UNE FINALE, UNE VRAIE !
LA NOUVELLE FORMULE D’ACCESSION AU TOP 14 S’EST TROUVÉE DEUX FINALISTES EN TOUS POINTS REMARQUABLES : L’USAP, CLUB MYTHIQUE ET PASSIONNÉ, FACE AU FCG, BASTION DE L’EST À L’IDENTITÉ SOLIDEMENT ANCRÉE. LE MATCH, PAR-DELÀ L’HISTOIRE, S’ANNONCE EXCITANT ET IN
Merci la Ligue, pour le cadeau ! En ayant revu le système d’accession à l’élite, en mai de l’année passée, les dirigeants ont enfin offert au Pro D2 une vraie finale avec un vrai enjeu et un vrai trophée de champion à la conclusion. « Une montée, c’est quelque chose de fabuleux. Mais un titre, c’est plus fort. Ça rend ce rendez-vous encore plus savoureux », trépigne d’impatience le deuxième ligne isérois Hans Nkinsi.
Pour notre plus grand plaisir, cette confrontation de prestige s’est en plus trouvé les deux concurrents parfaits : Perpignan et Grenoble. D’aucuns ont pu regretter de ne plus voir la régularité et le mérite récompensés sur la durée mais comment ne pas saliver, aujourd’hui, devant l’affiche ? Sans vouloir dénigrer les quatorze autres candidats en lice, l’Usap et le FCG possèdent à peu près tous les apparats du finaliste rêvé : deux monuments à l’histoire riche, forte de sept Boucliers de Brennus du côté du Canigou contre un au pied des Alpes ; deux clubs populaires présentant les meilleures affluences de la division (8 909 spectateurs à Aimé-Giral, 8 524 au Stade des Alpes) ; deux effectifs alléchants, constellés de talents, de Lifeimi Mafi à Nigel Hunt en passant par les espoirs Forletta, Capelli et autres Geraci ; deux habitués de l’élite, suffisamment structurés pour espérer y figurer dignement à terme.
LES CHIFFRES EN FAVEUR DE L’USAP
Pour en arriver là, chacun a connu son lot de mésaventures. L’Usap a vu tant de ses hommes tombés les armes à la main — Brice Mach, Romain Millo-Chluski, Jacques-Louis Potgieter — ou se mettre hors jeu — Alipate Ratini et Sione Tau. Grenoble, un temps premier du classement, a connu un long hiver et a dû s’en aller ferrailler à l’extérieur en demi-finale. Après ce marathon à rebondissements, la logique se trouve dans un sens respectée. L’été dernier, notre sondage du début de saison avait placé Grenoble en grand favori pour le titre de champion (huit votes) et l’Usap comme étant le finaliste le plus probable (cinq votes). La prédiction des entraîneurs de deuxième division va-t-elle s’avérer juste jusqu’au bout ? Patrick Arlettaz a beau présenter le rapport de forces en faveur de l’adversaire, « plus expérimenté, avec un plus grand budget et un effectif plus riche », Perpignan n’en part pas moins avec les faveurs des pronostics. Comment pourrait-il en être autrement ? Les Sang et Or ont dominé les deux confrontations directes (voir ci-contre), ont remporté sept des dix derniers affrontements entre les deux équipes, ont inscrit plus de points (919 contre 775) et en ont concédé moins (571 contre 667). En tribunes, l’avantage présumé va aussi aux hommes de Christian Lanta : Ernest-Wallon, à guichets fermés, devrait être largement drapé de sang et or, des milliers de Catalans ayant réservé leur siège depuis de longues semaines.Tout un peuple attend la remontée dans l’élite depuis la défaite la plus cruelle de toute l’histoire de l’Usap, à MarcelMichelin, le 4 mai 2014. Presque trois ans après, jour pour jour, le traumatisme peut être guéri. Du côté de Lesdiguières, les Rouge et Bleu espèrent refermer au plus vite la parenthèse désenchantée, ouverte un an plus tôt.
Le décor est ainsi planté : un stade en fusion, deux équipes ambitieuses, un double objectif commun. L’histoire appartient désormais aux joueurs. À eux d’en écrire le plus beau dénouement possible. « Cela reste une finale, pas un simple match d’accession, et nous ne l’oublions pas,
raconte Franck Corrihons. Depuis quelques semaines, c’est même ce qui fait la force de cette équipe : ils ne parlent pas de l’an prochain, mais du titre qu’ils peuvent aller chercher ensemble. » Vivement
dimanche alors : « Cette finale, c’est beaucoup de bonheur, sourit le flanker catalan Alan Brazo. Il y a beaucoup d’attentes. L’équipe s’est fixée comme objectif de retrouver le Top 14, il reste quatrevingts minutes. Tout le monde a hâte d’y être. » Toute la France du rugby, aussi, à dire vrai.