Gare aux apparences
Quand Fabien Galthié et Pierre Mignoni composent leur XV de départ, leur nom est couché parmi les premiers sur la feuille : Guilhem Guirado (31 ans) et Mickaël Ivaldi (28 ans) figurent parmi les cadres de leur équipe. Chacun à sa manière, les deux talonneurs ont su se rendre indispensables et ils occupent un rôle prépondérant au coeur de leur collectif. Vendredi soir, leur duel à distance promet une belle passe d’armes : « Au premier coup d’oeil, ils présentent des profils différents, analyse Jacques Delmas. Mickaël Ivaldi, de par sa morphologie, paraît plus dense et part à mes yeux avec un petit avantage en mêlée. De son côté, Guilhem Guirado se démarque par son explosivité, ses déplacements (un franchissement tous les deux matchs en Top 14, N.D.L.R.) et son activité, surtout défensive. Il a une panoplie très large même si j’aimerais le voir participer encore davantage dans le jeu courant, tenter la passe de plus… Mais ils ont aussi plusieurs similitudes. Déjà, ce sont deux bons lanceurs, ce n’est pas un hasard si ce sont deux des alignements les plus efficaces. Ensuite et surtout, ils ont tous les deux une appétence pour le combat, les collisions, l’affrontement direct (90 % de réussite au plaquage pour le Varois, 93 pour le Lyonnais). De par leur investissement, ce sont deux leaders naturels. » Leur rapport de forces du jour dépendra en partie de l’état de forme de Guilhem Guirado, opérationnel pour ces phases finales mais encore incertain pour la tournée des Bleus. Le XV de France, un honneur encore jamais connu par l’ancien Toulonnais, d’ailleurs, malgré une belle carrière dans l’élite : « Je ne pense pas qu’il soit sous-estimé mais il est surtout réputé pour sa dimension physique. Or, au niveau international, l’accent est plus mis sur le déplacement. » À Mayol, l’enfant de La
Seyne, valeur sûre, cherchera à en surprendre plus d’un en tentant de se mettre au niveau de la référence française du poste.