« Ne pas vivre ce retour en arrière ! »
JEAN-PIERRE HUMBERT - Président de Bourg-en-Bresse CET OPPOSANT À LA RÉFORME DE LA FÉDÉRALE 1 ESPÈRE CETTE MONTÉE QUI ÉVITERA DE JOUER DANS CETTE DIVISION PEU ATTRACTIVE.
Alors que tous les présidents de la poule d’accession demandaient en janvier son maintien, la situation s’est renversée. Quatre mois plus tard, lors de la réunion du mois d’avril, sur les trente-six présidents de Fédérale 1 qui s’étaient déplacés, vous êtes l’un des rares à vous être prononcé pour sa reconduction. Que pensezvous de ce revirement ?
Je comprend les intérêts des autres. En l’espace de quatre mois, les bilans financiers ont été affinés et des sanctions ont été prononcées. Les avis ont évolué en fonction de ces critères. Compte tenu des situations des uns et des autres, nous n‘étions plus que cinq clubs à pouvoir répondre aux exigences fédérales pour prétendre à la poule d’accession. Cela devenait compliqué. Mais ce retour en arrière, que je déplore, ne résoudra rien.
Pourquoi ?
Quelle que ce soit la formule du championnat, la problématique sera toujours la même. Les clubs monteront en fonction de leur capacité à répondre aux critères sélectifs du Pro D2. Et nous voyons qu’ils sont toujours un peu moins nombreux. De ce point de vue, que nous apportera ce retour en arrière ? Rien. Et pour des clubs comme le nôtre, complètement tournés vers cette montée en Pro D2, cette Fédérale 1 ancienne formule nous conduirait à une perte d’attractivité. Quel intérêt à organiser des oppositions déséquilibrées entre des joueurs professionnels et des amateurs ? Avec cette poule d’accession, nous avons présenté un niveau d’affluence moyen de 5 000 personnes. Combien viendront nous voir jouer contre une lanterne rouge ? Pour un joli derby récupéré contre Mâcon, combien d’affiches de moindre intérêt ?
La perspective de ce retour en arrière rend-elle plus dramatique la finale contre Rouen ?
Oui. Sur le plan sportif, la dureté de cette poule d’accession préparait mieux à la montée. L’exemple du maintien de Massy est frappant. Si nous devions toujours être en Fédérale 1 la saison prochaine, nous ne bénéficierions plus de cette préparation. Quant à notre environnement économique, des partenaires m’ont déjà fait part de leur manque d’intérêt pour le championnat de Fédérale 1 de l’an prochain. On leur avait vendu le produit de la poule d’accession que nous n’aurons plus dans les rayons. Si nous voulons les garder, nous ferions bien de monter.
Votre projet de club serait-il durement touché en cas d’échec ?
Nous ne sommes pas en danger. Notre budget est déjà établi pour la Fédérale 1 puisque nous devions envisager cette hypothèse. Nous serions, comme cette saison, autour des 3 millions d’euros. Nous avons anticipé la baisse éventuelle de notre partenariat en envisageant le recrutement d’un commercial chargé d’aller démarcher de nouveaux soutiens. Nous avons déjà constitué notre effectif. Il ne nous manque plus qu’un joueur pour boucler notre groupe de trente-trois. Tout est là. Mais la différence d’attractivité sera tellement forte, entre cette poule d’accession et le vieux championnat de Fédérale 1. Cette saison, la rénovation de la tribune CGT a augmenté notre capacité à 7 500 spectateurs. À la fin de l’année 2019, celle de la tribune centrale nous amènera à 9 500 spectateurs. Nous sommes sur un bassin historique très porteur, où le public et les collectivités territoriales constituent un soutien formidable. Il faut monter en Pro D2 pour ne pas vivre ce retour en arrière qui ne correspond pas à nos moyens.