan Carter, qui fait partie des meilleurs buteurs de la planète. On verra.