EN QUÊTE D’EXPLOIT
LES PROMUS NORMANDS ONT ACHEVÉ LA PHASE PRÉLIMINAIRE PAR DES SUCCÈS PROBANTS QUI ONT RENFORCÉ LEUR CRÉDIBILITÉ. ALBI VIENT JOUER SON DESTIN EN TERRAIN HOSTILE.
La poule élite d’accession est morte, vive la poule élite d’accession ! Tandis que tous les autres championnats fédéraux gonflés à douze équipes par groupe se vautrent régulièrement par des oppositions déséquilibrées, cette Pro D3 qui ne dit pas son nom, qui a réservé son lot de surprises et de matchs de très bonne qualité, s’achève maintenant dans la grande démonstration de sa parfaite homogénéité. Un promu en position de « taper » un relégué du Pro D2 ? Il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre cette équipe de Rouen et celle d’Albi. Cette demi-finale intrigante dit la valeur sportive de ce championnat et les Tarnais se trouveront confrontés à un adversaire gonflé à bloc par une opportunité historique de faire grimper la Normandie dans le train du rugby professionnel. Ils ont battu le pavé depuis quinze jours, le président Jean-Louis Louvel et son manager Richard Hill, pour rameuter tout ce que la région compte de rêveurs, de partenaires économiques potentiels et de supporters et transformer cette première manche en horizon sur la finale. On annonce au moins huit mille personnes ce soir à Diochon, portées par la croyance absolue d’une performance à portée de main. Car il rôde autour de cette rencontre le souvenir récent du succès des Normands dans le Tarn. C’est pourquoi les deux équipes s’affrontent à ce stade de la compétition. Les Rouennais ont comme choisi leurs adversaires de la demi-finale en brisant le mois dernier leurs derniers espoirs de titiller la première place de Provence Rugby. Trente points, les joueurs d’Arnaud Méla ont pris chez eux au Stadium et cette secousse les a déclassés à la troisième place pour les porter au point où ils en sont ce soir, de devoir cultiver leurs chances de qualification sur le terrain de leurs vainqueurs. Cette rencontre du mois dernier a lancé cette demi-finale dans l’univers du tout est possible. On y rajoute les deux autres succès que les Normands ont obtenu ces dernières semaines contre Bourg-en-Bresse (49-24) et Tarbes (33-32) et on obtient le profil d’un promu totalement décomplexé par cette période féconde vécue face à ses concurrents du dernier carré.
COZENS À L’OUVERTURE
La période est tellement bonne que le manager Richard Hill annonçait en début de semaine sans aucune inquiétude le forfait de son ouvreur Zack Henry, le futur joueur de Nevers blessé à un genou à Chambéry. C’est Luke Cozens qui reviendra au poste associé à Richard Bolt à la mêlée, pour reformer la charnière des quatre saisons passées. « Luke est dans une forme excellente, glissait Richard Hill. Il partira à la fin de la saison et je crois bien qu’il aimerait nous laisser en Pro D2. Le plus important, de toute façon, ce n’est pas notre composition. C’est notre dynamique d’équipe. » Et le mois dernier à Albi, la rencontre n’avait pas basculé sur un exploit des trois-quarts. La triplette des sauteurs Adamou-Briatte-Vincent s’était déployée dans les airs, privant Albi de munitions et de mauls pénétrants. « Nous nous étions trompés sur nos annonces et le vent avait perturbé nos lancers, se souvient Arnaud Méla. La configuration du match est assez évidente. Eux voudront tenir le ballon et nous imposer notre rythme. Celui qui maîtrisera la conquête aura le plus de chance de développer son style. Cette rencontre est très ouverte. Les joueurs se sont entraînés toute la saison pour vivre ce moment. Ça y est, nous y sommes. Maintenant, il faut lâcher les chevaux. »