« D’autres valeurs que celles de l’argent »
JEAN-PHILIPPE DASTUGUE - Coprésident de Lannemezan LES JOUEURS DU PLATEAU ONT RÉALISÉ L’EXPLOIT D’ÉLIMINER MILLAU EN SEIZIÈMES, AU TERME D’UNE DOUBLE CONFRONTATION MAL ENGAGÉE. ILS SONT À UNE MARCHE DE LA FÉDÉRALE 1.
Vous voilà qualifiés pour les huitièmes de finale où vous affronterez Mazamet. Mais vous revenez de très loin…
Oui, nous étions face à un défi de taille après un seizième de finale aller raté à Millau. Nous avions perdu 27-11 après un non-match ponctué d’un scénario catastrophe. Ce qui nous sauve, c’est d’avoir trouvé les ressources pour marquer un essai en fin de match et priver nos adversaires du point de bonus offensif. Lors du match retour, glaner ce bonus offensif est devenu notre leitmotiv. Notre salut passait par son obtention. Nous nous sommes souvenus de notre expérience malheureuse la saison passée face à Pamiers (Lannemezan avait été éliminé par les Appaméens, 27-9 au retour après avoir gagné 26-9 à l’aller, N.D.L.R.). On a joué sur ces leviers-là, on ne voulait surtout pas mourir sur un non-match. Les joueurs ont entendu le message…
Maintenant, il va falloir se débarrasser de Mazamet. Que pouvez-vous dire de cette équipe ?
C’est humain de comparer même si nous ne les connaissons pas vraiment. La poule 5 dont Mazamet est issu est réputée plus dure que la nôtre, la poule 6. De ce que les autres en disent, les Tarnais sont très solides, complets dans toutes les lignes, très sûrs de leur rugby avec un pack monstrueux. Pour preuve, Cahors, qui était un des plus gros paquets d’avants de la poule 6, n’a pas fait le poids face à Mazamet. Ce sera un très gros combat.
Quelle sera la clé du match ?
Il faut voir à quel niveau nous allons nous aligner. Cette saison, même si nous avons terminé deuxièmes de notre poule, nous peinons à avoir un niveau constant de dimanche en dimanche. Il faudra que nous soyons au meilleur de notre forme. On manque parfois de régularité. Sur ce tour, nous aurons en plus le désavantage de nous déplacer lors du match retour.
Si vous passez ce tour, vous évoluerez en Fédérale 1 la saison prochaine. Cette perspective ne vous effraie-t-elle pas ?
On est face à un gros souci, en effet. D’un côté, il nous est impossible de brider les joueurs. S’ils gagnent la montée sur le terrain, ils auront le droit de jouer au niveau supérieur et de continuer à passer des tours. On ne les bridera pas. Mais nous savons bien qu’économiquement, cela sera très dur. Nous sommes dans un bassin où la concurrence est
nombreuse et les possibilités économiques peu extensibles. Avec la réforme de la Fédérale 1, avoir des clubs professionnels dans la poule ne me réjouit guère, ce sera très difficile. Il faudra jouer avec d’autres valeurs que celles de l’argent.
Quoi qu’il advienne désormais, la saison est réussie ?
Oui, nos deux équipes sont qualifiées, c’est une très belle saison pour le club. Une très belle aventure de copains. Advienne que pourra désormais !