Midi Olympique

ET ERNEST-WALLON A REPRIS VIE...

- Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

PEU À PEU DÉSERTÉE CES DERNIÈRES SAISONS FACE AUX RÉSULTATS EN CHUTE DU STADE TOULOUSAIN, L’ENCEINTE DU CLUB LE PLUS TITRÉ DE FRANCE AVAIT PERDU DE SA MAGIE. MAIS LA QUALITÉ DU JEU PROPOSÉ PAR LES HOMMES D’UGO MOLA, AUTANT QUE LES ANIMATIONS IMAGINÉES PAR LA DIRECTION, ONT RAVIVÉ LA FLAMME DU LIEU ET REGAGNÉ LES COEURS DES SUPPORTERS. CONFIRMATI­ON CE SAMEDI ?

Et si elle était là la première victoire du Stade toulousain ? L’été dernier, Ugo Mola nous confiait : « Le jeu est une histoire de comporteme­nt. Voilà qui fera si les gens nous aiment ou pas. On doit retrouver cette proximité avec nos supporters. La première chose que Didier a dite au groupe, est : « Le dimanche, allez au marché. » On a besoin qu’ils ressentent de nouveau cet attachemen­t aux joueurs. » Comme indiqué cicontre, Ernest-Wallon va afficher complet pour la troisième fois de rang samedi. La cinquième cette saison. En vue de ce barrage, qui marque le retour du club le plus titré de France au stade des phases finales, dirigeants et service communicat­ion ont même lancé une grande opération nommée « Tous en Rouge et Noir. » En clair, les Toulousain­s sont invités à afficher leurs couleurs dès vendredi, sur leur lieu de travail, avant bien sûr de tapisser les travées de l’enceinte samedi. Ceci deux semaines après que ce stade a vu la vie en sang et or pour la victoire et la remontée de Perpignan. Voilà qui n’a rien d’anecdotiqu­e. Car les Stadistes étaient clairement partis en reconquête lors de la dernière intersaiso­n, derrière l’humiliante chute qui avait accouché d’une traumatisa­nte douzième place. Reconquête d’une place parmi l’élite du rugby hexagonal mais aussi des coeurs toulousain­s. Ces dernières saisons, les amoureux de ce club - parfois trop mal habitués au succès - avaient peu à peu déserté ErnestWall­on. La saison passée, l’affluence moyenne était ainsi tombée à 15 255 spectateur­s sachant que les deux délocalisa­tions (24 989 contre Clermont et 23 106 face au Racing) au Stadium avaient permis de gonfler les chiffres. Faire revenir ce peuple avait été érigé en priorité par le nouveau président Didier Lacroix, lequel, avec ses équipes, a tout mis en oeuvre pour y parvenir. En déplaçant par exemple une fois par mois un entraîneme­nt de l’équipe profession­nelle dans une ville de la région. En repoussant les migrations vers le Stadium à plus tard pour se concentran­t sur le lieu de résidence. Et surtout en lui redonnant vie les jours de rencontre. En vrac : duels gourmands avec des chefs reconnus, brunch ou aligot géants, dance cam dans les tribunes, opérations Halloween ou St Patrick, la venue de personnali­tés comme Thomas Pesquet ou même une ferme éphémère !

MÉDARD : « ÉNORME DE VOIR CE STADE PLEIN »

Mais la meilleure idée fut sûrement de réimplante­r une bodega géante, qui a permis d’attirer les gens bien avant le coup d’envoi et surtout de les garder sur place plusieurs heures après le coup de sifflet final. Il n’y avait qu’à se rendre du côté des Sept-Deniers ces derniers mois pour comprendre que quelque chose avait changé… Tout ceci est évidemment à mettre au crédit de la nouvelle direction. Une réussite. Mais celle-ci est aussi dû à l’enthousias­me présent sur la pelouse chaque week-end. Avec une équipe rajeunie et grâce à ce qui ressemble au meilleur recrutemen­t de la saison, les joueurs ont su séduire leurs supporters. À raison. Il faut dire que les Kolbe, Holmes, Dupont ou Ramos - dans un style à la fois atypique et spectacula­ire - avaient tout pour devenir des coqueluche­s locales et rejoindre ainsi les Médard ou Huget au rang des idoles. Ugo Mola et son staff, en prônant un jeu aéré et offensif, ont répondu aux attentes. Bien au-delà de cette troisième place au terme de la phase régulière, ils ont renoué avec une philosophi­e qui a toujours classé cette institutio­n à part. « Il y a un engouement général, se réjouissai­t l’entraîneur voilà quelques semaines. On le ressent dans le vestiaire, sur le terrain, au sein du club, dans son environnem­ent et au coeur de la ville. Cela n’assure rien pour la suite mais c’est agréable. » Son ailier Maxime Médard d’ajouter récemment : « C’est énorme de voir ce stade plein, ces gens pousser derrière nous. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas connu de telles ambiances et ça fait du bien. »

Bien sûr, il s’agit aujourd’hui de ne pas gâcher ce regain de vitalité et de passion. Le cru 2017-2018, à tous les niveaux, sera celui du renouveau mais Didier Lacroix prévenait : « On ne pourra se satisfaire d’une défaite sur un dernier match de la saison à domicile. » Et Piula Fa’asalele, sur le parking d’Ernest-Wallon mercredi, de nous glisser en posant son regard sur l’arène : « Ce sera encore rempli samedi et c’est le plus important pour nous. Mais les supporters toulousain­s arriveront tous avec le sourire. À nous de faire en sorte qu’ils le gardent à 19 heures »

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