UN PAPA SUR LE DÉPART
PASSÉ PAR PAU, BÉZIERS, OYONNAX ET ROMANS, L’AUBAGNAIS BOUCLE LA BOUCLE AVEC SON CLUB, POURS SES DERNIÈRES PHASES FINALES.
À34 ans, Cyril Taillefer, le pilier d’Aubagne, joue certainement ses dernières phases finales. « Ça devient dur, reconnaît-il. Mes articulations ont beaucoup servi. Ma tête veut faire des trucs mais le corps ne suit plus… Il faut assurer le lundi matin. Et c’est de plus en plus compliqué de s’entraîner et de concilier la vie de famille. » Avant de raccrocher, il tentera de remettre Aubagne en Fédérale 2. Après une phase retour quasi parfaite - une seule défaite, contre le leader, Les Angles, les Provençaux se sont imposés à Renage-Rives au match aller dimanche dernier en 32es de finale du championnat de France. « L’accession est l’objectif numéro un, reconnaît le joueur. Mais il y a un match retour à disputer. Puis un hypothétique seizièmes de finale contre Grand Dole ou Izeaux… »
« MON RETOUR À AUBAGNE EST UN CHOIX DE VIE »
Cyril et tous les Aubagnais se souviennent bien de ce dernier. En 2014, ils avaient décroché leur ticket pour la Fédérale 2 contre les Alpins, avant d’enchaîner sur une marche triomphale les conduisant au bouclier de champion de France de Fédérale 3. De retour dans son club, Cyril Taillefer réussit un coup de maître. « C’était l’apothéose, se rappelle-t-il. Au départ des phases finales, nous étions loin d’imaginer ça. On formait un bon groupe.Tu savais que tu pouvais jouer n’importe où avec ces mecs ! Il n’y en avait pas un qui s’échappait ! En terme humain, c’est un des meilleurs groupes avec lequel j’ai joué. »
Il était parti treize ans plus tôt, à Pau, en juniors Crabos. Puis il enchaîna trois saisons à Béziers, en Reichel et en espoirs. Il rejoignit ensuite Oyonnax, où il disputa quelques matchs en Pro D2. Mais des blessures sonnèrent le glas d’une carrière professionnelle. « J’ai passé neuf mois sans marcher à cause d’une blessure à une cheville, souffle-t-il. À 22 ans, j’avais la cheville d’un type de 38 ans. Ensuite, je me suis blessé à un genou. » En fin de contrat, il a ensuite rejoint Romans, en Fédérale 1, où il passa quatre saisons, avant de rentrer au bercail, sur un coup de coeur. Dans le vestiaire, au fil des ans, il a appris à jouer parfaitement le rôle de papa, même si son coach, Frédéric Orsini doit parfois le pousser. « Quand il faut gueuler, je vais le voir », rigole ce dernier, avant de redevenir sérieux. « Cyril est un super mec. Il a de grandes valeurs humaines. » Le taiseux le mérite. Il reste maintenant à repousser l’échéance le plus loin possible. « On va s’envoyer à fond et tâcher de sortir du terrain sans regrets »