Midi Olympique

GÉNÉRATION PRO D2

DANS LA LIGNÉE DES FORLETTA, CARBOU, BRAZO OU AUTRES FARNOUX, L’USAP S’EST CONSTRUITE DEPUIS QUATRE ANS AVEC DES JEUNES JOUEURS FORGÉS PAR LA PRO D2. LA REMONTÉE DANS L’ÉLITE DU CLUB CATALAN POURRAIT ÊTRE LA LEUR.

- E. V.

Ils s’appellent Enzo, Raphaël, Alan, Julien ou encore Jean-Bernard. Cinq gueules de bizuths dotées d’une expérience de vieux briscards. Cinq joueurs devenus incontourn­ables dans la récente identité usapiste. Si certains sont issus du cru catalan, d’autres ont connu les meilleurs centres de formations de l’hexagone. Tous, pourtant, sont unis par un même début de carrière. Celui d’avoir connu leur première saison profession­nelle sous les couleurs de l’Usap, il y a quatre ans en Pro D2, et d’être toujours restés fidèles au club sang et or dans l’antichambr­e de l’élite du rugby français. Les joies, les peines, les moments de gloire et les cruelles désillusio­ns de l’Usap dans ce championna­t, tout ceci leur appartient. Tout comme cette remontée en Top 14, qu’ils n’ont jamais connue et qui leur tend les bras.

Incontourn­able cette saison, le troisième ligne Alan Brazo illustre à merveille la destinée de ces « cinq mousquetai­res ». À 18 ans, l’actuel troisième ligne de Perpignan pratiquait encore le football au poste de gardien de but. Passé par les Espoirs de l’Usap, celui qui est devenu capitaine de la touche catalane n’aurait jamais été conservé dans l’effectif perpignana­is si le club sang et or n’avait pas été relégué. Quelques mois plus tard, Alan Brazo profitait même des absences de Strokosch (blessé), Perez (suspendu) et de Tuilagi (problème de licence) pour prendre part, le 24 août 2014 à son premier match de Pro D2. Le premier de l’histoire de l’Usap. Même coup de pouce du destin pour Enzo Forletta, propulsé à 20 ans seulement comme le titulaire au poste de pilier gauche à la suite du départ soudain de Sona Taumalolo au Racing 92.

RAPHAËL CARBOU : « CE QU’IL NOUS MANQUE LE PLUS ? UN TITRE »

Julien Farnoux, Jean-Bernard Pujol et Raphaël Carbou peuvent eux aussi évoquer, à peu de chose près, un parcours identique. Le talonneur de l’Usap, indispensa­ble cette saison (30 matchs sur 31) après l’arrêt de carrière de Brice Mach témoigne : « On se connaît depuis le centre de formation. C’est une chance et un luxe d’évoluer tous

ensemble. On s’est construit et on a grandi avec cette Pro D2 qui est intéressan­te, douloureus­e. C’est là où on apprend le plus ».

AVENTURE COMMUNE

Épaulée par Tom Écochard, Karl Chateau ou encore Lifeimi Mafi, usapistes depuis l’époque Top 14, cette génération semble être arrivée à maturité en 2018. « Ça fait quatre ans que l’on essaye, que l’on se bat. Nous ne sommes pas passés que par des bons moments. La récompense est à portée de main, il faut la saisir », lance Alan Brazo, titulaire ce dimanche à ErnestWall­on. « C’est une aventure que l’on vit ensemble. Il y a un truc qui s’est créé entre nous » confesse, lui, Enzo Forletta. « Ce qu’il nous manque ? Un titre. On n’a pas eu la chance d’en remporter un dans les catégories jeunes », surenchéri­t son compère de la première ligne Raphaël Carbou.

À l’aube de cette finale, l’ancien Clermontoi­s Julien Farnoux, arrivé en 2014 en provenance de l’ASM emploie le même discours que ses coéquipier­s : « Cette finale représente beaucoup. Personnell­ement, c’est ma quatrième saison. Et déjà qu’en une année, nous avons vécu pas mal de choses, en quatre, c’est très fort émotionnel­lement. C’est beaucoup de travail. Je me suis bien ancré des valeurs catalanes aussi. On avait tous un objectif en arrivant dans cette équipe. Et on est à un pas de l’atteindre », rêve l’arrière de l’Usap. À quatre-vingts minutes d’un sacre, celui de la génération Pro D2.

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Photo MO -DP Le troisième ligne Alan Brazo.

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