Midi Olympique

« Si Céline Dion vient s’installer à la U Arena... »

LE COACH DES TROIS-QUARTS FRANCILIEN­S REVIENT SUR LES RAISONS QUI ONT POUSSÉ LE RACING À DÉLOCALISE­R CETTE RENCONTRE EN BRETAGNE. ET EXPLIQUE CE POURRAIT CHANGER LA BLESSURE DE MACHENAUD DANS LE 15 MAJEUR FRANCILIEN, POUR LA FIN DE LA SAISON...

- Propos recueillis par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Quelle valeur ce déplacemen­t à Vannes revêt-il à vos yeux ?

La victoire est capitale, dans la mesure où l’on souhaite distancer Toulouse et Toulon dans la course aux demi-finales. Une qualificat­ion directe nous offrirait en effet une semaine de régénérati­on complète après la finale de la Champions Cup. C’est tout sauf anodin. Nous abordons donc ce match contre Agen comme un vrai quart de finale.

Quel regard portez-vous sur Agen ?

Ce que les Agenais ont réalisé lors de cette deuxième partie de saison est assez incroyable, sur les résultats d’abord mais surtout sur le contenu. Leur maintien, ils l’ont obtenu par du jeu, associé à un état d’esprit irréprocha­ble. Si le classement était calculé sur la phase retour, le SUA ferait même partie des équipes de tête. Les Agenais vont débarquer à Vannes sans la moindre pression. Si on les laisse jouer comme ils aiment le faire, si on ne parvient pas à structurer le jeu et imposer notre tempo, on risque de passer un sale moment…

Quels sont, selon vous, les joueurs clés du SUA ?

Leurs jeunes joueurs avaient découvert le Top 14 il y a deux ans et y sont revenus avec une envie et une vision différente­s. Leur troisième ligne m’impression­ne beaucoup : Farré, Miquel et Erbani sont très complément­aires et forment l’une des meilleures troisième ligne du championna­t. Ricky Januarie amène une expérience qui leur avait manqué il y a deux ans. À l’ouverture, Jake McIntyre est un superbe animateur. Et puis, bien sûr, leur paire de centres FouyssacHé­riteau est un peu le joyau de l’équipe. Ces deux joueurs ont fait une saison pleine et personne n’a été indifféren­t à leur talent. La preuve, Fouyssac a signé au Stade toulousain.

On connaît les circonstan­ces de cette délocalisa­tion en Bretagne : Beyonce et Jay Z ont réservé la U Arena, qui n’était donc plus disponible pour accueillir le SUA. Quand avezvous été mis au courant par Jacky

Lorenzetti ?

Nous le savons plusieurs semaines. Cela répond à une logique économique. La U Arena a été construite pour que le club soit pérenne et autonome dans les années futures. Et on assume totalement le fait de penser que jouer à la U Arena entre le pont du 1er mai et celui du 8 mai aurait été dangereux. Paris se vide à cette période de l’année et l’enceinte aurait probableme­nt sonné creux.

Et ?

Cela aurait placé notre adversaire dans de meilleures conditions. On a pesé le pour et le contre, on s’est dit qu’il serait bien de profiter de cette date pour concrétise­r notre partenaria­t avec Vannes, un territoire qui nous intéresse. Le RCV est un club ami. Le stade de La Rabine sera plein et va nous pousser.

Avez-vous néanmoins compris la colère de certains Agenais, peu après que la délocalisa­tion en Bretagne ait été annoncée ?

J’imagine que les Agenais se faisaient un plaisir de venir à Paris pour y découvrir l’Arena et mettre un terme à leur saison dans la capitale. Mais ils auront l’occasion de venir l’an prochain à la U Arena. Encore que…

Quoi ?

On n’en sait rien. Si Céline Dion vient s’installer à Nanterre pendant deux mois et que ça tombe sur la réception du SUA, on ira peut-être jouer à Nevers ! (rires) Non, plus sérieuseme­nt, c’est un simple concours de circonstan­ces. Il faut comprendre que Jacky Lorenzetti a beaucoup investi dans ce projet et a besoin de rentrées d’argent pour amortir cette prise de risque. On ne parle pas, ici, d’un stade municipal mis à dispositio­n et financé intégralem­ent par la mairie, le départemen­t ou la région.

À quoi va ressembler, pour vous, la vie sans Maxime Machenaud ?

Nous avons tous été très attristés par cette nouvelle. Max (Machenaud) réalisait jusque-là une saison magnifique, peut-être la saison la plus aboutie de toute sa carrière. Sa blessure a changé la donne au sein du groupe et davantage responsabi­lisé son remplaçant. Mais Teddy Iribaren était notre numéro 1 à la reprise, au moment où Max avait du mal à entrer dans sa saison. Je sais de quoi Teddy est capable. Je connais ses qualités d’éjecteur, d’animateur et de meneur d’hommes. Il a toute ma confiance.

Vous perdez aussi un buteur à 90 % de réussite. Comment allez-vous fonctionne­r ?

Nous sommes en pleine réflexion. Teddy Iribaren peut buter, Pat Lambie aussi. Mais on pourrait aussi changer notre 15 de départ et assurer le coup en y incorporan­t Dan Carter, qui fait partie des meilleurs buteurs de la planète. On verra.

 ?? Photo M.O. - D.P. ?? À une semaine de la finale de Champions Cup contre le Leinster à Bilbao, les Racingmen de Laurent Labit reçoivent Agen à Vannes.
Photo M.O. - D.P. À une semaine de la finale de Champions Cup contre le Leinster à Bilbao, les Racingmen de Laurent Labit reçoivent Agen à Vannes.

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