UNE ÉQUIPE TREMPLIN
ROUEN QUELQUES JOUEURS PARTIRONT À LA FIN DE LA SAISON POUR REJOINDRE DES ÉQUIPES PROFESSIONNELLES. LE CLUB NORMAND LES A MIS SUR ORBITE.
L’ouvreur Zack Henry à Nevers en Pro D2, le pilier Wilfried Hounkpatin à Castres en Top 14, l’ailier Tom Arscot à Newcastle en Premiership et le pilier Yann Thomas à Bristol, aussi en Premiership : voici pour l’instant les quatre partants de l’effectif rouennais qui joueront la saison prochaine dans un club évoluant à un meilleur niveau que le leur. Un joueur dans l’un des clubs les plus ambitieux de la deuxième division française et trois joueurs en première division : c’est assez rare pour un club de Fédérale 1. Ces départs illustrent assez la façon dont Richard Hill a confectionné une partie de son recrutement. « En enrôlant des joueurs démotivés, qui avaient perdu leur enthousiasme à force de répéter les mêmes
choses, explique-t-il. Je leur ai dit qu’ils venaient chez nous pour se relancer ou se lancer pour certains d‘entre eux. »
« UNE TRÈS BONNE AFFAIRE POUR CASTRES »
Zack Henry (23 ans) ne jouait même pas en club avant de venir à Rouen. L’entraîneur de l’université de Bath, l’un des nombreux qui font le réseau de Richard Hill en Angleterre, avait joint le manager normand pour l’informer de la présence chez lui d’une pépite inexploitée. Personne ne le connaissait. Le pilier Yann Thomas (28 ans) se morfondait à Gloucester. Tom Arscott (30 ans) ne jouait pratiquement plus à Sale. Quant à l‘ancien espoir montpelliérain Wilfried Hounkpatin (26 ans), il avait aligné seulement trois apparitions à Narbonne en Pro D2 avant sa venue en 2015.
Débutant le rugby sur le tard, ce dernier était à dégrossir. Richard Hill l’a pris sous son aile à plusieurs reprises pour l’emmener en Angleterre dans son foyer familial et le faire pousser à Bristol, à Gloucester, et chez lui à Bath, à l’occasion de séances matinales que les Anglais s’imposent. Il y a deux ans, après l’une de ses excursions, Northampton avait tenté de l’enrôler dans le dos de Richard Hill. C’est finalement son ancien
capitaine à Bristol, Joe El Abd, le bras droit d’Urios
à Castres, qui a réussi à l’enrôler. « Je crois que Joe a fait une très bonne affaire, s’amuse Richard Hill. Mais à l’image de ces joueurs qui nous quittent, la grande majorité des autres a fait d’énormes progrès. J’en ai vu certains travailler d’arrache-pied pour rester avec nous. Il y a eu beaucoup de turnover depuis que je suis arrivé, puisque nous sommes montés pratiquement chaque année. Ceux qui sont restés ont vraiment voulu augmenter leur niveau. »