« L’aventure humaine n’est liée qu’au titre »
TOUT EN FRANCHISE, IL EFFECTUE LE BILAN D’UNE SAISON ENTAMÉE DANS LA DOULEUR, EN REVENANT SUR LES CHOIX DU CLUB DE SE SÉPARER DE LA « VIEILLE GARDE » QUI TOURNE À PLEIN RÉGIME EN CETTE FIN DE SAISON TOUT EN EFFECTUANT UNE PREMIÈRE PROJECTION SUR L’AN PROC
Fort du plus gros budget de Pro D2, la présence du FCG en finale de Pro D2 peut sembler logique à certains. Or, lorsque vous avez été appelé au chevet du club, celui-ci repartait de très loin...
Si on se replace dans le contexte d’il y a pratiquement un an jour pour jour, où on vivait un véritable cauchemar entre tout ce qui se passait sur et hors du terrain, on ne peut être que satisfait de participer à cette finale. Même si nous avons souffert pendant l’hiver, nous avons su nous retrouver au meilleur moment de la saison. La satisfaction, c’est que nous avons rendu le sourire aux gens, que ce soit au sein du club ou en-dehors. Nous avons réussi à valoriser notre formation et retrouver ce qui a pu nous faire défaut ces dernières saisons, à savoir des relations franches et honnêtes, ainsi qu’une certaine cohérence.
Au début de la saison, l’effectif ne semblait pas vraiment taillé pour le Pro D2, ainsi que l’atteste le faible temps de jeu de nombreuses recrues. La construction de l’équipe a pris plus de temps que prévu...
Lorsque nous sommes entrés en fonction, le recrutement avait été bouclé par Bernard Jackman. Notre première mission à ce moment-là était de recréer un staff. Stéphane Glas et Dewald Senekal nous ont rejoints, Cyril Villain et Jérôme Vernay ont été promus en interne. Pour compléter notre effectif, nous avons tout juste eu le temps de prolonger Steven Setephano, Nigel Hunt et Dayna Edwards, qui n’entraient plus dans les plans, et d’enregistrer les arrivées d’Alaska Taufa et Beñat Auzqui. Mais ce n’était pas suffisant. Heureusement, certains jeunes se sont révélés en début de saison, et nous avons eu le nez plutôt creux lorsqu’il s’est agi de recruter des jokers. Qu’il s’agisse de Duncan Casey, Leva Fifita ou Franck Pourteau, tous ont donné satisfaction, sans oublier les piliers Talakai et Rinakama.
Hasard ou pas, c’est depuis la défaite à domicile contre l’Usap et l’arrivée des jokers que le FCG a trouvé son rythme de croisière...
Nous avons traversé une période assez délicate avec de larges défaites à l’extérieur, des prestations peu abouties offensivement à domicile… C’est vrai que cette défaite contre l’Usap a pu constituer un déclic alors que, paradoxalement, nous avions réalisé un bon match ce jour-là. Ce qui a été remarquable, c’est la capacité de l’équipe à se remettre la tête à l’endroit dans la foulée, en gagnant à Vannes. Et pour cela, les arrivées de nos jokers ont été importantes, puisque ce match était le premier de Duncan Casey, un des premiers de Fifita et Talakai. Ces garçons nous ont permis de mieux finir l’hiver en attendant des périodes plus printanières, plus propices à notre jeu.
La fin de saison aurait pu être perturbée par l’annonce précoce d’une douzaine de départs, comme Héguy, Taumalolo, Hunt, Mélé, Taufa, Hayes. Or, ces garçons jouent un rôle majeur en cette fin de saison, en-dehors ou sur le terrain ....
Il y a trois mois, nous étions dans la projection de la saison prochaine, quelle que soit la division dans laquelle nous serions amenés à évoluer. À ce moment, l’idée était de partir sur un renouvellement, avec de nouveaux joueurs, ce qui impliquait des choix difficiles mais assumés. Cela ne veut pas dire que les choses ne peuvent pas changer… Mais pour nous, le danger serait de raisonner uniquement sur l’affectif, alors qu’il s’agit de bâtir un projet de club.
Les prestations actuelles et l’état d’esprit manifesté par les Hunt (qui aura 35 ans la saison prochaine), Taumalolo (38) ou Taufa (35) peuvent-ils vous amener à reconsidérer leur cas en cas de remontée ?
Ce qu’ils font en ce moment, c’est remarquable. Ils ont envie de terminer ensemble de la meilleure des façons, pour le club, en faisant fi de leur situation personnelle. Un garçon comme Nigel Hunt a toujours compté dans la vie du groupe mais il s’est impliqué cette saison dans son rôle de leader comme il ne l’avait peut-être pas toujours fait ces dernières années. Pour Sona Taumalolo, c’est la même chose. Et quand on voit les performances que ces mecslà ont été capables de réaliser à Montauban, on ne peut être que respectueux. Après, ce n’est pas une question de changer d’avis. Si on doit monter d’une division, il faudra forcément réaffiner l’équipe, et renforcer notre effectif en fonction du niveau du Top 14, de notre budget prévisionnel. En clair, il y aura un delta de quatre ou cinq joueurs à combler, et on verra à ce moment-là les meilleures opportunités pour nous.
En cas de défaite en finale, l’âge avancé de ces cadres est-il de nature à vous inquiéter dans l’optique d’un barrage contre le 13e du Top 14, sachant qu’ils devraient enchaîner un sixième match de haut niveau ?
Certains des garçons qui enchaînent les matchs ont certes un âge un peu avancé mais ils sont si performants en ce moment que je ne me fais pas de souci pour eux. Et puis, nous avons des jeunes, et encore des joueurs en réserve qui ne demandant qu’à intégrer l’équipe… Sincèrement, je ne suis pas inquiet. Et de toute façon, nous sommes trop focalisés sur le match de dimanche pour penser à quoi que ce soit d’autre. Cela reste une finale, pas un simple match d’accession et nous ne l’oublions pas. Depuis quelques semaines, c’est même ce qui fait la force de l’équipe : ils ne parlent pas de l’an prochain mais du titre qu’ils peuvent aller chercher. L’aventure humaine n’est liée à rien d’autre. C’est un titre qu’ils veulent et c’est pour un titre qu’ils se sont surpassés face à Biarritz et à Montauban.
« Nos garçons veulent finir de la meilleure des façons en faisant fi de leur situation personnelle. [...] Ce qu’ils font pour le club, c’est remarquable »