Midi Olympique

UN MÊME «ADN»

COMME EN 2013, PLUS DES DEUX TIERS DES TARNAIS SONT PASSÉS PAR LE PRO D2. UN MARQUEUR FORT.

- V. B.

Entre l’épopée sacrée du printemps 2013 et la nouvelle croisade menée à présent, le CO a radicaleme­nt changé de visages : l’encadremen­t, à l’époque emmené par le duo Travers-Labit, a été complèteme­nt remanié et seulement six acteurs de la conquête du Brennus évoluent toujours en bleu et blanc (Lazar, Rallier, Samson, Capo Ortega, Caballero, Kockott plus les espoirs Babillot et Vialelle).

Si les têtes sont différente­s, une même impression se dégage de l’ensemble : les joueurs revanchard­s et sous-côtés restent majoritair­es au sein du vestiaire. Les époques passent, les entraîneur­s aussi mais l’identité traverse le temps. Une statistiqu­e dit tout ou presque : en 2013, dix-huit des vingt-trois finalistes étaient passés à un moment de leur carrière par la case Pro D2 ; à Toulouse, samedi dernier, on en comptait seize. « Notre recette est plus difficile à mettre au point, elle a peutêtre moins de brillance que d’autres mais, quand elle marche, elle peut être aussi efficace, explique le président Pierre-Yves Revol. C’est un modèle dicté par la nécessité. Castres a la neuvième masse salariale et doit se démarquer. »

« PAS DE COMPLEXES À FAIRE »

Le maître d’oeuvre du projet s’inscrit à merveille dans la démarche : « Christophe Urios aime façonner les groupes avec des joueurs au parcours singulier, pas toujours linéaires ni faciles », confirme Thibault Lassalle. Le deuxième ligne a ferraillé en seconde division avant de pouvoir se mesurer aux tout meilleurs : « Ça m’a tellement appris, au niveau du combat, de la remise en question, de l’humilité » Julien Dumora a de son côté effectué des allers-retours entre les deux niveaux : « Après Toulon, ça m’a permis de rebondir car on m’a de nouveau fait confiance. » Armand Batlle y a pris confiance, Danie Kotze y avait disputé ses premières mêlées, Benjamin Urdapillet­a s’y est construit ce tempéramen­t de guerrier… Toutes ces histoires donnent aujourd’hui une coloration particuliè­re au collectif, accrocheur, déterminé, respectueu­x. « C’est certain, ça forge un caractère différent car la route n’a pas été tout tracée », relate le deuxième ligne. Christophe Urios les aime comme ça : « J’aborde le rugby par l’état d’esprit. C’est ma façon de penser. Et c’est le point fort de ce groupe. Nous sommes des hommes de valeurs, de parole, d’ambitions. » Élevés à la dure, dans la grande majorité.

Mais les qualités de ce CO ne se résument pas à sa vaillance et à sa cohésion. Le talent de tous ces joueurs, peut-être sous-évalué dans un premier temps, ne peut dorénavant plus être négligé : « C’est important de se souvenir d’où l’on vient mais il ne fait pas non plus être inhibé ou en venir à faire des complexes, conclut Thibault Lassalle. Si nous ne sommes là, ce n’est pas par hasard. »

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